Bientôt 30 ateliers “Digital Commerce” pour commerçants de proximité wallons

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Par · 07/02/2019

La chose était prévue (promise) de longue date mais a pris du retard – et une nouvelle tournure – suite au changement de majorité régionale, à l’été 2017.

A partir du mois d’avril et jusqu’à la mi-novembre, l’AdN (Agence wallonne du Numérique), opérant en tandem avec le Syndicat Neutre des Indépendants (SNI), relance une action “e-commerce” à destination des petits commerçants et commerçants de proximité.

Là où la première campagne (2015-2016) avait mis l’accent sur une “sensibilisation à l’usage de nouveaux outils numériques”, la campagne “Digital Commerce” qui s’annonce prendra la forme d’ateliers plus pratiques, centrés sur cinq thèmes.

Le rôle de l’AdN et du SNI

Après avoir pris les commandes du portefeuille de l’Economie et du Numérique, le ministre Pierre-Yves Jeholet a confié comme mission au SNI de procéder à un “benchmark” des solutions numériques destinées ou utilisables par les commerçants de détail. Le Syndicat a remis une copie répertoriant 14 types de solutions, s’adressant à diverses problématiques et pouvant dès lors donner lieu à des sessions d’informations pratiques.

Pour réduire le “scope” des futurs ateliers – et demeurer dans une enveloppe budgétaire acceptable (financée par la Région) -, un sondage a été effectué en janvier de cette année auprès de quelque 35 associations de commerçants, membres du SNI, afin de ne retenir que les cinq thèmes que leurs propres adhérents estiment essentiels dans leur quête de transition numérique. Le sondage a permis d’identifier les cinq sujets suivants:

  • réservation en-ligne et prise de rendez-vous automatisée
  • gestion des cartes de fidélité sur tablette
  • paiements sans contact
  • utilisation (professionnelle) des réseaux sociaux pour des actions de marketing
  • gestion commerciale et gestion des stocks.

Pour la suite des opérations – en l’occurrence les actions de promotion du programme Digital Commerce 2019 et l’organisation des ateliers -, l’AdN et le SNI vont se répartir la tâche.

Si l’AdN sera le gestionnaire du projet et sera le maître de cérémonie pour l’événement kick-off planifié pour le 11 mars (voir plus d’infos en fin d’article), c’est le SNI qui est chargé de (et  est financé pour) la campagne.

L’AdN a par ailleurs défini les indicateurs qui permettront d’évaluer l’efficacité des séances et des actions que prendront ou non les commerçants participants par la suite. L’évaluation, post-campagne, sera faite conjointe par l’AdN et le SNI.

Quant au SNI, il est en charge de la sélection des deux “coachs” (chaque atelier sera en principe animé en duo). Un premier appel à candidatures a été lancé. “Dans un premier temps, nous imaginons pouvoir attirer des coachs qui sont déjà intervenus lors de la campagne Commerce connecté. Si nous ne recevons pas assez de réponses ou si les profils ne correspondent pas, un deuxième appel d’offre sera lancé”, indique Hélène Raimond, chef de projet Digital Commerce à l’AdN.

Le profil recherché est plutôt du type consultant(e) en digital marketing, “plus que consultant(e) en e-commerce.” La raison? “Les petits commerçants de proximité ne sont pas encore suffisamment formés à l’e-commerce. Ceux qui voudraient évoluer dans ces matières ont par contre la possibilité de recourir à des Chèques Entreprise.”

Autre précision concernant les coachs, les candidat(e)s devront, pour être sélectionné(e)s, prouver leur aptitude à générer des contenus de nature pédagogique qui seront mis en ligne et que les commerçants participants pourront solliciter via une plate-forme d’e-learning [voir plus loin].

Cinq thèmes, 30 ateliers

Si les ateliers permettront de découvrir les bonnes pratiques ainsi que des outils et des solutions de “commerce numérique”, il n’est pas question d’en faire des sessions à connotation commerciale, promet-on du côté des deux organismes responsables.

