Un renfort pour MedTech Wallonia et un programme d’accélération qui a le blues belge

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Par · 21/08/2019

WSL, incubateur pour jeunes pousses évoluant dans le monde (multi-facette) des sciences de l’ingénieur, a recruté un nouveau collaborateur avec charge pour lui de s’occuper plus spécifiquement des projets orientés med tech et sciences de la vie.

Fabrizio Giannotta prend donc aussi les rênes, côté wallon, du programme d’accélération Belgian MedTech Booster qui réunit dans un même parcours d’encadrement et d’accompagnement des acteurs flamands (MedTech Flanders) et wallons (MedTech Wallonia, piloté par le WSL avec participation des pôles de compétitivité Biowin et Mecatech ou encore du living lab WeLL). Plus de détails ci-dessous sur le lancement du prochain programme d’accélération et les raisons pour lesquelles Bruxelles – temporairement? – fait cavalier seul.

Son parcours

Fabrizio Giannotta a été recruté pour une bonne part en raison de sa formation de base (études de zoologie à l’ULiège, doctorat en sciences orientation biochimie) et de son parcours professionnel, largement teinté de compétences life sciences. De quoi ajouter une note “ingénierie médicale” à la galerie de compétences des autres collaborateurs, chefs de projets et coachs WSL, davantage orientés sciences de l’ingénieur.

Côté parcours professionnel, Fabrizio Giannotta a le lancement de deux sociétés à son actif – ProGenosis, spin-off de l’ULg, et sa “spin-out” Neurhumab, auteurs de solutions diagnostiques et thérapeutiques pour la maladie d’Alzheimer – les deux sociétés ont cessé leurs activités en 2015.

Depuis, il a créé sa propre société de consultance – Biosilaris – spécialisée dans les conseils pour acteurs du secteur des sciences de la vie (biotechs, pharma…). Des conseils et de l’accompagnement de deux types. D’une part, de la consultance commerciale et marketing. De l’autre, une aide à la création de société. C’est à ce titre qu’il a été repéré et engagé au WSL, en tant que business coach, medical devices.

“MedTech Booster”

Les candidatures pour la nouvelle édition de Medtech Booster, programme trans-régional d’accélération pour projets “medical devices”, sont ouvertes et se clôtureront tout début septembre. En jeu: décrocher l’une des quelque 10 (maximum 15) places disponibles, à répartir le plus équitablement possible – mais sans pinaillage chiffré – entre les deux Régions.

Fabrizio Giannotta (WSL): “le projet ne doit pas être trop early stage. Il ne peut s’agir d’une simple idée qui ne se serait pas encore confrontée au marché pour validation.”

Qui peut postuler? Tout porteur de projet ou de start-up / spin-off ayant choisi les “dispositifs médicaux” comme terrain de jeux. “Nous ne mettons pas de limite au concept de dispositif médical”, indique Fabrizio Giannotta. “Toute solution qui répond à la définition qu’en donne l’Europe est donc la bienvenue. Même s’il est vrai que, jusqu’à présent, nous n’avons pas encore accompagné par exemple de projet se positionnant dans la sphère du diagnostic. Mais il ne faut pas y voir une quelconque exclusive…”

Il est par contre un critère majeur à respecter pour être accepté dans le programme: “le projet ne doit pas être trop early stage. Il ne peut s’agir d’une simple idée qui ne se serait pas encore confrontée au marché pour validation. Il faut pouvoir faire valoir un certain degré de maturité…”

Que proposera le programme? Douze jours de formations, en sessions collégiales, pour aider le projet à maturer (développement commercial, validation technologique, aspects légaux et réglementaires, robustesse de l’équipe…) et dix heures de coaching personnalisé. Formations et sessions seront données par des acteurs wallons et flamands.

Les candidatures pour le Belgian MedTech Booster (avec description du projet) peuvent être envoyées à Fabrizio Giannotta ou être déposées en-ligne via ce formulaire.

Ils étaient trois. Ils ne sont plus que deux. Temporairement?

Et Bruxelles, direz-vous?En 2018, les trois Régions avaient en effet été associées, à l’initiative d’ailleurs de la Région Bruxelles-Capitale où l’équipe Lifetech.brussels désirait étendre à tout le pays le champ d’action du programme d’accélération Medtech.

Cette année (2019), point d’union trans-régionale. La raison? Un différend sur les conditions de répartition des coûts entre les trois Régions. Des coûts jugés par certains surévalués et/ou un peu trop opaques. De quoi exacerber ressentis et positions et conduire à de regrettables escarmouches.

Bruxelles a donc fait cavalier seul avec son propre accélérateur Lifetech, reprenant le parcours solo qu’elle avait initié voici plusieurs années. Cela risque – en tout cas à court terme – d’être encore le cas pour la prochaine “saison” de l’incubateur: Bruxelles en solo et le duo Wallonie-Flandre du côté du Medtech Booster.

Mais, souligne-t-on tant du côté wallon que bruxellois, tout espoir n’est pas perdu de trouver, à plus longue échéance, un terrain d’entente et d’aplanir les divergences de vue sur le contenu et le volet financement du programme.

Azèle Mathieu (Lifetech.brussels): “Ensemble [Lifetech.brussels, MedTech Flanders et MedTech Wallonia], nous avons pu développer, en 2018, un programme unique et accueillir 16 projets innovants (7 wallons, 5 bruxellois et 4 flamands). Cette édition a été une réussite. Alors pourquoi ne pas réorganiser une édition nationale en 2020?

Si nous voulons développer de la qualité, il est important de rassembler les forces pour encourager les projets les plus prometteurs en santé à travers le pays. hub.brussels a toujours été et reste ouvert à toute collaboration équilibrée.”

Agnès Flémal (WSL, MedTech Wallonia): “C’est toujours mieux d’avoir une initiative 100% belge. Chaque Région y a d’ailleurs intérêt afin de pallier aux contraintes et limites de sa propre situation et profiter de la mise en commun de nos ressources et potentiels – en ce compris et avant tout pour accompagner les projets dans les meilleures conditions possibles. La porte, de notre côté, reste donc ouverte et je ne désespère pas trouver un accord.”

 

Relire par ailleurs l’article que nous consacrions récemment au programme d’incubation med tech bruxellois et aux intentions de la Région