Le BEP passe à l’open data

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Par · 06/07/2020

Le BEP – Bureau Economique de la Province de Namur – s’engage concrètement dans une politique d’“ouverture” de ses données, financières et budgétaires, en inaugurant un portail open data où chacun – simple citoyen, responsable communal, porteur de projet novateur, développeur d’appli – peut venir consulter et télécharger des jeux et segmentations de données portant sur une série d’activités tombant sous la responsabilité du BEP.

49 jeux de données, portant sur les années 2018 et 2019, ont ainsi été basculés en accès libre, avec possibilité pour l’internaute de visualiser et trier les jeux de données par thèmes, sous forme de fichiers chiffrés ou de tableaux, de les télécharger (en formats CSV, Json et Excel) voire de réutiliser directement les données pour concevoir une appli ou un service via API.

Exemples de jeux de données disponibles: répertoires des parcs d’activité économique et des entreprises qui y sont établies, des recyparcs, des bulles à verre, investissements du BEP, investissements consentis dans les zones d’activités économique, informations financières concernant le BEP (charges, investissements, subsides, dettes….), coûts de la collecte de déchets, statistiques de population…

Une fois le jeu de données sélectionné, il est possible, selon sa nature, d’opérer des recherches et sélections en recourant à quelques filtres. Exemple: le répertoire des Parcs d’activité économique permet de trier et visualiser selon la desserte en fibre optique et/ou ADSL, le type d’activité (industrie, recherche, PME, artisanat…), la localisation géographique, l’alimentation en gaz, les tarifs immobiliers… Pour le jeu de données “Entreprises situées dans les parcs d’activité économique”, il est possible trier ou filtrer par zone géographique (avec fonction de géolocalisation sous l’onglet Cartes) ou secteur d’activité.

Soyons pé-da-go-gue

L’accès aux données – surtout lorsqu’il s’agit de chiffres potentiellement arides – peut rebuter, même si une représentation graphique est proposée (mais elle est encore minimaliste dans l’état actuel des choses).

Répartition des investissements du BEP

Les chiffres “parlent” mais pas à tout le monde et un minimum de mise en contexte est toujours utile. Voilà pourquoi le BEP a agrémenté son portail open data de quelques petites pages qualifiées de “pédagogiques” visant avant tout à expliquer l’intérêt des open data et de conceptualiser chiffres et statistiques.

Exemples? “L’importance du rôle du BEP (avec renvoi vers certains jeux de données – tels que les types d’investissement), la démonstration que sa structure financière est saine et équilibrée, son rôle et l’importance sociale et économique de la collecte et du traitement des déchets (coûts des transports, des traitements, produits de la vente de matières retraitées, frais de personnel des recyparcs…) , ainsi que le rôle de l’acteur public dans le secteur de l’énergie via l’intercommunale de financement Idefin.”

Extension future?

D’autres jeux de données viendront sans doute s’y ajouter à l’avenir. Et ils ne proviendront pas forcément du BEP. L’espoir est d’ouvrir le portail à des jeux d’open data qui seraient publiés par les communes de la province.

Un travail d’“évangélisation” et de sensibilisation va commencer afin d’expliquer aux édiles les avantages mais aussi le cheminement à suivre. “Il s’agit, dans un premier temps, d’acculturer, d’expliquer. Mettre des jeux de données en open data ne se fait pas en un claquement de doigt”, souligne Ingrid Bertrand, responsable communications du BEP. “Il s’agit d’abord de faire tomber les barrières psychologiques, autrement dit les réticences, et techniques [lisez: rendre les données publiables].

Nous pourrons par contre aider et conseiller les communes grâce à l’expérience que nous avons nous-mêmes acquise et leur procurer une méthodologie.”

Pour l’heure, seule la commune d’Andenne a déjà pris les devant, publiant deux jeux de données sur le portail du BEP: d’une part, l’emplacement des boîtes à livres et, de l’autre, le répertoire des fermes et châteaux.

 

Renaud Degueldre (BEP): “La mise à disposition d’open data peut être un outil de vulgarisation, un moyen de supprimer certains préjugés. D’où l’importance du volet pédagogique.” 

 

Autre précision, les données financières et budgétaires publiées jusqu’ici portent sur les années 2018 et 2019. Les données, puisées directement au départ du logiciel de gestion comptable du BEP, sont arrêtées une fois par an. Elles ne sont donc pas “évolutives” ou représentatives d’un temps T en cours d’année.

Par ailleurs, le BEP ne transvasera sans doute pas en open data des informations antérieures à 2018. “Pour une question de temps et de ressources”, indique Renaud Degueldre, directeur général du BEP. “La préparation pour la mise en open data de ces premiers jeux a représenté un travail de deux ans…”

Evolutions aussi pour G1idée et CiLo

Deux autres initiatives étiquetées “smart city” du BEP ont droit, ces jours-ci, à quelques petites nouveautés.

D’un côté, la plate-forme participative G1idée a été rendue plus ergonomique, histoire notamment de ne pas apparaître trop ringarde par rapport à d’autres solutions du genre.

Après les inévitables essais et erreurs de départ – en termes de type d’utilisation et de forme de communications -, le BEP constate que la plate-forme attire surtout l’intérêt des acteurs communaux en tant qu’espace où les citoyens ou les professionnels actifs sur leur territoire peuvent venir poster des idées ou propositions lors de projets d’aménagement territorial. “G1Idée sert surtout, pour les administrations communales, d’outil d’aide à la décision par rapport aux attentes de la population et, pour les citoyens, de moyen de se réapproprier les projets qui les intéressent.”

Deux appels à suggestions et contribution sont actuellement en cours: l’un pour le réaménagement du centre-ville de Florennes, l’autre pour l’aménagement du futur bâtiment de l’administration communale de Dinant (en ce compris, l’agencement des services).

Autre plate-forme qui rencontre son petit succès: CiLo, plate-forme de crowdfunding réservée aux initiatives locales, portées par exemple par des associations.

En deux ans d’existence, la plate-forme a accueilli 15 campagnes de financement participatif, dont 14 ont abouti. Montant total collecté: 67.000 euros.

Le BEP, outre la mise à disposition de la plate-forme, intervient pour former et guider les porteurs de projet, les conseillant par exemple sur le montant à tenter d’atteindre, les contre-parties à mettre en jeu, la manière de communiquer au sujet de la campagne pour attirer des contributeurs… 

Lors de la crise du Covid-19 et du confinement qu’il a imposé, les communes de Gembloux et de Namur ont sollicité la plate-forme CiLo afin de lancer une campagne un peu particulière au profit de leurs commerçants locaux respectifs. Cela a permis à quelques dizaines de commerce de procéder à un appel à dons permettant aux contributeurs d’acheter des bons à valoir (pour l’après-confinement).

En octobre, la plate-forme CiLo étendra sa formule, s’ouvrant aux acteurs de l’événementiel et aux producteurs opérant dans le cadre de circuits courts, afin de permettre le financement de projets locaux à finalité touristique ou économique.

L’initiative a été prise dans le cadre du Plan de relance du BEP, ce dernier s’engageant, dans le cas de projets événementiels, à investir un euro pour chaque euro contribué par le grand public (à concurrence de 2.500 euros max.par projet).