Rapprochement opérationnel entre le Cetic et l’Infopole

Article
Par · 29/06/2020

L’Infopole Cluster TIC, le “cluster” des acteurs wallons du numérique et de l’ICT, et le Cetic ont décidé de mettre leurs ressources davantage en commun afin de renforcer leurs actions conjointes sur le terrain. Ce n’est pas, soulignons-le, la première fois dans l’histoire de l’Infopole qu’un petit coup de pouce opérationnel ou administratif vient aider une structure qui a toujours été, disons, “modestement dimensionnée”…

La décision de rapprocher (physiquement) les équipes se fait, insiste Magalie Meyer, directrice de l’Infopole, dans une perspective de meilleure collaboration. “Il n’est pas question de fusion. Chacune des deux parties conserve son autonomie, son indépendance et ses propres missions. Mais il existe clairement des complémentarités. Sans compter des projets sur lesquels nous intervenions déjà en commun…” 

Le rapprochement se matérialisera donc tout d’abord par un déménagement de l’équipe de l’Infopole (trois personnes) vers Gosselies. Le trio quittera le parc d’activités des Isnes (entre Gembloux et Namur) à la mi-juillet pour s’en aller occuper un espace au sein du bâtiment du Cetic. Et ce, à raison de trois jours par semaine.

Les deux autres jours, les membres de l’équipe seront plus mobiles. Magalie Meyer, directrice de l’Infopole Cluster TIC, hantera les espaces du Trakk, le hub créatif de Namur, avec lequel de nouvelles activités et partenariats sont en cours d’élaboration.

Charlie Feron, responsable de projets, ira sans doute pour sa part explorer et développer des liens du côté de l’A6K-E6K, le centre de formation et d’entreprise dédié aux sciences de l’ingénieur situé à Charleroi. La possibilité en est en tout cas à l’étude.

Le “croisement” des équipes Infopole-Cetic ne s’arrête pas là puisque, depuis le mois de mai, un chargé de projets du Cetic – Nikolaos Matskanis – opère à temps partiel pour l’Infopole afin d’assurer le suivi et la gestion du projet européen Digi-B-Cube (projet Horizon 2020) qui vise à “encourager le développement de prototypes et de solutions sur mesure pour le secteur de la santé”, plus précisément dans les domaines du diagnostic médical et de la médecine personnalisée et prédictive.

Au Cetic, Nikolaos Matskanis s’occupe également de divers projets de R&I de dimension européenne. Dans des domaines allant de la cyber-sécurité à l’industrie 4.0 en passant par l’analyse juridico-numérique (“digital forensics”).

Resserrer les liens entreprises-recherche (et innovation)

Outre que le fait de se relocaliser à Gosselies permettra à l’équipe de l’Infopole de disposer de nouvelles ressources administratives, l’intention est de pouvoir mieux développer et mettre en oeuvre une action commune avec le Cetic sur certains projets ou activités. Plus spécifiquement, l’espoir est ainsi de faciliter une collaboration plus étroite entre projets, (petites) entreprises, acteurs locaux du numérique et ressources de recherche.

Mais, ajoute encore Magalie Meyer, “si nous voulons notamment, en nous installant au Cetic, faciliter les échanges entre entreprises et recherche, il n’y a aucune dimension d’exclusivité ou de préférence vis-à-vis du Cetic. D’une manière générale, resserrer les liens avec les centres de recherche en général est l’un de nos objectifs à l’avenir, qu’ils s’appellent Cetic, Multitel, Cenaero…”

L’un des projets qui justifie cette collaboration plus étroite, pour l’identification des besoins et l’exploitation plus active des expériences existantes, est celui du programme “Innovation numérique”, initié en 2019 dans le cadre du programme Digital Wallonia. Il a pour but de favoriser un degré d’innovation IT/numérique plus marqué dans les projets qui voient le jour dans le cadre d’appels à projets des Pôles de Compétitivité, dans les divers secteurs industriels stratégiques de la Wallonie. 

Dans le cadre de ce programme Innovation numérique, il s’agit d’identifier et de corréler besoins et compétences/solutions locales existantes, de faire collaborer plus étroitement acteurs de l’IT locaux et industriels afin de faire naître des solutions technologiques, (trans-)sectorielles, innovantes. Pour ce faire, réseautage, formations, ateliers d’idéation, coopération sur projets sont initiés, avec l’aide de l’Infopole. 

A l’avenir, au travers notamment de la collaboration plus étroite entre l’Infopole et le Cetic (mais cela vaut également potentiellement pour d’autres centres de compétence), un accord de confidentialité sera signé pour favoriser et baliser le transfert de connaissances et l’échange ou la co-création d’expertise pour le montage de projets de recherche.

