Interface3 Bruxelles: formation games pour intégration socio-professionnelle

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Par · 21/03/2017

12 jeunes femmes (tranche d’âge: 20-27 ans) viennent de décrocher leur diplôme (certificat) de game developer à l’issue du premier programme de formation du genre qu’organisait Interface 3 Bruxelles.

Financée par le FSE (Fonds Social Européen), via le programme Garantie Jeunes, et Bruxelles Formation, cette formation a une finalité de promotion et intégration socio-professionnelle pour de jeunes femmes (moins de 25 ans, pour au moins 80% des participantes) habitant en Régional bruxelloise.

Elle vise à leur inculquer une série de compétences métier: “maîtrise des technologies et outils de développement du jeu vidéo afin de pouvoir mettre en oeuvre des projets de jeux vidéo, sociaux, publicitaires ou sérieux”. A l’arrivée, elles doivent être capables de gérer un “projet complet – analyse, conception, gestion, programmation et développement du jeu – à destination de plates-formes Web et mobiles”.

Au programme: une formation de moyenne durée (un an), suivi d’un stage de 8 semaines en entreprise, pour des participantes qui, a priori, n’ont aucune formation spécifique en informatique. Et en effet, les participantes présentaient des profils variés, à cent lieues de la programmation: études avortées de médecine, graphiste, diplômée en littérature ou en biologie…

Seul point commun: une attirance voire une passion, mais encore mal dégrossie, pour le gaming.

La formation

90 jeunes femmes avaient au départ posé leur candidature pour participer à ce programme de formation. Une première sélection a été effectuée par le biais de tests de logique mais aussi… de motivation. 18 jeunes femmes ont ainsi été retenues et plongées dans deux semaines d’orientation pendant lesquelles elles ont tâté du code, découvert le langage Python, géré un mini-projet de jeu en Game Maker. Et il n’en resta plus que 12…

Ce sont ces 12-là qui décrochent aujourd’hui leur diplôme à l’issue de 12 mois de formation pendant lesquels elles ont appris à manier une belle panoplie de langages de programmation (Python, C# .NET, Java, JavaScript, Shader), d’outils de développement (Git, Bugtracker, NetBeans, Brackets, Eclipse, XAMPP/WAMPP, Visual Studio…), de moteurs de jeux (Unity3D, GameMaker, Construct2, Godot), de frameworks (NodeJS, ThreeJS engine, Phaser), d’outils graphiques, etc.

La moitié des quelque 1.400 heures ont été dédiées à la programmation, un quart à l’enseignement du graphisme (2 et 3D), le solde en apprentissage de la conception et scénarisation, de la user experience…

Pour mettre la théorie à l’épreuve de la pratique, les participantes ont effectué, en début d’année, un stage de 8 semaines en entreprise: studios d’indie games, start-up orientée gaming et/ou réalité virtuelle (parmi elles Poolpio), Centre Belge de la BD, Musée des Sciences naturelles, département IT de la VUB, Quai 10 à Charleroi, agence Web (notamment Big Bad Wolf)…

Chacune a pu choisir le type de stage en fonction de ses préférences ou espoirs professionnels futurs. “Certaines, en cours de formation, se sont découvertes une réelle passion pour la programmation. D’autres sont davantage attirée par le game design ou le pixel art”, explique Nicole Lenoir, coordinatrice de formation Web et Game Developer chez Interface3 Bruxelles. “La formation étant en outre très large, certaines choisiront sans doute d’orienter leur carrière vers du développement Web. Nous les encourageons en tout cas à se spécialiser et à poursuivre leur formation via des modules plus courts, proposés par exemple par Evoliris.”

Deux exemples de projets réalisés lors des stages. La participante qui s’est retrouvée au Centre Belge de la BD a réalisé un prototype de jeu pour smartphone que les visiteurs du musée (enfants ou adultes) pourront solliciter lors de leur visite de l’exposition permanente, pour une animation de style quiz et reconstitution. Le jeu a été conçu en trois langues (français, néerlandais, anglais) et devrait “bientôt” être publié sur Google Play.

Une autre participante a rejoint, pour 8 semaines, le département Electronique & Informatique de la VUB où, en collaboration avec une chercheuse, elles a développé un jeu destiné à faciliter la revalidation d’enfants accidentés ou handicapés. Le jeu s’appuie sur des capteurs sensoriels et pousse les enfants, de manière ludique, à produire certains mouvements – pour aider un oiseau tombé du nid à le rejoindre et pour parer aux attaques de divers hôtes indésirables.

Deuxième édition

Le programme de formation a été reconduit cette année. 14 jeunes femmes ont ainsi commencé le parcours théorique en ce début d’année.

Dernière précision: au-delà de la formation technique, ce programme propose également des cours de développement personnel pour favoriser la mise à l’emploi. Parmi les cours: l’apprentissage du pitch (pour réussir son entretien d’embauche), la constitution d’un portfolio…