La namuroise ThingsPlay rejoint le groupe Atlanse

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Par · 14/11/2017

La société namuroise ThingsPlay, spécialisée dans le collecte et la gestion de données IoT (Internet des Objets), vient de passer avec le groupe français Atlanse une convention d’association commerciale qui, tout en préservant son autonomie, lui permet de rentrer dans une relation de mutualisation des compétences qui lui ouvre potentiellement de nouveaux horizons.

La formule est celle d’une “Verein”, une forme d’association volontaire entre sociétés qui a cours notamment en Suisse et en Allemagne. Chaque société préserve sa structure et continue d’opérer comme une entité légale mais toutes s’alignent derrière une même marque et une même charte.

Il n’y a donc pas acquisition ou prise de participation mais constitution d’une structure de coopération et de mutualisation commerciale, au sein de laquelle les différentes entités s’engagent à respecter certaines valeurs et approches client, partagent compétences et bonnes pratiques, et bénéficient de certains leviers, par exemple en termes de gestion des ressources humaines.

“Chaque société, quelle que soit sa taille, a droit à une et une seule voix au sein du conseil d’administration. Une petite entité de 5 personnes comme ThingsPlay a donc le même poids que des sociétés plus importantes”, souligne Frédéric Jourdain, co-fondateur de ThingsPlay.

Indépendance préservée

“L’avantage d’une structure Verein est de préserver l’indépendance de chaque société. Contrairement aux montages où interviennent des échanges de parts et de capitaux, le patron de la société ne devient pas un simple employé du nouveau groupe. La société ne perd donc pas sa substance en raison d’un changement radical de management”, explique Frédéric Jourdain.

“Le modèle Verein d’Atlanse procure aussi à de petites structures comme ThingsPlay [Ndlr: 5 personnes actuellement] un support très utile dans une perspective de croissance à l’international”.

Pour l’heure, la majorité du chiffre d’affaires (environ 70%) de la société namuroise est encore réalisé en Belgique mais le rapport pourrait tendre vers du 50-50 dès 2018. Principaux marchés étrangers: la France mais aussi les pays du Golfe. Dans ces deux cas, ThingsPlay entrevoit notamment de beaux débouchés pour des solutions IoT de gestion, surveillance et maintenance de bâtiments, publics ou privés (optimisation énergétique, qualité de l’air).

Grâce à la collaboration interne au Verein, ThingsPlay pourra en appeler aux compétences technologiques d’autres entités du groupe. “Pour certains projets, il nous manque par exemple des compétences en accompagnement de projets, ou pour la gestion des infrastructures Amazon ou Azure. Pour des réalisations orientées IoT dans le domaine des transports, nous avons par exemple besoin d’experts en infrastructure technique.”

Frédéric Jourdain (ThingsPlay): “Nous disposons ainsi de nouveaux arguments pour inspirer confiance à de grands clients qui exigent une capacité de support dans différents pays. Grâce à Atlanse, des missions deviennent possibles du côté par exemple de Saint-Gobain ou de la SNCF…”

A l’échelon belge, l’un des objectifs d’Atlanse est de créer une équipe de consultance pouvant desservir de grandes entreprises et clients industriels au départ de Bruxelles et qui soient capables d’accompagner le client dans les aspects de gestion de projets et d’intégration technique.

Si ThingsPlay est appelée à devenir le centre de compétences IoT industriel pour le groupe Atlanse, elle pourra se reposer sur des compétences diverses puisées auprès d’autres membres (comme par exemple des compétences en développement de solutions mobiles existant au Portugal).

Expansion internationale

Deux mots d’explication sur Atlanse: ce groupe français de conseils et ingénierie informatique se positionne dans l’accompagnement de la transformation numérique des entreprises. Et ce, à la fois dans les dimensions technologiques, opérationnelles et organisationnelles.

Secteurs d’activités: banques-assurances, télécommunications, industrie, services, énergie, services publics.

Quelques chiffres concernant le groupe: chiffre d’affaires de 34 millions d’euros, 335 collaborateurs dont 100 consultants certifiés, des implantations internationales dans plusieurs pays européens.

Six sont déjà effectives (France, Belgique, Suisse, Pays-Bas, Royaume-Uni, Espagne) – la Belgique et la Suisse étant les deux plus récentes.

En effet, parallèlement à ThingsPlay, Atlanse a également passé le même type de convention avec la société suisse ProActive Partners, spécialisée dans la conception de logiciels et de micro-applications sur mesure destinés à divers secteurs (bancaire, administrations publiques, santé, géomatique).

Et le groupe français ne compte pas s’arrêter là. Il annonce d’ores et déjà 5 autres implantations “imminentes”: en Allemagne, au Grand-Duché, en Espagne ainsi qu’au Canada et aux Etats-Unis.

Vers une future Atlanse Belgique

ThingsPlay est la première société qui entre dans l’écosystème d’Atlanse. Basée à Namur, elle s’est spécialisée dans l’acquisition, la gestion, le transfert, l’intégration, la sécurisation et le traitement de données (essentiellement de nature technique ou industrielle) collectées par des dispositifs connectés. Nous en avions dressé le portrait en 2016. Technologies de base choisies pour la conception des solutions: Rabbit MQ et MongoDB.

Si ThingsPlay est le premier partenaire qu’Atlanse s’est choisi sur le sol belge, là encore les choses devraient s’accélérer dans les semaines à venir. Trois autres sociétés devraient venir s’imbriquer dans la structure Verein.

La manière dont Atlanse élargit son réseau se fait dans un souci de “non-concurrence et de complémentarité tant en termes de compétences technologiques que de marché”, indique Frédéric Jourdain. Les prochaines sociétés belges “intégrées” seront ainsi spécialisées en infogérence et gestion d’infocentres, en gestion d’infrastructure de réseau d’entreprise, et en consultance pour entreprise.

Frédéric Jourdain, outre le fait qu’il reste à la tête de ThingsPlay, rejoint le conseil d’administration d’Atlanse et sera chargé de développer la présence de ce dernier en Belgique et au Grand-Duché. Il officiera en effet comme représentant de la future Atlanse Belgique au sein du groupe et d’une nouvelle structure de financement qui devrait voir le jour l’année prochaine.

Atlanse se propose en effet de constituer un fonds de financement (6 millions d’euros) à l’usage des différentes sociétés adhérentes afin de leur procurer des moyens supplémentaires “leur permettant d’organiser leur croissance et d’atteindre de nouveaux marchés”. Cet instrument financier sera également le levier que le groupe Atlanse pourra utiliser pour devenir lui-même actionnaire dans ces sociétés, mais sans qu’il y ait systématisation de cette démarche.