On l’a vu plus haut, deux jours par semaine, les collaborateurs de l’Infopole iront planter leur tente ailleurs. Magalie Meyer à Namur, au Trakk, et Charlie Feron (sans doute) à l’A6K-E6K. 

“Le but”, explique Magalie Meyer, “est de nouer des contacts plus directs entre l’Infopole et, donc, les membres de son réseau, et la communauté d’acteurs qui est basée dans ces différents lieux. Et ce, afin de mieux identifier les besoins, les opportunités de collaboration, les expertises existant localement.”

Du côté du Trakk, des ateliers seront par exemple organisés sur le thème de la transformation numérique, en collaboration avec le BEP et l’Université de Namur. “Le but est de démythifier, de sensibiliser au numérique: par où commencer, quels logiciels de gestion peuvent-ils être utiles, etc.”

Il n’y a pas qu’avec le Cetic, les centres de recherche ou encore le Trakk que l’Infopole désire nouer des relations plus étroites et régulières. C’est également valable vis-à-vis des CEI avec lesquels une série d’actions et d’activités sont prévues.

Une demi-dizaine de dates ont ainsi déjà été planifiées. “L’Infopole interviendra sous forme d’ateliers de gestion, dans le cadre d’actions de type diagnostic de maturité et d’opportunité numérique pour les entreprises locales. Notre rôle sera surtout d’informer sur les enjeux et opportunités de la numérisation et les aides proposées par la Région, de favoriser la mise en relation de l’offre et de la demande de compétences, de faciliter les rencontres entre entreprises et potentiels fournisseurs de solutions, afin que les premières puissent découvrir ces solutions potentielles avant de faire leur choix.”

Parmi les thématiques qui seront abordées: analyse de données, cybersécurité, numérique et tourisme, commerce électronique, “sobriété numérique” (impact environnement des usages numériques”….

Digi-B-Cube: de futurs projets e-santé

Autre projet dans le cadre duquel l’Infopole et le Cetic collaborent étroitement, notamment via leur collaborateur commun Nikolaos Matskanis: Digi-B-Cube, un projet de recherche européen (Horizon 2020) d’une durée de trois ans (2019-2020). Plusieurs pays sont impliqués: Belgique, Allemagne, Espagne, Norvège, Autriche, Grèce, Portugal…

Thème du projet de recherche et innovation: “encourager le développement de prototypes et de solutions sur mesure pour le secteur de la santé afin de relever les défis du diagnostic médical et de la médecine personnalisée/prédictive”.

L’Infopole a pour charge d’informer et de faire se manifester des candidats wallons, de rechercher des partenaires et d’apporter son aide au montage de dossiers. En guise de préparation et d’informations, des rencontres entre fournisseurs de solutions ou services IT/numériques et acteurs des soins de santé ont été réalisées. Un exemple? Une visite d’un hôpital psychiatrique wallon où le besoin technologique qui a spécifiquement été mis en avant est celui du diagnostic précoce de la psychose. Solution potentielle: le recours à l’Intelligence Artificielle. “Le but de la rencontre”, explique Magalie Meyer, “était d’identifier précisément les problématiques et de dialoguer avec des experts IA pour déterminer son utilité potentielle. Il se peut qu’à l’issue de cette rencontre, deux projets déposent leur candidature dans le cadre du programme Digi-B-Cube.

Les projets pour le programme Digi-B-Cube doivent être déposés avant le 29 juillet. Ceux qui seront retenus peuvent espérer recevoir un financement européen dont l’importance varie selon le type de projet:
– jusqu’à 60.000 euros pour le développement d’un Proof of concept ou la conceptualisation d’une solution
– jusqu’à 150.000 euros pour le développement d’un nouveau produit ou service (numérique) personnalisé “qui se base sur un concept préexistant ayant fait ses preuves et visant à relever un défi numérique dans le domaine du diagnostic médical ou de la chaîne de valeur afférente”.
A chaque fois, le projet doit être présenté par plusieurs sociétés faisant équipe – à savoir, minimum deux PME opérant dans au moins deux secteurs d’activités différents (au minimum, une PME du secteur IT et une PME active dans le monde de la santé).

Dans le premier cas (POC), le consortium peut également inclure au maximum trois “organisations” (en l’occurrence, des centres de recherche ou universités). A noter que le financement octroyé par l’Europe ne peut bénéficier qu’aux PME. Les acteurs de la recherche impliqués ne profitent donc pas directement de la manne financière. Une exception toutefois: s’ils interviennent en tant que consultants dans le cadre du projet.

Exemples de technologies pouvant entrer en ligne de compte pour les projets à déposer: protection des données de santé, interopérabilité système, Intelligence Artificielle, imagerie et analyse d’image, technique de traçabilité…

Plus d’informations sur l’appel à projets et le consortium européen Digi-B-Cube via le site de Clusters Wallonie.