Si une application ou solution sera certes mise en avant, pour chacune des cinq problématiques abordées, “pas question de faire de la publicité pour une société ou une marque”, affirme Hélène Raimond.

Lors de l’atelier consacré à la gestion des cartes de fidélité, les participants découvriront par exemple la solution Joyn, sélectionnée en raison de son taux de pénétration sur le marché, de certaines fonctionnalités favorisant le réseautage et du fait que la start-up fasse partie du collectif Jules Lesmart. “Mais on parlera aussi par exemple de Freedelity…”

Trente ateliers seront organisés dans diverses villes de Wallonie, en deux vagues: d’avril à mi-juin et de septembre à fin novembre.

Les dates et lieux précis ne sont pas encore connus mais nous pouvons d’ores et déjà citer les premières villes et communes qui accueilleront un atelier (entre avril et juin): Braine-l’Alleud, Salzinnes, Boussu/Hornu, Fontaine l’Evêque, Spa, Jambes, Dinant, Liège, Couvin, Chatelet, La Louvière et Ecaussinnes.

Nombre de participants par atelier: “de 10 à 15 personnes, pas plus, afin de rendre la séance réellement efficace”. Qui pourront être ces participants? “Des commerçants indépendants, petits acteurs de proximité”.

Chaque atelier, d’une durée de deux heures (de 19 h à 21 h), abordera les cinq sujets “mais les participants ou les Associations de commerçants locaux auront la possibilité de consacrer plus d’attention à un ou plusieurs d’entre eux s’ils le désirent”, indique Hélène Raimond.

Elle estime par exemple que la thématique de l’utilisation professionnelle des réseaux sociaux devrait être l’un des points essentiels couverts. Mais ce sera aux représentants et aux associations locales de commerçants de décider. “Le SNI rencontrera, avant chaque atelier, les responsables communaux – l’échevin en charge du commerce, notamment – ou encore les responsables des Associations Centre-Ville afin de déterminer avec eux, sur base notamment de ce que l’Association a déjà mis en oeuvre, les éléments les plus intéressants ou les aspects que les commerçants locaux doivent encore améliorer.”

Passons à la pratique

Deux heures pour couvrir cinq thèmes, voilà qui peut paraître peu. A la manière de ce qui s’était fait lors de la campagne Commerce connecté de 2015, l’espoir est que ces séances servent de déclencheurs et incitent les participants à poursuivre leur travail d’apprentissage.

A cet effet, des contenus, informations ou encore questionnaires concernant les outils découverts en atelier et les thèmes abordés seront publiés sur une plate-forme d’e-learning (solution choisie: UpPoint). Les participants y trouveront également des “thèmes de formations utiles pour progresser dans leur transformation numérique”.

“Les premiers modules devraient être disponibles en avril”, indique Christophe Wambersie, secrétaire général du SNI. “Le thème de l’un des premiers sera sans doute l’optimisation de l’usage des réseaux sociaux à des fins de notoriété. Mais notre ambition est de couvrir l’ensemble des thèmes abordés en présentiel et même d’aller au-delà, par exemple pour fournir de la matière sur des thématiques telles que le référencement, la mesure de notoriété…”

Le site donnera par ailleurs accès à l’outil d’auto-diagnostic de maturité numérique de l’AdN et inclura un lien vers les pages WeCommerce du portail Digital Wallonia.

Evénement de lancement

Les modalités pratiques et objectifs concrets de la campagne Digital Commerce feront l’objet d’un événement de lancement planifié pour le 11 mars, à Namur. Voir les informations sur le site de l’AdN.

Deux tables rondes/débats sont inscrites au programme. La première mettra en scène plusieurs associations locales de commerçants, sélectionnées en raison d’activités déjà existantes en matière de commerce numérique.

La seconde verra cinq commerçants venir témoigner de leur expérience passée (ou présente) en matière de démarches de numérisation de leurs activités. [ Retour au texte ]