BelgiumDC: la première salle du data center occupée à 25-30%

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Par · 25/06/2018

Inauguration officielle – bien qu’il soit déjà actif et accueille de premiers clients depuis quelques mois – du nouveau datacenter BelgiumDC construit et co-géré à Villers-le-Bouillet par NRB et Etix.

Pour rappel, NRB et Etix Everywhere, spécialiste des services de housing (mise à disposition d’espaces de calcul “nus”), ont fait cause commune pour investir dans la construction de ce nouveau centre de calcul qui, à terme, lorsque la demande aura atteint son maximum, se composera de trois salles informatiques de 300 m2 et d’une puissance de 300 kVA chacune et chacune disposant de sa propre architecture d’alimentation électrique, de groupes électrogènes et de systèmes de sécurité.

Pour l’heure, seule la première salle est opérationnelle. La deuxième est d’ores et déjà construite et aménagée n’attendant plus que la demande de clients justifie le déploiement de systèmes (serveurs et stockage) et la mise en production. Activation possible dans un délai de deux semaines, promettent les deux co-propriétaires.

La troisième salle n’a pas encore été construite mais pourrait l’être en l’espace de quelques mois, le terrain étant déjà réservé.

Le BelgiumDC, c’est…

3 salles informatiques de 300 m2 et 300 kVA chacune

3 unités d’alimentation électriques et 3 groupes électrogènes par salle. Autonomie électrique garantie par les cuves de fuel: 72 heures. Groupes “chauds” pouvant entrer en action immédiatement en cas de coupure d’électricité, avec de surcroît des batteries-tampon d’une autonomie de 10 minutes.

3 systèmes de refroidissement par salle.

Espace disponible pour environ 120 racks par salle.

Matériel (notamment): serveurs IBM Z14 (dont les clients louent le “temps/puissance calcul”), systèmes de stockage IBM DS8880 (stockage disque hybride) et TS7770 (bandothèques virtualisées).

Capacité d’une armoire de stockage: 1 pétaoctet (huit fois plus que les systèmes utilisés à Herstal)

PUE: 1.42 dans la configuration actuelle (taux d’occupation – voir plus bas). Objectif: de 1.20 à 1.30.

Taux de disponibilité annoncé (Tier III+): 99,99682% (soit max. 16 minutes d’indisponibilité par an)

Température moyenne à l’intérieur de l’espace: 24°.

Sécurité physique: automatisation complète des contrôles d’accès, avec capteurs, caméras, système d’identification visuelle des voitures et individus, accès via badge, sas de sécurité avec pesage individuel de chaque personne (pour vérifier que rien n’est dérobé)… 

5 mécanismes d’authentification: QR code, badge, code personnel, mot de passe, reconnaissance visuelle). Le badge n’est utilisable qu’une seule fois dans chaque direction.

Occupation à quasi 30%

Pour l’heure, le taux d’occupation en termes de m2 occupés, au sein de la première salle, est d’environ 50%. Quant au taux d’occupation réelle des racks (armoires système) déjà déployés, il est de “50 à 60%”.

Quatre des racks déjà déployés mais encore disponibles seront bientôt occupés et une vingtaine de nouveaux racks s’ajouteront dans quelques semaines, dont 6 d’ores et déjà réservés.

Au total, l’espace de la salle peut accueillir environ 120 racks.

Nombre de systèmes déployés dans les racks déjà actifs: environ 2.000.

Parmi les premiers occupants, un client a exigé de disposer de son propre espace purement privatif. Son espace est ainsi dissocié du reste de la salle de calcul par une cage sécurisée, à laquelle seuls ses collaborateurs ont accès. Un deuxième espace du même genre est d’ores et déjà réservé par un autre client. 

Le BelgiumDC opère comme site-miroir, en mode actif-actif, avec les salles serveurs de NRB de Herstal.

La quasi totalité des clients déjà déployés à Villers-le-Bouillet sont des clients NRB. Rien ou presque pour Etix qui, selon les termes de la convention, a droit à 50% d’occupation. “Compte tenu du fait qu’Etix propose essentiellement des services de housing, ses clients sont généralement de grandes sociétés. Ce qui veut dire que certains pourraient carrément occuper un module à eux seuls”, souligne Daniel Eycken, porte-parole de NRB.

Espace vital

L’investissement consenti dans ce nouveau data center s’inscrit dans une tendance à la hausse des besoins d’hébergement et de puissance de calcul, en ce compris sur fond de transformation numérique des entreprises, mais aussi dans une optique de réappropriation locale de ce genre d’infrastructure. Face aux perspectives et appréciations diverses qu’ont les grands opérateurs cloud (privé ou public) de ce qu’est la vie privée, de la flexibilité et réactivité à garantir aux clients finaux, et dans le cadre de l’entrée en vigueur de nouvelles réglementations, la territorialité des données est un argument que NRB a tenu à exploiter.

Plusieurs des intervenants ayant pris la parole lors de l’inauguration – notamment Pascal Laffineur, directeur général de NRB, et le ministre Pierre-Yves Jeholet – rappelaient l’importance des infrastructures de data center dans le contexte, plus vaste, de l’équipement infrastructurel d’un territoire connecté.

“Notre infrastructure et notre plate-forme de cloud hybride sont en quelque sorte le moteur d’un nouveau rôle de facilitateur de la transformation numérique de nos clients”, déclarait Pascal Laffineur. “Comparez cela à une voiture autonome: aussi sophistiquée soit-elle, si le moteur n’est pas robuste, rien ne fonctionnera.”

Quant à Pierre-Yves Jeholet, il confirmait la conviction de la Région que les données (leur traitement et maîtrise) sont l’un des éléments-clé d’une exploitation efficace de l’infrastructure nécessaire à la transformation numérique – celle des entreprises mais aussi celle de l’administration. Pour les premières, c’est un évident argument de compétitivité à préserver. Pour la seconde, “il faut prendre conscience de l’importance des compétences et du savoir-faire du capital humain”. Du genre, une infrastructure, c’est bien et c’est la base, mais encore faut-il être en mesure de pleinement l’exploiter. Parmi les mesures qu’il évoque pour pallier au “manque de personnel hautement qualifié [en termes de compétences numériques] de l’administration”, il annonçait la désignation “dans les prochaines semaines” d’un CIO “pouvant avoir une vue transversales sur l’ensemble de l’administration”.