Axinesis: des projets et une nouvelle formule de financement pour son robot REAplan

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Par · 26/02/2019

Axinesis, spin-off de l’UCLouvain, a développé et commercialise un dispositif robotique connecté destiné à la réadaptation kiné-ergothérapeutique de personnes souffrant d’un handicap moteur des membres supérieurs, que ce soit à la suite d’un AVC ou pour cause de déficit moteur d’origine cérébrale (pour les enfants notamment).

Le dispositif consiste en un robot interactif qui opère sur base d’activités préprogrammées et de données collectées lors des exercices de réadaptation. Manettes et bras robotisé sont notamment dotés des capteurs de pression et d’efforts. Les exercices eux-mêmes sont élaborés selon des scénarios ludiques correspondant à 20 activités thérapeutiques. Des algorithmes évolués se chargent d’adapter exercices et programme de rééducation en fonction de chaque personne.

En ce début d’année, afin de supprimer la réticence de certains établissements ne désirant pas consentir à un investissement conséquent de départ, la société lance la formule Easy Rehab, une sorte de leasing-santé.

De type “tout-en-un”, Easy Rehab permet aux établissements de soins et de revalidation de lisser le coût du système dans le temps.

Une mise de départ sera toujours nécessaire (de l’ordre de 10.000 euros, soit 5 à 6 fois moins toutefois que le coût habituel), mais l’institution n’aura plus à débourser ensuite qu’un loyer nettement plus accessible (moins de 1.000 euros en formule de base). Ce tarif fixe, en mode abonnement “tout en un”, lui permettra de disposer du robot de rééducation REAplan et de ses accessoires, et donnera aussi droit aux mises à niveau et évolutions fonctionnelles, au service après-vente et à la maintenance.

“Le tarif sera modulable, selon les options dont désire bénéficier l’institution”, indique Julien Sapin, co-fondateur et directeur technologique d’Axinesis. Durée du contrat de leasing: 5 ou 7 ans.

Une présence surtout à l’étranger

Le premier marché que vise la société est la France où elle compte une vingtaine d’installations, quasi à égalité dans le secteur public et le secteur privé. La société gère ce territoire au départ de la Belgique mais a délégué sur le terrain deux business developers.

En Belgique, par contre, les portes des institutions de soins tardent à s’ouvrir – même si les premières ventes sont attendues pour cette année. Plusieurs facteurs expliquent cette situation paradoxale pour une société locale, estime Julien Sapin. La réforme du secteur des soins de santé initiée par la ministre Maggie De Block, avec redéfinition des rôles territoriaux des hôpitaux, en est un des éléments. Mais de manière plus profonde, “nombre d’établissements de médecine physique et de réadaptation, chez nous, ne sont pas habitués à réserver un budget important pour l’acquisition de systèmes tels le nôtre.”

La formule Easy Rehab est donc sensée surmonter cet obstacle et raccourcir la lenteur du cycle de décision (de l’ordre de 10 à 12 mois en moyenne).

Après la France et la Belgique (chez nous, Axinesis s’appuie sur un distributeur ! – en l’occurrence Gynna), la société s’est choisi une nouvelle cible géographique. Ce sera l’Allemagne.

Première démarche: une mission d’exploration qui sera prise en charge par une jeune recrue stagiaire, engagée via le programme Xplort de l’Awex.

Autre information à retenir: la société prépare, pour commercialisation en 2020 mais avec présentation en avant-première à Paris en mai, un nouveau produit qui viendra compléter et prolonger les finalités du REAplan. Il s’agira d’une solution de réadaptation que les patients pourront utiliser au-delà de leur prise en charge par une institution de soins.

“Après la phase critique de prise en charge après un AVC, les patients se retrouvent en effet sans rien, en termes de support de réadaptation”, commente Julien Sapin. “Notre solution permettra un continuum de soins. Sans en dévoiler la nature, je peux déjà préciser qu’il ne s’agira certes plus d’un outil robotique mais son fonctionnement sera par contre basé sur les scénarios d’activités thérapeutiques contrôlées du REAplan…” 

Petite information, toujours dans une perspective de future solution: Axinesis a déposé, avec succès, un projet dans le cadre du programme Win2Wal. Nom du projet: AutoRReVi. Thème: “Auto-Rééducation en Réalité Virtuelle combinée des troubles moteurs et cognitifs secondaires à un accident vasculaire cérébral”. Partenaire-recherche pour ce projet: l’UCLouvain.

La société emploie actuellement huit personnes (en incluant les deux business developers français). La moitié des effectifs sont dédiés aux développements logiciels. “La plate-forme matérielle de base n’évolue guère, contrairement au logiciel. Outre la multiplication des scénarios d’activités thérapeutiques, REAplan a sensiblement évolué au fil du temps”, souligne Julien Sapin.

“Désormais, même si les thérapeutes demeurent maîtres de la programmation des séances, le robot fait en sorte que le déroulement et l’enchaînement des activités favorisent au maximum l’autonomie du patient. Les exercices se focalisent notamment sur la cinématique globale et sur la spasticité – tonus musculaire et amplitude de mouvement.

Une autre fonction que nous avons rajoutée à la solution est une capacité de générer des statistiques d’usage (taux d’occupation du dispositif) à destination des chefs de service.”