Une quatrième édition de MoveUp dédiée au secteur des médias

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Par · 13/12/2019

Le 10 janvier, Digital Attraxion ouvrira les inscriptions pour la quatrième édition de son programme d’accélération MoveUp. Toujours sur le principe de l’“innovation ouverte” via constitution d’un duo start-up/corporate.

Thème de cette quatrième édition: les médias.

A ce jour, quatre partenaires “corporate” ont déjà répondu présents, à savoir: la Rtbf, le Groupe Rossel (via sa filiale Sudpresse), le Groupe Dupuis et la société informatique Taktik (La Hulpe), spécialisée notamment dans les solutions de gestion de contenus et supports d’information.

Calendrier de la quatrième édition du programme MoveUp:
– lancement de l’appel à candidatures: 10 janvier 2020
– clôture des candidatures: fin mars
– journée de pitch pour sélection des start-ups: début avril
– démarrage du programme d’accélération proprement dit: mai 2020.

Nous vous en parlerons plus en détails dans un prochain article, à paraître cette semaine.

Lors de la présentation officielle de cette future session d’accélération, Jean-Paul Philippot, administrateur général de la Rtbf, et Pierre Leerschool, directeur général de Sudpresse, étaient venus expliquer en quoi il était intéressant pour leurs médias respectifs de devenir partenaires et participants actifs d’un tel programme.

Pour Jean-Paul Philippot, c’est l’occasion d’alimenter la réflexion de ses propres équipes (en ce compris le pôle Innovation numérique) en innovations et approches imaginées par de “jeunes créateurs qui sont en permanence dans une démarche d’innovation. En sens inverse, nous pouvons apporter à une équipe innovante une capacité à développer un projet et leur servir de vitrine.”

Quant à son homologue de Sudpresse, il confirme cette dimension de “laboratoire permanent face à la transition numérique” de même que le souhait de “bousculer les modèles existants, d’apporter de nouvelles idées, et de se faire bousculer par des start-ups.”

 

Jean-Paul Philippot (Rtbf): “De nombreuses start-ups nous approchent avec des idées. Le choix doit se faire en fonction de la capacité d’industrialisation, de création d’emplois. Il ne faut pas que ce soit une idée one-shot. Elle doit pouvoir déboucher sur de la réplicabilité.” 

 

Avec des mots différents, Jean-Paul Philippot exprime la même chose: “Les meilleures idées [qui permettraient de sélectionner une start-up partenaire] sont les idées que nous n’avons pas nous-mêmes. Des idées qui ébranlent nos certitudes, qui nous ouvrent de nouveaux chemins. C’est là qu’est le plus grand potentiel de création de valeur.” 

Jean-Paul Philippot (Rtbf) et Pierre Leerschool (Sudpresse), en quête d’idées qui bousculent les médias “traditionnels”…

Coopérer face aux Gafa (notamment)

Un autre aspect des choses – et de la réalité des médias belges – faisait l’unanimité des deux dirigeants: “Un nombre réduit d’acteurs évoluent chez nous sur un marché étroit [Belgique francophone]. Nos vrais concurrents sont tous étrangers et ont une toute autre envergure.

Nous évoluons donc dans un environnement qui correspond plutôt à de la coopétition [avec nos collègues locaux]. Concurrence ou coopétition sur les contenus, mais possible collaboration en termes de plates-formes et d’outils, là où il y a peu de différenciation possible entre acteurs.”

Pierre Leerschool se dit partisan de collaborations et de mutualisations: “l’évolution du métier de journaliste est hyper-rapide. Nos équipes viennent nous voir, tous les six mois, avec de nouvelles idées. Il est difficile de faire des choix. Pourquoi donc ne pas le faire en mutualisant et en échangeant avec d’autres médias?”

 

Pierre Leerschool (Sudpresse): “Nos médias doivent personnaliser leur offre de contenu, se différencier par rapport notamment aux Gafa. Le tout est d’être intelligent, de trouver des jeunes et des moins jeunes qui ont de bonnes idées.”

 

Quelles que soient les compétences, idées et ressources dont ils disposent en interne, via leurs propres équipes qui planchent sur la transformation numérique de leurs médias respectifs, les deux “maisons” sont clairement demandeurs d’idées, de solutions nouvelles, de visions différentes, afin de pouvoir implémenter des outils pertinents – que ce soit pour personnaliser les offres de contenus informatifs, pour gérer leur production, voire même pour mieux comprendre et prendre en compte ce que Jean-Paul Philippot appelle le “bruit de fond du digital”. Celui qui fait rage sur la Toile, les réseaux sociaux, les “plates-formes”, et détecter ainsi à temps “ce qui deviendra peut-être, demain, un sujet d’actualité ou de préoccupation”.