Invest.BW (ex-NivelInvest): “doubler l’action” et se concentrer sur 3 domaines prioritaires

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Par · 11/02/2021

L’invest brabançonne NivelInvest ne fait pas que changer de nom – pour devenir Invest.BW ”afin de mieux refléter son rôle d’investisseur à travers tout le territoire de la province”.

Elle dévoile aussi ses ambitions pour l’avenir. A savoir: “mettre les bouchées doubles, doubler le nombre de sociétés dans lesquelles intervenir – qu’il s’agisse de PME, de start-ups, de scale-ups – et renforcer, pour ce faire, les moyens mis à l’oeuvre”. L’invest comme en outre se concentrer encore davantage sur trois domaines prioritaires: le numérique, les medtech et la transition.

Dixit Pierre Mottet, administrateur délégué et directeur général ad interim de l’invest. Signalons au passage qu’à la mi-avril, il cédera sa place de directeur général, après avoir occupé ce poste pendant deux ans, à un nouveau venu. Son nom? Xavier Bocquet, ancien directeur d’ING et de Puilaetco Dewaay Private Bankers et par ailleurs investisseur privé et membre du conseil d’administration de plusieurs sociétés, notamment la start-up bruxelloise Mon Cafetier.

Trois domaines prioritaires

Sans délaisser pour autant d’autres secteurs et thématiques, Invest.BW dit vouloir se focaliser sur trois axes prioritaires: les projets, start-ups et PME actives dans le secteur du numérique, dans celui des medtech et deeptech (“en raison et grâce notamment à la proximité avec l’université”), et dans la transition – qu’elle soit énergétique, environnementale ou économique.

Le numérique sera donc, plus encore que par le passé, le fer de lance privilégié de l’action et des opérations d’investissement et d’accompagnement de l’invest. “Nous voulons investir davantage, de manière active, dans cet axe de spécialisation.” Un domaine où l’invest a déjà épinglé quelques beaux noms à son tableau de chasse – Odoo, Easi, AeroSpacelab, Axinesis, CluePoints, e-peas, Telemis… Quatre nouveaux dossiers sont actuellement à l’étude.

Puisque l’on parle chiffres, l’invest brabançonne a investi au total plus de 200 millions d’euros dans des sociétés et projets depuis sa création voici une trentaine d’années, dont 40 millions dans un passé plus récent. Soit au total plus de 300 interventions, sous forme de capital ou de prêt.
En moyenne, indique Pierre de Waha, gestionnaire d’investissement, l’invest ajoute de 10 à 20 nouveaux dossiers par an, pour un total d’investissement de l’ordre de 10 millions.
Les start-ups et scale-ups technologiques représentent environ un-tiers du portefeuille.

Une trentaine de projets numériques ont fait l’objet d’un co-financement avec le fonds W.IN.G, un partenariat “jugé satisfaisant” et à poursuivre, estime Pierre Mottet.

Pierre Rion, directeur du fonds et membre du conseil d’administration d’Investi.BW, souligne pour sa part, que “le Brabant wallon est la première province contributrice au pipeline du W.IN.G, avec 195 dossiers sur les 654 dossiers examinés à fin 2020, et accueille une bonne partie de son portefeuille (39 des 71 sociétés financées) avec quelques beaux dossiers communs comme e-peas et Axinesis.

Ces dossiers représentent quelque 9 millions d’euros investis par le W.IN.G, avec un impact total d’au moins trois fois, provenant d’autres investisseurs et banques.”

En termes de nature d’intervention entre Invest.BW et W.IN.G, Pierre de Waha, gestionnaire d’investissement (chargé notamment du volet numérique), souligne qu’en raison notamment de l’évolution de la stratégie d’investissement du fonds vers des tickets plus importants [que les interventions d’amorçage de ses débuts] et vers le monde des deep tech, “la collaboration s’est transformée en démarche de co-investissement. Les deux acteurs agissent davantage en symbiose que par le passé. Nous sommes par exemple intervenus ensemble lors de la levée de fonds d’Axinesis.”

Accentuer l’action

Quand Pierre Mottet parle de “mettre les bouchées doubles” à l’avenir, il implique plusieurs choses. A commencer par les moyens financiers à activer. “Il s’agit d’augmenter les moyens, tant privés que publics, dont dispose Invest.BW pour investir.”

Invest.BW veut donc ouvrir plus largement son capital à des entrepreneurs et entreprises de la province “pour renforcer encore son ancrage”.

Pierre Mottet (Invest.BW): “Le rôle d’Invest.BW est d’aller au delà de celui d’un investisseur classique – privé ou fonds de capital à risque. Outre le soutien de PME et de start-ups, il doit jouer un rôle de résilience et mettre ses réserves à disposition pour les aider à traverser les temps de crise, telle celle que nous connaissons. En veillant aussi à l’impact sur l’emploi et l’environnement.”

Dans une perspective à court terme, Pierre Mottet serait “ravi” si de nouveaux capitaux privés pouvaient venir doubler la réserve encore activable (environ 20 millions d’euros). “L’arrivée de ces investisseurs privés pourrait d’ailleurs aussi inciter des acteurs publics à investir eux-mêmes davantage dans les entreprises de notre portefeuille”.

A cet égard, ses regards se tournent vers ce qui sera mis en oeuvre du côté du plan de relance régional et de Get Up Wallonia mais aussi vers les synergies “à développer davantage” avec d’autres invests. Pour rappel, IMBC et Sambrinvest sont déjà actionnaires (à hauteur, chacun de 12,5%) et un rapprochement, en mode collaboration croisée, a été engagé avec NamurInvest.

Mais au-delà du regain de levier purement financier que des investisseurs privés et des entreprises pourraient mettre sur la table, la volonté est aussi, via ces acteurs privés qu’Invest.BW espère embrigader, est de renforcer les “compétences, les connaissances et d’activer le réseau de ceux qui voudront monter à bord. Ces personnes serviront de locomotives pour l’action dans la province, apportant leur vision de ce que doivent être les entreprises dans lesquelles nous intervenons et leur vision de l’accompagnement de ces entreprises.”

Autre moyen d’accélérer: recruter de nouveaux gestionnaires d’investissements (l’appel à candidatures a été lancé) “afin d’encore mieux instruire et suivre les sociétés avec la qualité qui s’impose.”

Quant au futur directeur général, Xavier Bocquet, il déclare que son rôle sera de “bâtir des ponts, non seulement vers l’avenir [actions dans les différents axes prioritaires, dans la lignée du plan Digital Wallonia, Get Up Wallonia et des objectifs européens de transition] mais aussi vers le présent.” A savoir, intensifier les liens et les synergies avec le monde de la recherche et l’université, ainsi qu’avec les autres invests “pour de nouvelles synergies”.