Vertigo connectée: pour vivre en quasi-direct la course Pikes Peak

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Par · 22/06/2018

Source: Rtbf

Ce dimanche 24 juin, le bolide qu’est la Vertigo, création de l’“écurie” belge Gillet, s’est élancée sur les pentes du Pikes Peak, dans les Rocheuses (Colorado) dans la région de Colorado Springs, pour une course ce côte baptisée Race to the Clouds à laquelle participent toutes sortes d’engins motorisés (voitures et motos).

Au volant: Vanina Ickx qui qualifie cette épreuve de “course mythique par excellence”.

Parmi les particularités de cette voiture de course : une trentaine de capteurs connectés, disséminés à divers endroits de l’habitacle et des entrailles mécaniques de la voiture.

Revivez ici cette course, filmée de l’intérieur pour Auvio (Rtbf) par une caméra embarquée, avec en sur-impression divers paramètres relayés par les capteurs (voir les explications ci-dessous).

La course Pikes Peak en quelques chiffres

Date: dimanche 24 juin, à partir de 8 heures du matin (heure du Colorado). L’heure de départ de Vanina Ickx dépendra de son temps lors des essais.

Distance à parcourir: 19,9 km

Dénivelé: les concurrents démarrent à 2.865 mètres d’altitude pour franchir la ligne d’arrivée à 4.301 mètres

Nombre de virages: 156

Record de l’épreuve: 8,13 minutes, réalisé en 2013 par Sébastien Loeb.

Vanina Ickx ne se met de but trop précis, estimant son temps pour cette première participation “entre 10 et 12 minutes”. Objectif atteint puisqu’elle a franchi la ligne d’arrivée au bout de 10 minutes 54 secondes et 901 millièmes.

Site de l’épreuve, pour streamer l’épreuve si le coeur vous en dit

Les impressions de Vanina Icks (avant la course), sur YouTube, sur le monde de la course et le défi spécifique du Pikes Peak.

Voiture sous surveillance

Leur mission: surveiller et relayer en temps réel (ou quasi temps réel lorsque les connexions sur le terrain ne le permettent pas) toute une série de paramètres – mécaniques, environnementaux ou humains – afin d’obtenir une vision claire des performances et du comportement de la voiture et les améliorer le cas échéant.

De quels paramètres parle-t-on? Géolocalisation, température du moteur, vitesse, accélérations, changements de vitesse, usure des freins, pression des pneus, pressions latérales encaissées par la voiture (calcul en G), taux de vibrations, rythme cardiaque du pilote (via bracelet connecté)… En tout, jusqu’à 300 relevés par seconde.

Toutes ces informations sont relayées vers un serveur central hébergé dans le cloud. Voir ci-dessous pour plus de détails.

Vigilance temps réel

Les capteurs ont été installés dès le stade de la construction de la Vertigo et ont joué un rôle important tout au long des tests – qui ont débuté sur circuit en avril dernier – afin d’en optimiser la conception. Le but était de concevoir une voiture qui allie robustesse, légèreté, souplesse, stabilité, vitesse et performances mécaniques.

La collecte et l’analyse des paramètres ont ainsi servi à alléger le plus possible le châssis sans pour autant induire des carences ou faiblesses. L’un des paramètres observé de près lors des essais fut le refroidissement du moteur – circuits, liquide… – et la manière dont la forme, position et structure du châssis influençait la gestion du facteur chaleur.

Au-delà de l’optimisation de la conception proprement dite, les capteurs continueront, tout au long de la course, de jouer un rôle de surveillants vitaux. Tous les paramètres seront en effet collectés et relayés en temps réel vers le cloud (infrastructure hébergée SAP – voir plus de détails ci-dessous – qui a été paramétrée et qui est exploitée par Delaware, partenaire des Automobiles Gillet).

A la moindre dégradation ou risque de panne ou de problème technique, l’analyse temps réel (automatisée mais aussi humaine) permettra d’alerter Vanina Ickx qui restera en contact audio avec l’équipe des techniciens Gillet. “Si l’on voit que l’un des éléments vire au rouge, une alerte lui sera immédiatement communiquée pour qu’elle arrête ou prenne les mesures nécessaires. La course est en effet très rapide et dangereuse, avec de nombreux virages qui ne sont pas balisés. Le moindre souci technique peut conduire à la catastrophe…”

Circuit de données, données de circuit

La trentaine de capteurs collectent donc les données en permanence, les relaient vers un boîtier CAN (controller area network) embarqué. De là, ils sont envoyés via connexion Bluetooth à une passerelle IoT (Internet des Objets) qui les centralise et stocke avant de les expédier, dès que possible, via liaison 3G (ou plus) dans le cloud (en l’occurrence une SAP Cloud Platform).

L’analyse des paramètres peut alors commencer, permettant aux ingénieurs et mécaniciens, notamment, de les visualiser, de diagnostiquer le moindre souci ou écart et d’intervenir si nécessaire.

Depuis les débuts des tests, plus de 100.000 relevés ont été collectés, stockés, disséqués…

Comme si vous y étiez…

Pour les besoins de la course Pikes Peak, la collecte des données servira aussi à un tout autre usage, beaucoup plus médiatique. En effet, toute une série de paramètres seront transposés en support visuel qui s’affichera sous forme de tableau de bord en surimpression sur les images de la course: température des pneus, pression latérale, rythme cardiaque de Vanina Ickx.…

La Rtbf a en effet voulu être partenaire de l’événement. La course du bolide belge sera filmée grâce à quatre caméras Go Pro embarquées, dont trois logées au coeur de l’habitable. Les images seront diffusées en différé via le canal Auvio de la Rtbf. La diffusion en différé laissera le temps aux équipes techniques de resynchroniser les images avec les données chiffrées (visualisées). Les internautes consultant le site Auvio n’y verront donc que du feu…