Quatre ateliers à l’Ee-Campus pour mieux comprendre les enjeux de l’intelligence artificielle

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Par · 22/10/2018

Ce 12 octobre, l’inauguration de la nouvelle année académique de l’Eurometropolitan e-Campus était placée sous le signe de l’intelligence artificielle. L’occasion pour l’Ee-Campus d’annoncer quatre “ateliers internationaux sur l’intelligence artificielle” qui seront organisés sur son site de Froyennes, à proximité de Tournai. Plus d’informations sur les activités de l’Ee-Campus en fin d’article.

Public visé: aussi bien les simples curieux que les spécialistes.

Les ateliers mêleront exposés en séance commune, sessions parallèles pour des découvertes d’aspects plus spécifiques et des échanges en plus petit comité (max. 50 personnes), et démonstrations. Les orateurs seront, annonce-t-on, des “intervenants de renommée internationale”, parmi lesquels des Belges et des Français, sans que les noms puissent déjà être cités, les organisateurs tentant de synchroniser les agendas de chacun (on devrait en savoir plus d’ici peu).

Les inscriptions, elles, peuvent d’ores et déjà ce faire en se rendant sur ce site.

Quatre sujets ont été choisis: 

– 13 décembre 2018: “L’intelligence artificielle change-t-elle rapidement notre vie et l’économie? – La coopération homme-machine en question(s)”
– 7 février 2019: “Machines autonomes et Internet des Objets: l’emploi et la sécurité en question?”
– 4 avril: “Médecine et accompagnement: les soins en question?” (ce thème pourrait être élargi aux sciences de la vie)
– 6 juin: “Droit et éthique: la justice et les décisions en question?”

Selon les sujets, les ateliers dureront de quelques heures à une journée entière. Tous – chose importante – seront gratuits, grâce à un co-financement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (à noter que les organisateurs sont ouverts à du sponsoring privé pour boucler ou renforcer le budget).

Quatre ateliers, trois dimensions de l’IA

Le premier atelier – “L’intelligence artificielle change-t-elle rapidement notre vie et l’économie?” – servira en quelque sorte d’introduction aux trois suivants. Tous les quatre seront élaborés de telle sorte à mettre en évidence l’accélération énorme que connaissent actuellement les technologies (IA comprises) et, surtout, à aborder et expliquer les trois “dimensions” de l’intelligence artificielle, souligne le professeur Jean-Jacques Quisquater, du Crypto Group de l’UCL, chargé de coordonner l’organisation de ces ateliers.

Jean-Jacques Quisquater: “La question centrale de l’IA – le remplacement de l’homme – est celle que les gens craignent le plus. Elle sera le fil rouge de notre premier atelier.”

“Souvent, lorsque l’on traite aujourd’hui le sujet de l’IA, on ne met en exergue que la première de ses dimensions. A savoir, l’IA comme remplaçante de l’homme, l’IA qui va faire disparaître des emplois… Il est vrai que ce sera le cas mais il faut aussi se rendre compte que l’homme serait incapable d’assumer certains des rôles accaparés par l’intelligence artificielle.

Le deuxième aspect est celui de la coopération entre l’homme et l’IA. On le néglige encore très souvent alors qu’énormément de choses doivent encore être faites dans ce registre. Une telle coopération homme-machine ou homme-machine intelligente n’est pas facile. Déjà, à l’heure actuelle, on constate que l’utilisateur éprouve des difficultés à maîtriser la technologie, l’interface d’un simple écran. La moitié des Belges sont “illettrés” en la matière ou font un usage inefficace de l’outil numérique. La collaboration IA-homme présente un défi encore plus important en termes d’interface puisqu’elle se joue dans l’espace et non plus en deux dimensions.

Troisième aspect que nous mettrons en avant: l’IA comme prolongement de l’homme.”

Un autre sujet sera abordé, lors des quatre ateliers thématiques: la préservation et l’exploitation des spécificités européennes, d’une plus grande éthique que celle qui prévaut aux Etats-Unis, par exemple, en matière d’IA. “Nous avons vraisemblablement intérêt à demeurer dans le cadre légal et éthique européen. Aux Etats-Unis, des acteurs tels que Google, commencent d’ailleurs à subir un retour de flamme et ne peuvent y faire face parce qu’il leur manque la culture, voire les compétences, pour le faire.”

Ce sujet des compétences en IA est d’ailleurs l’un des arguments gagnants que le professeur Jean-Jacques Quisquater estime être en mesure de faire pencher la balance en faveur d’acteurs européens. A condition de bien mener sa barque. “Nombre de compétences en IA viennent de France, de Suisse, du Royaume-Uni, du Québec, un peu de Belgique. Mais elles sont siphonnées par les Etats-Unis en raison de la masse d’argent disponible et de l’attractivité qu’exerce par exemple la Silicon Valley.

Souvent les idées viennent de chez nous – voyez le Web qui est né au CERN.” Et l’IA serait donc le dernier exemple en date de ce phénomène. “Il faut absolument nous reprendre”, estime Jean-Jacques Quisquater.

Le numérique dans tous ses états

L’Eurometropolitan e-campus (Ee-campus) se présente comme un “ensemblier” de formations (statut officiel “Structure Collective d’Enseignement supérieur et de Formation continue”), “co-construisant” ces formations, orientées digital, en collaboration avec une série de partenaires – universités, Hautes Ecoles hennuyères, opérateurs tels que le Forem, l’IFAPME et la Promotion Sociale.

Son public se compose à la fois d’étudiants, de personnes actives (employées par des entreprises privées ou des institutions publiques) désireuses de se recycler ou de se perfectionner, et de demandeurs d’emploi. Le citoyen “lambda” n’est pas oublié puisque des fonds FSE permettent à l’Ee-campus de lui proposer des “forums citoyens” et des formations aux compétences numériques (des formations en e-learning sont d’ailleurs aussi destinées aux entreprises et aux acteurs de la formation).

Les formations qui sont ainsi “co-imaginées” touchent une large palette de secteurs. Exemples? Le monde de la construction pour lequel une filière BIM (Building Information Management) a été élaborée et est organisée par l’UCL et la HELHA (Haute Ecole Louvain en Hainaut). Ou encore l’e-tourisme, pour lequel une formation, élaborée avec des professionnels du tourisme, démarre en cette fin d’année à la fois à la HEH (HE Hainaut) et à l’Université de la Côte d’Opale (France). Citons encore cinq modules de formations en cybersécurité organisés en collaboration avec le centre de recherche Multitel et le Professeur Jean-Jacques Quisquater.

Parmi les autres matières figurant au répertoire de l’Ee-campus, citons encore des formations en conception UX, dématérialisation de processus, e-commerce, e-business, JavaScript, e-entrepreneuriat, ou encore en arts numériques. Informations détaillées sur ces diverses formations sur le site de l’Ee-campus.