Nouveaux subsides à connotation plus business chez Innoviris

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Par · 26/01/2018

A l’occasion de la remise de ses prix Rise – Innovative Starters qui financent les plans stratégiques d’innovation d’entreprises bruxelloises innovantes (voir les lauréats 2018 ci-dessous), Innoviris, l’institut bruxellois pour la recherche et l’innovation, a annoncé l’arrivée prochaine d’un nouveau programme de financement davantage orienté business.

Si le dénominateur commun des entreprises et des projets que l’institut aide par ses financements demeure inchangé – à savoir des projets démontrant un “caractère technologique novateur” -, les subsides Start n’auront pas pour finalité de soutenir et d’encourager la seule recherche scientifique mais bien d’optimiser les chances de projets innovants de trouver une réelle résonance commerciale.

Ils visent à financer des projets pouvant “démontrer une pertinence business associée au développement d’un premier produit ou service innovant.”

En cause, un constat de “décalage qui peut exister entre la réelle valeur scientifique ou technologique de certains projets que nous finançons et l’aboutissement concret parfois difficile de ces projets sur le marché-cible de l’entreprise qui les pilote.”

Les subsides Start seront dès lors destinés à supporter des “entreprises innovantes voulant lancer un premier produit ou service technologiquement innovant sur le marché”, souligne François Billen, conseiller économique et responsable des actions Rise et Start chez Innoviris. “C’est, de la part d’Innoviris, le premier subside destiné à des développements à connotation davantage commerciale. Le but est de sélectionner et de co-financer des projets dont la qualité commerciale aura été validée par un jury, avec démonstration du “proof of business” – par opposition à “proof of concept” -, qu’il s’agisse de la validation d’un modèle commercial ou d’une pertinence dans le cadre d’une stratégie globale, dans un but de croissance et de pérennité.”

Jusqu’à 70.000 euros de subside par projet

Les subsides pourront être octroyés à de réelles jeunes pousses et à des entreprises déjà existantes mais qui, par exemple à la faveur d’un repositionnement, se lancent dans une activité nouvelle, justifiant l’appellation “premier produit ou service”.

Le programme ne fait en outre aucune exclusive en termes de secteurs d’activités: IT, numérique, santé, biotech, chimie…

Le programme Start ne bénéficie pas d’un budget spécifique. L’enveloppe globale libérée se fond dans la totalité des activités de soutien financier d’Innoviris et dépendra donc des moyens globaux dont dispose l’institut bruxellois.

Quelles sont les conditions et modalités d’octroi?

Le budget de développement qu’envisage la société candidate ne doit pas dépasser 100.000 euros. S’il sélectionne le projet, Innoviris interviendra à hauteur de 50 à 70%, en fonction de la taille de la société.

Le subside alloué est destiné à financer des tâches (validation de modèle, insertion du nouveau produit ou service dans une stratégie globale, préparation du réseau de distribution, validation des prix, pré-commandes…) qui s’inscriront nécessairement dans un agenda serré. “Le financement sert à couvrir les frais de 3 à 9 mois de travail”, commente François Billen. “Le but, en effet, est de permettre à la société de s’attaquer rapidement à son marché-cible avec son nouveau produit ou service innovant.”

Le financement ne pourra donc pas s’appliquer à des choses telles que le développement d’un MVP (minimum viable product), la réalisation d’une étude macro-économique, la protection des droits intellectuels ou encore à des dépenses d’ordre marketing.

De la part d’Innoviris, il s’agit bien d’un “investissement à fonds perdus”, sans exigence de retour sur investissement.

L’institut envisage de procéder à la sélection de projets Start tous les 3 mois. Pour 2018, il y aurait donc deux sélections Start, pour un budget global d’investissement qui pourrait osciller entre 500.000 et 1,5 million d’euros.

Le jury

La sélection des projets candidats se fera via une séance de pitching devant jury: un quart d’heure pour présenter le produit ou service, 45 minutes de passage sur le grill.

Le jury de sélection sera composé de conseillers d’Innoviris, qui jugeront essentiellement la teneur technologique du projet, d’experts financiers (venus par exemple d’invests ou de Finance.brussels) et de chefs d’entreprise ayant une expérience business éprouvée.

Les candidats connaîtront le verdict… le jour-même.

Notons encore qu’Innoviris est encore en train d’affiner les critères qui seront appliqués pour la sélection des projets mais a priori, selon François Billen, les décisions dépendront moins de critères spécifiques théoriques que de l’appréciation et du ressenti des membres du jury, en fonction de leur expérience et expertise personnelles.

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Les lauréats Rise 2018

Dans le cadre du plan stratégique d’innovation de Rise, Innoviris a sélectionné, comme chaque année, les trois lauréats pour le prix Rise – Innovative Starters. A la clé: une belle bourse rondelette pour le financement de leur projet d’innovation (ou de déploiement). Cette année, les prix vont à la fintech EasyVest, à la start-up orientée logistique e-commerce Urbantz et au spécialiste des capteurs pour suivi de structures Zensor.

EasyVest a développé une solution de gestion personnalisée d’investissements qui prend la forme d’un robot-conseiller financier.

Son projet stratégique pour lequel la société a sollicité – et décroché – un subside Innoviris porte sur le développement de nouveaux outils de planification financière destinés à la gestion de patrimoine avec recours, notamment, à des techniques d’intelligence artificielle.

UrbantZ, start-up bruxelloise, est l’auteur d’une solution de gestion et suivi de la chaîne logistique pour des livraisons d’achats effectués en-ligne qui vise de manière plus précise la problématique de la logistique “du dernier kilomètre”, généralement urbain.

Son futur projet d’innovation concerne le développement d’une solution de gestion des courses “Express” en milieu urbain. Ici encore, l’intelligence artificielle est de la partie, via des algorithmes d’apprentissage automatique (machine learning) devant “permettre aux clients d’augmenter leur efficacité de 20 à 30% sur ce type de livraison ou d’enlèvement.”

Troisième start-up à décrocher une aide Rise d’Innoviris: Zensor, qui évolue dans le monde de l’Internet des Objets industriel, avec une solution qui s’appuie sur divers types de capteurs assurant le suivi de l’état d’installations et de structures (éoliennes, ponts, tunnels, usines pétrochimiques…).

Projet financé: l’ajout de nouvelles fonctionnalités et le renforcement de sa capacité de production afin de lui permettre de se positionner davantage sur la scène internationale.

Cette start-up (une spin-off de la VUB) avait décroché, en 2015, le prix “Innovateur de l’année” à l’occasion du concours Innovators under 35, organisé par le MIT Technology Review et BNP Paribas Fortis. [ Retour au texte ]