Petite escadrille d’annonces “administration/cité 2.0”

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Par · 28/01/2019

A croire qu’ils se sont donnés le mot. En l’espace de quelques jours, plusieurs administrations ou cabinets ministériels – tant au fédéral que du côté entités fédérées – ont dévoilé de nouvelles applications ou solutions censées faciliter la vie du citoyen, ou, tout au moins, leurs interactions avec l’Administration.

Petit florilège…

Les crèches en fédé

L’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance) inaugure un site permettant de trouver plus aisément, à proximité de leur lieu de vie – ou de travail – une crèche, un lieu d’accueil pour leur enfant voire même les coordonnées d’une accueillante à domicile.

La plate-forme, baptisée “Premiers Pas” et hébergée sur le site de l’ONE, fonctionne sur base de la géolocalisation:

il suffit d’encoder une adresse, le nom de sa localité ou un code postal, de choisir le rayon d’action dans lequel on veut faire la recherche (de 0 à 20 kilomètres) et l’outil fait le reste. Pour affiner leur recherche, les parents peuvent sélectionner un certain nombre de paramètres ou de filtres (fourchette tarifaire, heures d’ouverture, profils de personnes devant faire partie de l’équipe d’accueil…).

Les lieux ainsi identifiés sont géolocalisés et assortis d’une série d’informations (mode d’inscription, coordonnées, autorité dont relève la crèche ou l’espace d’accueil…) ou d’autres informations, plus facultatives, qu’ils auraient renseignées dans leur fiche descriptive (places disponibles, aménagements du lieu, projet pédagogique…).

A terme, sur base des données qui seront collectées sur base des recherches et questions, l’ONE espère que cet outil lui permettra notamment d’“identifier avec plus de précision les lieux où il sera nécessaire d’augmenter l’offre de places.”

Nul de devrait ignorer ses avantages sociaux

Au fédéral, une appli mobile MyBenefits a vu le jour qui est censée faciliter la vie des quelque deux millions de Belges qui, pour diverses raisons, ont droit à des avantages sociaux mais qui sont encore astreints actuellement à de lourdes démarches administratives pour en bénéficier ou en être tout simplement informés.

De quoi parle-t-on? Notamment des réductions de la facture de gaz, d’eau ou d’électricité pour les personnes en situation financière précaire, de revenu d’intégration, de réductions sur les transports en commun pour les pensionnés, d’allocation d’un revenu de remplacement, d’avantages tarifaires pour les personnes handicapées, etc.

L’appli MyBEnefits vise à renvoyer les attestations papier, délivrées par les administrations, CPAS, mutuelles…, aux oubliettes. En application du principe de simplification administrative qui veut que le citoyen ne doive plus fournir à chaque fois des informations que possède tel ou tel service public, l’appli servira de point de concentration pour toutes les attestations. Il suffira au bénéficiaire de dégainer son appli pour prouver à son vis-à-vis – chauffeur de bus, préposé à l’entrée d’un musée, prestataire de service public… – qu’il a bel et bien droit à la réduction ou à l’exonération.

Via l’appli, l’usager obtient en fait une attestation électronique provisoire (présentée par exemple sous forme de QR code ou de code numérique unique), valable 15 jours, qu’il peut donc présenter pour prouver son droit à l’avantage social concerné. Tant que son statut social reste valable, il peut régénérer cette attestation autant de fois que nécessaire.

L’authentification pour accéder à l’appli (Web et mobile) se fait via recours à la carte d’identité électronique, à la solution Itsme ou à un code unique attribué de manière temporaire.

Reste évidemment à tous les organismes prestataires (énergie, télécommunications, culture…) à adopter la solution…

A noter que la version mobile de l’appli n’est encore disponible que pour les mobiles opérant sous Android. Une version iOS est en cours de développement. L’application Web est accessible via le site MyBEnefits. LIEN http://www.mybenefitsfgov.be

L’aménagement territorial

A Bruxelles, le CIRB, centre informatique de la Région de Bruxelles-Capitale, et le laboratoire de recherche SMIT (Studies in Media, Innovation and Technology, piloté conjointement par l’Imec et la VUB) ont lancé l’initiative “Brussels By Us”, financée par la Région. Il s’agit d’un projet de citoyenneté participative orienté smart city, destiné à impliquer davantage les citoyens (habitants ou personnes fréquentant certains quartiers) dans les décisions concernant leur cadre de vie, privé ou professionnel.

Le principe de “Brussels By Us”? Des sondages “geofencés”. Autrement dit, des questions sont spontanément envoyées sur les smartphones de personnes évoluant dans un quartier pour leur soumettre des idées et demander leurs avis et réactions. “L’objectif est de découvrir ce qui intéresse les Bruxellois dans ces quartiers et ce qui émerge comme idées pour améliorer la vie des habitants et des visiteurs en résolvant de vrais problèmes.”

Trois quartiers feront office de “cobayes”: le Quartier Nord, le piétonnier du centre-ville et le campus de l’ULB/VUB à Ixelles. 

Le projet sera balisé en se concentrant sur certains thèmes et en sollicitant plus spécifiquement certains groupes-cibles (même si, dans chaque cas, les habitants – par définition multi-profils – seront également concernés.

Dans le quartier de la gare Nord, par exemple, c’est par exemple la sécurité, la mobilité “intelligente” ou encore la revalorisation des espaces vides qui seront mis en avant. Cibles: les navetteurs, les professionnels et les résidents du quartier.

Autour du campus U-Square de l’ULB/VUB, les thèmes auront notamment trait à l’éducation, à l’esprit d’entreprise, aux politiques durables sur le campus. Les destinataires des messages et sondages seront les étudiants mais aussi le personnel académique, les personnes fréquentant les fablabs, les start-ups établies à proximité, sans oublier les habitants du quartier.

Au centre-ville, dans la zone du piétonnier, l’opération “récolte d’idées novatrices” se focalisera davantage sur l(e-)commerce, le logement, le tourisme… 

Une démarche en deux temps

L’appel à “cogitation collaborative” ne démarrera pas directement sous forme virtuelle. Dans un premier temps, des ateliers seront en effet organisés dans chacun des trois quartiers “afin de toucher un public cible plus large”. Pour ce faire, des espaces baptisés “smart cafés” seront créés avec des organisations locales.

Ensuite viendra le volet “sondage via geofencing” au moyen d’une application mobile et d’un relais des questions et propositions vers les smartphones via des balises de type beacon (minimum dix par quartier). 

L’appli permettra d’afficher la carte d’implantation de ces balises diffusant les questions et appels à co-création. Elle permettra aussi aux usagers de consulter les résultats de la consultation.