Digital Wallonia / FrenchTech: quand deux coqs numériques se rencontrent

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Par · 16/06/2017

Francophones du numérique, unissez-vous. C’est ce qu’ont dû se dire les responsables de Digital Wallonia et ceux de la French Tech qui, en fin d’année dernière, ouvraient une “antenne” à Bruxelles.

La French Tech en deux mots

La French Tech, c’est tout à la fois une communauté d’entrepreneurs, des “hubs” créés à l’international pour supporter les expats français actifs dans le numérique, et des villes labellisées, qui lorsqu’elles réussissent à constituer un écosystème pluridisciplinaire (entrepreneurs, université, investisseurs) sur un thème bien spécifique (design, biotech…).

La différence entre un “hub” et une “communauté” French Tech? Le label de hub suppose que l’antenne ait réellement structuré son action, développé une communauté plurielle active (entrepreneurs, investisseurs, chercheurs…) voire… soit située dans une région ou ville jugée stratégique. Récompense? Un financement public de l’Etat français. Site de la French Tech Brussels.

Comme tous les “hubs” FrenchTech, dans l’hexagone et à travers le monde, son pied-à-terre belge se donne trois mission: fédérer, c’est-à-dire créer un écosystème qui, non seulement, unisse les start-ups et entrepreneurs français séduits par une expansion internationale mais qui tisse également des liens et relations avec les sociétés du crû; accélérer les jeunes pousses; les faire rayonner dans le monde.

Le but de French Tech Brussels est donc aussi d’attirer des compétences belges voire de convaincre des sociétés locales à aller s’implanter dans l’Hexagone.

Parmi les activités de l’antenne basée à Bruxelles: des sessions d’informations, de réseautage, un travail d’identification des besoins se faisant jour sur les marchés belge et français, un relais vers le réseau des hubs French Tech, des soirées thématiques, avec “pitch” de start-ups.

Partenariat Wallie-Frenchie

De passage à Bruxelles en février, celle qui était encore, à l’époque, Secrétaire d’Etat  – Axelle Lemaire (elle allait ensuite quitter le gouvernement pour rejoindre la campagne de Benoît Hamon) – avait lancé un appel à de possibles partenariats avec des acteurs belges.

L’appel semble donc avoir été entendu, notamment, du côté de Namur puisque l’Agence du Numérique annonce aujourd’hui une collaboration entre l’écosystème Digital Wallonia et French Tech Brussels qui se matérialisera sous trois formes:

  • les deux nouveaux alliés programmeront desparticipations conjointes à des événements et conférences à Bruxelles et en Wallonie”, avec identification de “thèmes, orateurs, acteurs à mobiliser, entreprises ou start-ups à valoriser…”
  • des partenariats business ou technologiques seront organisés “entre les écosystèmes numériques wallons et français”, afin de “poursuivre et intensifier des initiatives existantes”, déjà mises en oeuvre avec certaines régions françaises (Bretagne, Hauts-de-France, Nouvelle Aquitaine…) ; des missions d’exploration, des rencontres entre clusters ou des journées thématiques (smart city…) ont ainsi déjà été organisées par le passé notamment par le biais de l’AWEX, de l’Infopole Cluster TIC ou du cluster Twist
  • des actions communes seront également organisés lors d’événements internationaux “où Digital Wallonia et French Tech sont présents ensemble”. Exemples d’ores et déjà pointés à l’agenda 2018: les missions organisés par l’AWEX au Consumer Electronics Show de Las Vegas et au Mobile World Congress de Barcelone.

Au-delà de ces actions communes, French Tech Brussels servira de relais vers le réseau des communautés et hubs French Tech de par le monde.

Les deux parties se verront à la rentrée pour préciser les modalités et le contenu de leurs intérêts croisés.

Le poids de l’image

N’y a-t-il pas un risque pour le Petit Poucet qu’est Digital Wallonia, à l’aune de la puissance de la locomotive que constitue la marque French Tech, à venir s’y greffer, même de manière ponctuelle? A l’AdN, on estime que le degré de visibilité des Français ne peut qu’être positif et produire un effet d’entraînement et de braquage de projecteurs sur la vie de l’écosystème numérique wallon.

L’idée est avant tout de donner plus d’ampleur aux actions, plus de moyens et de perspectives aux entreprises locales, d’efficacité dans les démarches à l’internationalisation, de partage d’expériences entre start-ups françaises et wallonnes. “Un co-branding sur des événements et des actions n’implique pas un mélange”, estime André Blavier. Pas de dilution ou de minorisation à craindre donc, à ses yeux.