Le digital, désormais deuxième pôle d’investissement dans le portefeuille de Sambrinvest

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Par · 19/11/2019

Assez belle progression, ces 12 derniers mois, des interventions de Sambrinvest dans l’espace des start-ups numériques, un domaine auquel l’invest doit, pour une bonne partie, le regain de dossiers candidats à investissement ayant abouti sur sa table en cours d’année. Tous toutefois – loin s’en faut – n’ont pas pu être pris en considération, manquant encore de maturité et de structuration pour justifier l’intervention d’une invest mais cette dernière les a alors réorienté vers l’“étage inférieur” de Digital Attraxion ou vers d’autres acteurs, pour un financement d’amorçage.

Quoi qu’il en soit, le “pôle” Digital représente désormais un peu moins d’un quart des investissements décidés en cours d’année (8,2 millions d’euros). A noter que le pôle Biotech/Sciences du vivant continue de gagner, lui aussi, en importance, pesant 11,3 millions, en 2018-2019, dans le portefeuille des investissements.

Un peu plus de 50% des investissements sont destinés au “Pôle traditionnel”, qui rassemble tous les autres secteurs plus classiques dans lesquels intervient Sambrinvest: environnement & énergie, secteur manufacturier, audiovisuel, construction, transport & logistique, tourisme….

A court ou moyen terme (2021 et au-delà), Anne Prignon, estime que le poids de ces trois pôles devrait se répartir comme suit: “de l’ordre de 50% pour le traditionnel, 30% en biotech, qui demeure un secteur très “capital intensive” et 20% pour le digital, où les montants sont moins importants, même si on y constate une progression régulière de la hauteur de nos investissements. On commence généralement par de petits montants de l’ordre de 250.000 euros, avant de doubler éventuellement la mise…”

Sambrinvest. Les chiffres 2018-2019

Montant global des dossiers analysés et acceptés: 39,85 millions

soit un recul par rapport aux 48,1 millions de l’année antérieure “mais un recul qui s’explique par la part des participations via d’autres fonds d’investissement, lors de l’exercice antérieur. Les investissements directs dans des entreprises sont stables [36,6 millions contre 37,6]”, indique Anne Prignon, directrice générale de Sambrinvest

Répartition entrée au capital vs prêts: 17,1 millions – 22,8 millions

Nombre de décisions: 93 (contre 98 un an plus tôt)

Nombre de dossiers reçus: 197 (contre une soixantaine un an plus tôt)

Mouvements en portefeuille: 33 dossiers entrés, 15 sorties (pour un total de 247 dossiers en portefeuille).

En termes de nombre de sociétés participées, le petit club digital s’étoffe régulièrement. Il est désormais aussi fourni (34 sociétés en portefeuille) que celui des biotechs alors que Sambrinvest est actif dans ce secteur depuis bien plus longtemps.

La toute grand majorité des sociétés du digital dans lesquelles Sambrinvest (91%) a investi sont des TPE (maximum 10 personnes), les 9% restants étant des PME (10 à 50 personnes).

Répartition par type de domaine, solution ou sous-secteur:
– SaaS: 38% du lot de sociétés digitales participées
– logiciels: 24%
– marketplace: 16%
– services: 6%
– e-commerce: 5%
– audiovisuel & gaming: 5%
– Internet des Objets: 3%
– médias: 3%.

En termes de valeurs de fonds injectés, la proportion demeure par contre largement en faveur des biotechs: 11,4 millions, contre 8,2 millions.

Combien de dossiers digital aboutissent sur la table de Sambrinvest en provenance de Digital Attraxion? “Environ un quart. La plupart viennent d’autres sources de l’écosystème start-up…”

Prêts ou capitaux?

Tous secteurs d’intervention confondus, la majorité des investissements consentis par Sambrinvest prennent la forme de prêts convertibles, une formule qui, bien souvent chez l’invest, sert de première marche avant une entrée effective au capital lors du tour de table suivant. Ce passage par du prêt convertible n’est pas pour autant un passage obligé – “cela se décide au cas pas cas”, indique Anne Prignon, directrice générale de Sambrinvest – mais n’en demeure pas moins une tendance forte.

Répartition des interventions via prêts convertibles vs entrée au capital: 22,8 millions d’euros contre 17,1 millions.

La situation est légèrement différente du côté des dossiers numériques. Dans ce pôle, ce sont les interventions sous forme de capital qui l’emportent, avec 5,63 millions sur un total de 8,2 millions. Les prêts totalisent quant à eux 1,44 million auxquels s’ajoute encore la formule des prêts convertibles (1,23 million).

Cette répartition est en évolution sensible par rapport à ce qui prévalait un an plus tôt. En 2017-2018, la répartition des formules d’intervention en faveur de sociétés actives dans le champ numérique était la suivante:
– capitaux: 2,08 millions
– prêts: 1,17 million
– prêts convertibles: 3,25 millions.

Comment expliquer cette inversion? “L’année 2017-2018 était notre première année d’intervention importante dans les start-ups digitales. Le plus souvent des interventions de premier tour, de montants modestes, pour permettre à la start-up de financer une première phase de son développement”, souligne Anne Prignon.

“Dans ce cadre, les fondateurs ne souhaitent pas se faire trop diluer et réserver les participations en capital pour les tours suivants. Une partie de ces prêts convertibles, bénéficiant d’une décote en cas de conversion, ont été convertis lors de tours de table plus larges réalisés au cours de l’exercice 2018-2019.

La plupart des autres interventions réalisées au cours de l’exercice 2018-2019 l’ont été en faveur de start-ups plus matures, justifiant donc dans des tours de table plus importants qui se font généralement en capital.”