Les projets teintés de numérique retenus par le Plan de relance et de résilience

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Par · 02/02/2021

Source: Made Different, Digital Wallonia.

Une vingtaine de projets wallons figurent dans le petit attirail de projets ayant reçu l’aval des autorités dans le cadre du Plan de relance et de résilience (régional mais aussi fédéral). Parmi eux, plusieurs présentent un fort contenu de transformation par les technologies numériques.

En voici un bref descriptif.

A6K-E6K (Charleroi)
(105 millions)

Ce centre de formation et d’innovation au numérique, créé à Charleroi et dédié essentiellement à la transformation et à l’apport d’innovation et de compétences aux secteurs industriels et énergétiques, a été retenu dans une optique de régénération économique via l’“industrie 4.0”.

Cibles des formations (professionnalisantes) et espaces d’innovation qui bénéficieront donc d’un coup de pouce supplémentaires: les PME mais aussi toute personne, qui a titre privé ou professionnel, veut se former ou renforcer ses compétences en numérique. Public plus particulièrement visé pour les formations: les NEETs, personnes en décrochage scolaire, économique ou social mais dont les compétences gagneraient à être davantage “cultivées”.

Transformation numérique des processus de l’administration régionale et des pouvoirs locaux
(63 millions)

“Si on peut considérer que les administrations régionales et locales sont dans une certaine mesure digitalisées, elles le sont encore à une échelle trop faible, avec des solutions trop disparates, trop lourdes, trop peu intégrées et trop peu innovantes”, peut-on lire comme justification dans la fiche du projet.

Parmi les objectifs du projet retenu pour le Plan de relance:
– développer des solutions transversales visant à répondre de manière intégrée à des besoins largement communs et développer une approche centrée sur la valorisation des données
– former, accompagner dans l’acquisition de nouvelles compétences en ce compris en vue d’une réorientation de carrières
– développer une approche responsable de la transformation numérique (Green IT & IT 4 Green)
– et, pour financer le renforcement des infrastructures numériques des administrations et pouvoirs locaux, accélérer les processus de dématérialisation des services, mise en place d’un “mécanisme de financement suffisant” qui prendra la forme d’un ”fonds numérique“ alimenté conjointement par les opérateurs de télécommunication et le Gouvernement wallon.

Transition numérique de la santé en Wallonie
(70 millions)

Ce projet vise à promouvoir et mettre en oeuvre un “écosystèmeme de santé numérique” couvrant les volets soins et qualité de vie et favorisant une approche de type “continuum” – imbriquant donc dans une même approche les rôles de l’hôpital et un suivi de santé à domicile.

Pour permettre à ce scénario de se concrétiser, diverses conditions doivent être rencontrées, à commencer par l’interopérabilité des systèmes et dispositifs connectés, et des échanges fluides et sécurisés de données. Parmi les éléments à mettre en oeuvre, le projet évoque des “caresets” ou données structurées (norme FHIR) permettant un échange granulaire de données entre prestataires de soins ; la dématérialisation des prescriptions (analyses, labos…) ; des “initiatives en matière de collecte de données en vue de leur traitement à l’appui de la politique de santé et du calcul des indicateurs de qualité des soins fournis” ; la mise en oeuvre d’un “carnet multidisciplinaire numérique”, exploitable par les divers intervenants de la chaîne de soins, avec inclusion de données collectées ou générées par le patient lui-même (suivi personnel et auto-évaluation de l’état de santé) ; une “plate-forme qui doit avoir l’ambition d’organiser les trajets de soins, y compris avec la dimension bien-être (encadrement du retour à domicile de la personne fragilisée)”.

Formation numérique tout au long de la vie
(45 millions)

Objectif: lutter et réduire les inégalités d’accès au numérique par un regain de formation aux dernières évolutions du numérique au profit de “publics fragilisés” (jeunes, seniors, personnes actives peu qualifiées, personnes en situation de handicap, ou demandeurs d’emploi). Et ce, “afin qu’ils puissent bénéficier d’un accès, d’un accompagnement et des compétences de base indispensables à leur participation active à la vie sociale, économique, culturelle et politique.”

A charge pour le Forem de mettre en oeuvre des “stratégies innovantes de formation, d’accompagnement et de certification des compétences pour tous les jeunes, les demandeurs d’emploi, les travailleurs et les entreprises.”

Taux de couverture en Internet haut débit de la Wallonie (Source: IBPT – 2016)

Transition numérique pour la connectivité territoriale
(95 millions)

En jeu, au travers de ce projet, la poursuite du déploiement d’un réseau fibre optique, très haut débit (THD), dans les zones blanches, et du réseau 5G, en tant que “socle fondamental pour le développement socio-économique et la compétitivité de la Wallonie”. 

Parmi les bénéficiaires prioritaires du réseau câble THD : les zones d’activité économique, les centres de compétences, les hôpitaux, les établissements d’enseignement [pour ces derniers, afin de “ favoriser l’usage des outils numériques au bénéfice des apprentissages de toutes les disciplines, y compris du numérique lui-même, par les élèves et étudiants dans l’ensemble du cursus scolaire”]. Autre secteur jugé prioritaire: le tourisme mais aussi le commerce local [“pour former les commerçants aux nouveaux usages de consommation – immédiateté, interactions, personnalisation…”].

Intermodalité et transformation numérique
(45 millions)

“L’objectif est de diminuer la part modale de la voiture au profit des modes actifs et collectifs en mettant à disposition des usagers une infrastructure  en adéquation avec les besoins locaux.” 

Pour ce faire, un projet d’informatisation sera lancé afin de centraliser la gestion et faire basculer en mode gestion automatisée “intelligente”… le parc de feux tricolores régionaux qui gèrent quelque 600 carrefours routiers wallons. Objectif: “améliorer l’efficacité des transports en commun (vitesse commerciale), l’attractivité des transports en commun et des modes actifs, assurer une meilleure gestion des conditions de circulation ainsi que la priorisation des transports en commun et des usagers actifs (piétons, cyclistes, etc)”.