Projet Colibri: du pré-fabriqué pour la gestion énergétique dans le secteur public

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Par · 03/10/2019

Le collectif Jules Lesmart (1) mijote un nouveau projet répondant au doux nom de… Colibri. Symbole de nature heureuse et libre. Un intitulé qui colle relativement bien au thème sous-jacent qui est l’optimisation des processus des administrations publiques – pouvoirs locaux en tête – en matière de gestion de leurs ressources énergétiques. Et dès lors, favoriser leur contribution à l’effort global contre le réchauffement climatique.

En fait de nouveauté, le projet ne l’est pas totalement. Il y a déjà un an, il en avait déjà été question dans les coulisses de la conférence Smart City Wallonia 2018. La mise en oeuvre ou le balisage semble avoir pris plus de temps que prévu. Et le projet est d’ailleurs encore en phase de lancement – même si de premières manifestations d’intérêt sont venues de quelques communes…

One-stop-solution pour performance énergétique

De quoi s’agit-il? En s’appuyant sur les offres de deux start-ups appartenant au collectif Jules Lesmart (Opinum et D2D3) ainsi que sur celles de quelques autres sociétés partenaires de l’initiative, NRB propose en fait de jouer les intégrateurs ou interlocuteurs “one-stop-shopping” pour l’analyse et la mise en oeuvre d’outils de gestion énergétique. Objectif: “simplifier les choix et les démarches d’implémentations ds collectivités en matière de réduction de consommation d’énergie et de diminution d’émissions CO2”.

La démarche se veut intégrée en ce sens qu’elle couvre potentiellement (si les communes le désirent) la totalité des maillons de la chaîne: choix et achat de dispositifs de surveillance et de collecte d’informations (capteurs ewattch, vannes intelligentes Snugr) ; installation (par Cable&Network) ; processus d’intégration et de configuration (via Civadis) ; mise à disposition de la plate-forme de centralisation des données (NRB et Opinum) ; processus d’analyse, de calcul, de simulation voire de prédiction (solutions de visualisation D2D3, analyse de données We Smart et Ingestic).

La liste des partenaires n’est pas limitative, le but étant d’intégrer à l’offre d’éventuelles autres solutions qui seraient jugées utiles. Le tout dans une volonté, du moins affirmée comme telle, d’ouverture : pas de préférence par exemple pour les types de communications supportés – LoRa, Sigfox…

La commune peut choisir de s’en remettre totalement à cette chaîne ou de ne piocher que les phases dont elle a besoin. Par exemple, pour ce qui est de la plate-forme de centralisation et gestion des données, “il n’y a aucune obligation de passer par NRB”, souligne Olivier Lefèvre. “Peut-être une commune dispose-t-elle déjà d’une autre plate-forme. L’idée n’est pas de la contraindre à en changer…”

L’offre est proposée en mode SaaS, avec un tarif mensuel calculé en fonction du nombre de capteurs déployés, du volume de données et de la fréquence des messages et alertes émis (notifications d’informations) chaque mois.

Premières demandes

Cette initiative “Colibri” de NRB/Civadis/Jules Lesmart est assez nouvelle. NRB/Civadis a ainsi emporté un contrat auprès de l’intercommunale Idelux, portant sur un projet de suivi de température, et est devenu partenaire de RenoWatt, lui fournissant le logiciel de suivi des températures à l’intérieur de bâtiments. “L’outil permet de valider si la rénovation de bâtiment exige d’importants travaux ou si cela ne se justifie pas”.

Les premières réalisations ont “amené d’autres idées dans d’autres domaines”, indique Olivier Lefèvre. “Par exemple, une analyse permettant de déterminer comment améliorer l’efficience sans trop investir.”

Par contre, côté pouvoirs locaux individuels, la sauce doit encore prendre. NRB/Civadis n’a d’ailleurs pas encore entamé de démarchage réel. “Nous enregistrons quelques demandes éparses. Et jusqu’ici en mode test et évaluation, pour du suivi de température ou de consommation (électricité, eau, gaz).”

Les communes se tâtent encore…

Au-delà de l’effet “simplification” qu’une telle approche tout-en-un peut avoir pour les communes, l’initiative Colibri a évidemment un but (un espoir) plus transversal et important. A savoir, activer le levier de l’“intelligence collective”. Lisez: en récoltant, centralisant et analysant des données de divers types, venant d’un grand nombre de pouvoirs publics (locaux ou non), correspondant à des situations et scénarios différents, il devrait être possible de tirer des enseignements, de faire émerger des tendances et schémas pouvant permettre de rendre les choix énergétiques plus “intelligents”.

Mais pour que le Colibri picore et emmagasine son butin, il faudra bien entendu que les différents clients publics acceptent que leurs données – bien entendu dûment anonymisées – soient centralisées et partagées. Dans un joyeux esprit open data…

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(1) Pour rappel, Jules Lesmart est un “collectif”, une association spontanée réunissant actuellement 13 start-ups dont les solutions sont – notamment – orientées “smart city”. Complémentaires par leurs fonctions et positionnement commercial, ces jeunes pousses désirent ainsi mutualiser un certain nombre de ressources et d’efforts et renforcer par ailleurs leur poids et crédibilité sur le marché. Le collectif est placé sous le pilotage Olivier Lefèvre (NRB), un NRB qui joue les intégrateurs. Outre les 13 jeunes pousses actuelles, le collectif compte Civadis dans ses rangs, la société du groupe NRB dédiée à des solutions pour secteur public, ainsi que BeMobile.
Liste (par ordre alphabétique) des start-ups actuellement membres du collectif: Betterstreet, CitizenLab, D2D3, Inseetu, Joyn, Koalect, LetsGoCity, Merkator, Opinum, Smartnodes, Smogey, Stoomlink, et Wavenet. [ Retour au texte ]