Dominique Mangiatordi, gamificateur en chef pour Tapptic

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Par · 16/11/2017

Dominique Mangiatordi (RoyalAppForce, Øpp), connu pour l’expertise qu’il a bâtie en matière de gamification (applis, solutions de gestion), prêtera désormais main forte aux équipes de l’agence Tapptic.

Il officiera en tant que “Chief Gamification Officer” pour les antennes belge, française et suisse de Tapptic. Son rôle? “Epauler les équipes pour intégrer une dimension gamification dans les propositions remises par Tapptic suite à des appels d’offre, mais aussi proposer aux clients existants de nouveaux concepts orientés gamification”.

Dominique Mangiatordi n’abandonne pas pour autant ses activités actuelles (sa société Øpp et les projets de développement qu’elle prépare – voire note de bas de page) mais viendra faire bénéficier les collaborateurs de Tapptic de ses idées et compétences lors de divers projets ou appels d’offres.

“Il s’intègrera réellement à nos équipes techniques et n’interviendra donc pas comme simple freelance sporadique”, souligne Alexandre De Saedeleer, directeur opérationnel de Tapptic.“Il accompagnera nos équipes, les aidant à intégrer les concepts et techniques de gamification, leur transférant ses connaissances.”

Des connaissances que la société dit ne pas avoir en suffisance en interne. “Dominique Mangiatordi a une réelle expertise dans ce domaine. N’importe qui ou presque peut certes ajouter une couche de jeu à un produit existant mais lui a développé une vision, une cartographie des comportements ludiques de différents publics ou profils. Il sait quels mécanismes mettre en oeuvre pour attirer différents profils. Il peut conceptualiser nettement plus vite des idées que ne le peuvent nos collaborateurs et pourra nous aider à industrialiser la chose.”

Alexandre De Saedeleer (Tapptic): “Dominique Mangiatordi demeure actif pour sa propre société mais intervenir pour Tapptic lui permet de toucher à d’autres domaines – le commerce, le tourisme… -, d’appliquer ses connaissances à d’autres publics et besoins.”

Une demande croissante

Alexandre De Saedeleer parle de demande croissante en faveur de la gamification. “Il y a encore 18 mois, nous devions proposer le concept de gamification. Aujourd’hui, la demande se fait de plus en plus proactive.”

Demande mais aussi besoin: “on constate, sur de nombreuses applis, une tendance fléchissante de l’engagement ou du taux d’usage des utilisateurs.” Il s’agit donc de trouver de nouveaux moyens pour raviver la flamme

La demande se manifeste tant dans des contextes B2C et grand public que dans des sphères plus professionnelles. Sans pouvoir encore citer de noms de clients, Tapptic évoque le secteur automobile, celui des grandes surfaces commerciales, mais aussi les services de helpdesk et d’assistance technique où un zeste de gamification permet de motiver les collaborateurs qui accumulent des rewards s’ils parviennent par exemple à traiter efficacement, dans les délais impartis, les problèmes qui leur sont soumis.

La gamification à bon escient

Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faille injecter de la gamification, systématiquement, dans tous les contextes et à tous les étages.

Si la gamification repose notamment sur la notion de rewards, elle va bien au-delà de l’accumulation de points qui permettent d’obtenir tel ou tel avantage. Même si ce fut là le principe appliqué lors d’un projet de réalité augmentée déployé par Tapptic pour un grand centre commercial français. L’expérience a été “pimentée” d’une dose de gamification, les clients étant invités à remplir des “missions”, histoire de leur permettre d’accumuler des points qui leur donnent droit à des réductions, à des heures de parking gratuites… Fidélité et fréquence de visites sont ainsi encouragées.

Réduire la gamification à une sorte de carte de fidélité 2.0 serait réducteur. Comment dès lors Dominique Mangiatordi et Alexandre De Saedeleer définissent-ils le concept tel que compte l’implémenter Tapptic? “Il s’agit d’ajouter un univers ludique qui permette à l’utilisateur de partir à la quête de quelque chose, de viser un objectif – qu’il s’agisse de points ou d’un changement de statut, par exemple. On l’a remarqué avec Foursquare: le seul fait de pouvoir être désigné “maire” d’un lieu entraîne une réelle dynamique. Les gens se battent pour ce titre, pourtant purement honorifique.

La gamification, c’est se projeter dans un autre univers. Elle se met au service de quelque chose, que ce soit de l’acquisition de clients, de la conversion de clients… Voire du simple buzz… C’est un instrument de différenciation. Cela permet d’augmenter le taux d’acquisition de quelques pourcents, de faire revenir les gens plus fréquemment…”

 

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Après avoir vendu, début 2016, sa solution Peak Me Up, une appli de gestion d’équipe commerciale, à l’éditeur belge de CRM Efficy, Dominique Mangiatordi avait poursuivi le développement de ses autres projets, les transvasant dans une société baptisée ØPP.

Il s’agit des solutions HappyFormance, gestion gamifiée de ressources humaines (coaching, gestion d’équipe…), SeeYa, une solution mobile de rencontres pour professionnels, ou encore Hunterz, gamification du processus recrutement par cooptation. Relire l’article que nous y avions consacré.