WSL: feu vert pour Atom-IT et futur statut du WeLL

Article
Par · 06/06/2017

L’incubateur des “sciences de l’ingénieur” WSL ajoute une activité – et non des moindres – à son attirail. Le projet était dans les cartons depuis quelques mois mais certains blocages, de nature diplomatico-politico-concurrentiels, devaient encore être levés. C’est aujourd’hui chose faite: Atom-IT voit donc officiellement le jour. Son terrain de jeu: l’Internet des Objets. Mission donnée par le gouvernement wallon: “faire naître [et prospérer] un écosystème numérique wallon à très haute valeur ajoutée” dans le vaste monde de l’Internet des Objets. Sans a priori ni jeu d’influence technologique ou commercial.

Atom-IT – nous aurons l’occasion d’y revenir plus en détails – se positionne dès lors comme une structure d’expérimentation et de réalisation multi-acteur et multi-protocole. Pas de bagarre de clocher entre LoRA et Sigfox, par exemple. GPRS, LTE-M, Narrow Band, Bluetooth, WiFi… tout sera supporté, encouragé, exploité. Pas de parrain exigeant une quelconque exclusive: Proximus, Engie, Orange et consorts seront autant d’interlocuteurs, facilitateurs et partenaires potentiels.

Idem du côté des acteurs spécialistes des infrastructures (hébergement, cloud, data center…) et du côté de l’exploitation applicative (intelligence artificielle, analytique, optimisation…).

Le but est de susciter des vocations, de servir de terreau à des innovations, expertises, projets et acteurs locaux.

Trois types d’activités sont prévues: expérimentation (réalisation de prototypes) ; professionnalisation des sociétés accompagnées par le WSL ; “fertilisation croisée entre les acteurs de l’IoT et de l’analytique en Wallonie.”

En raison même du registre de domaines technologiques concernés (électronique, connectivité, sécurité, logiciels embarqués, potentiels analytiques…) et de l’orientation tantôt B2B, tantôt B2C des projets, une interaction dynamique devra s’instaurer avec d’autres acteurs wallons de l’accompagnement de projets et de start-ups, notamment les divers accélérateurs créés en divers points de la Région…

Emancipation en vue…

Le living lab WeLL (Wallonia e-Health Living Lab), initié et porté par le WSL, est appelé à changer de statut. Si le gouvernement donne son approbation, il devrait se muer en société coopérative à finalité sociale (scfs) d’ici la fin de l’année. “C’est la forme qui nous semble la plus logique, le lab n’ayant pas pour finalité d’être une entreprise commerciale”, explique Agnès Flémal, directrice du WSL. “Il y a un clair besoin à poursuivre l’aventure en dehors du WSL, parce que le métier n’est pas le même, pas plus d’ailleurs que la clientèle…”

Bilan à ce jour du WeLL? 16 projets ; 44 ateliers ; 660 participants ; 5 offres de services faites à des start-ups ou grandes entreprises ; 2 projets de recherche. L’un de ces projets de recherche, orienté “smart city”, est mené avec l’unité Lucid de l’ULg (labo spécialisé en ingénierie de conception).

Bilan 2016

Terminons sur quelques chiffres pour dresser un bref bilan des activités 2016 du WSL:

  • Agnès Flémal: “Le rythme de croissance des jeunes pousses s’est accéléré ces dernières années. Avec une progression plus rapide de l’emploi. On doit essentiellement ce phénomène à l’efficacité du programme CxO [mise à disposition d’un directeur ayant une compétence managériale ou commerciale de haut niveau].”21 nouveaux projets ou sociétés en démarrage intégrés au portefeuille (dont 40% sont établis en province de Liège; le reste se répartissant, par ordre décroissant, entre Hainaut, Brabant wallon, Namur et Luxembourg)
  • sur les 21, 9 sont des projets encore au stade embryonnaire (dont 4 spin offs)
  • 16 contrats ont pris fin, soit pour cause d’arrivée en fin de cycle d’accompagnement (3 ans), soit par abandon (projet manquant de maturité), voire faillite (2 cas)
  • 26 sociétés en phase de démarrage ont procédé à une levée de fonds – pour un montant total de 6,6 millions d’euros
  • les sociétés anciennement accompagnées (les “alumni” de WSL) ont enregistré une croissance globale moyenne de 30%
  • taux de survie des sociétés après 5 ans: 95%
  • 15% des sociétés en portefeuille réalisent un chiffre d’affaires dépassant le million d’euros
  • 10 projets imaginés dans le cadre du programme StartTech (étudiants-entrepreneurs d’écoles d’ingénieurs) ont poursuivi leur petit bonhomme de chemin en intégrant le programme du VentureLab (incubateur pour étudiants-entrepreneurs de l’ULg).