Opinum. Destination: un écosystème à étoffer

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Par · 18/09/2019

Cette année, la conférence “Utilisateurs et Partenaires” d’Opinum, société spécialisée dans la gestion et l’optimisation analytiques de consommations énergétiques (réseaux, bâtiments…), est placée sous le signe de l’écosystème de partenariats que la jeune pousse désire tisser afin de se positionner en tant que plaque tournante. Une plate-forme centralisant, intégrant, collectant, malaxant, restituant et permettant le traitement à valeur ajoutée de données énergétiques aussi disparates que multiples.

Pour partie, ces partenariats sont d’ailleurs essentiels pour favoriser l’exercice d’expansion à l’international qu’ambitionne la société – elle enfilera d’ailleurs son sac à dos, dès cet automne, pour s’en aller explorer de possibles contrats, projets et conventions dans neuf pays européens (l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la France et le Grand-Duché en octobre ; la Suède, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, en 2020). Partenaires de ce “roadshow” de conférences: Microsoft et DXC (fruit de la fusion entre CSC et HP Enterprise Services).

Trois types de partenariats

Son “écosystème”, Opinum veut le construire selon trois axes de partenariats, correspondant à des profils d’acteurs positionnés sur des créneaux différents.

Premier axe: une exploitation et intégration native avec des sources d’informations fournies par des acteurs qui disposent de gisements importants de données et/ou qui développent et commercialisent des capteurs et systèmes de collecte (souvent massive) de données.

“Nous avons déjà passé des accords avec trois sociétés dans ce registre”, explique Loïc Bar, directeur général d’Opinum. “Le belge Smappee [actif en surveillance énergétique pour bâtiments commerciaux, industriels et résidentiels], le français Ewattch [fournisseur de solutions connectées IoT pour l’industrie et le secteur du bâtiment commercial] et, à un échelon davantage international, Siemens. Un accord est en préparation avec l’allemand Meteocontrol [solutions SCADA de surveillance et gestion de puissance pour- systèmes photovoltaïques].”

Ne pas laisser de la propriété intellectuelle “recherche” en jachère…

Dans ce registre “acteurs data science”, il n’y a pas que des sociétés commerciales qui intéressent potentiellement Opinum. “Les universités et les centres de recherche – tels que le Cetic ou le Cenaero – disposent d’énormes assets qui ne sont pas valorisés. Opinum pourrait faire office de marketplace pour valoriser la propriété intellectuelle qui n’a pas été exploitée par les partenaires des différents projets de recherche menés par ces centres. Il y a là une mine de savoir à exploiter et mettre en valeur”, déclare Loïc Bar.
A ses yeux, une réflexion approfondie pourrait être engagée pour identifier des thématiques, travailler sur base d’algorithmes développés, de tests réalisés au stade du projet de recherche. “L’accueil de l’idée est plutôt positive”, indique Loïc Bar. Encore faut-il trouver la bonne formule, le cadre de collaboration adéquat, légalement possible…

Si les premiers contrats sont signés dans cet axe, le deuxième – acteurs du monde des data sciences (IA, algorithmes, apprentissage automatique…) – sont encore en phase de préparation ou d’exploration.

“Nous n’avons pas pour ambition de devenir nous-mêmes des développeurs d’algorithmes. Par contre, notre volonté est de travailler en étroite collaboration avec des sociétés qui disposent d’une expertise dans un domaine déterminé mais n’ont pas les capacités, ressources ou volonté de numériser les processus et services de collecte et d’exploitation des données. Elles y voient certes un potentiel attrayant mais éprouvent par exemple des difficultés à trouver des data scientists. C’est là que nous pouvons intervenir. Nous pouvons les former à nos outils, accueillir leurs algorithmes sur notre plate-forme. Notre ambition est de devenir une sorte de marketplace d’outils, d’algorithmes et de solutions.”

Aucun contrat ne s’est encore matérialisé mais de premiers projets démarrent en liaison avec quelques possibles partenaires. Des noms? Des projets avec 3E et N-Side (dans le domaine de l’optimisation de performances d’énergies renouvelables), des collaborations possibles avec Ingestic ou encore PWC. En perspective aussi, mais dans des délais un peu plus éloignés; un premier projet avec Schneider Electric dans le domaine de la performance énergétique des bâtiments.

Enfin, troisième type de partenaires: des sociétés qui s’appuient sur la plate-forme Opinum pour des usages et exploitations spécifiques de données. Opinum dit ainsi avoir signé de premiers accords avec des sociétés telles que NRB, Sopra Steria, DXC, GFI et Realdolmen “pour former leurs équipes à nos outils afin de s’en servir pour offrir à leurs propres clients des solutions intégrées basées sur Opinum, notamment hors Belgique. “A ce jour, nous avons formé une vingtaine de collaborateurs de ces sociétés.”

Vers une version Opinum 5

Côté produits, Opinum prépare la sortie commerciale de sa version 5 (disponible actuellement en mode preview). Principales caractéristiques: une refonte de l’interface “afin de rendre l’outil plus facilement exploitable, l’utilisation plus fluide. Au fil des versions, de nouvelles fonctionnalités étaient venues s’ajouter sans forcément réussir l’harmonie. La version 5 a pour but d’optimiser l’expérience utilisateur…”

Mais la grosse nouveauté vient du basculement en mode 100% SaaS. “Ce sera pour nous l’occasion de nous attaquer également à une clientèle de sociétés de petite ou moyenne envergure.” Sans délaisser le monde des grandes entreprises qui, en plus de contrats SaaS de pleine envergure, “pourraient notamment profiter du mode SaaS pour tester certaines idées ou solutions analytiques à petite échelle, avant réel déploiement.”

Le mode SaaS est par ailleurs considéré par Opinum comme “un passage obligé si l’on veut développer notre pénétration à l’international et desservir aisément des clients lointains”. Des sollicitations sont déjà venus du Vietnam, de Thaïlande ou du Montenegro.

Modèle tarifaire pratiqué: un prix fixé en fonction des volumes de données confiés à la plate-forme Opinum. 

Autre nouveauté pour laquelle Opinum espère conclure de premiers contrats avant la fin de l’année: une version Enterprise, permettant à une grande société de déployer la solution Opinum sur un cloud – privé ou public.