Start Me Up (Charleroi): amorcer la dynamique entrepreneuriale

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Par · 24/08/2016

Le dispositif d’incubation pour étudiants-entrepreneurs de Charleroi a décidé de reprendre l’intitulé d’un programme de sensibilisation à l’entrepreneuriat préexistant pour se prénommer Start Me Up Challenge – en abrégé “SMUC”. A deux doigts du “smurf” (le schtroumpf à l’anglaise) mais cela n’a évidemment aucun rapport…

Plus qu’un incubateur, le Start Me Up Challenge veut être l’animateur, le cadre d’une communauté d’étudiants-entrepreneurs. Partenaires: le Centre Héraclès et l’espace de co-working Switch.

Son lancement s’est fait progressivement, avec quelques “pivotages” qui au fil de ces deux dernières années ont quelque peu modifié le concept et la mise en oeuvre de ce “challenge”. Jusqu’à risque d’ailleurs de rendre bancale l’appellation “challenge” – même si la notion de défis demeure d’actualité. Aujourd’hui, en effet, il s’agit de pérenniser et de structurer l’initiative pour en faire un réel “dispositif” d’incubation et de concrétisation de projets d’étudiants-entrepreneurs.

Rencontre de deux volontés

“Depuis 2007, avec l’aide de l’ASE et désormais de l’AEI, le centre d’entreprise Héraclès propose divers programmes de stimulation de l’entrepreneuriat pour les jeunes. Cela explique que l’AEI nous ait choisi comme socle pour le nouveau dispositif étudiants-entrepreneurs”, explique Marc Dewulf, coordinateur des projets Esprit d’Entreprendre (dont le Start Me Up Challenge) de Charleroi.

“Le fait est que, dans le même temps, les étudiants qui furent à l’origine de l’espace de coworking Switch ont éprouvé pas mal de difficultés pour mettre ce projet sur les rails et en sont venus à la conclusion qu’il faudrait mettre sur pied une structure apte à aider les jeunes entrepreneurs.

Ces deux éléments ont débouché sur le lancement du Start Me Up Challenge.”

Quand animation et réseautage ne suffisent pas…

Au début, les activités mises en oeuvre pour le Start Me Up Challenge se limitaient à de l’animation de communauté, avec quelques soirées de réseautage, des activités ouvertes à tous les étudiants, destinées à leur faire découvrir le monde de l’entrepreneuriat. Plus quelques formations et quelques rencontres…

Marc Dewulf: “Nombre d’apprenants n’ont pas en eux ce qui fait la dynamique entrepreneuriale de starters plus âgés.”

“La première année, nous avons eu environ 30 participants, dont deux tiers venus du supérieur et un tiers du secondaire. Les activités étaient purement de type informatif, laissant à l’étudiant le soin de conduire comme il l’entendait son éventuel projet.

Nous avons bien dû constater que la méthode ne portait pas ses fruits”, déclare Marc Dewulf. “Nombre d’apprenants n’ont pas en eux ce qui fait la dynamique entrepreneuriale de starters plus âgés. Leurs attentes sont différentes de celles d’entrepreneurs plus âgés. Cela est dû à la dynamique à laquelle ils sont habitués dans le cadre de leurs études, où on leur demande de faire certaines choses bien précises. Si on les autonomise trop rapidement, Ils se sentent davantage perdus devant le pilotage de leur projet. Ils ont besoin de conseils, de balises, de repères.”

Plus proche de la réalité

La méthode fut donc adaptée pour la deuxième année. Désormais, les étudiants devaient en passer par 8 “challenges” successifs, avec évaluation de chaque étape, planning à respecter et assistance en cours de “défi”.

Thème de ces “challenges”: trouver un mentor, collecter toutes les informations concurrentielles et contextuelles (cadre juridique…) influençant leur projet, créer un prototype, promouvoir le projet, rechercher du financement…

Les 5 premiers challenges se déroulaient à un rythme mensuel; les trois derniers étaient menés de front “parce que dans la vraie vie, ils devront gérer plusieurs choses en même temps, établir des priorités…”

Marc Dewulf: “C’est bien que quelque chose existe pour aider les étudiants-entrepreneurs. Il y a deux ou trois ans, c’était encore le néant total. Mais il y a encore beaucoup de travail. Le dispositif est un partenariat à construire avec divers acteurs. Il faut notamment un travail plus en profondeur avec les écoles…”

Là où le programme, lors de la première année, avait été ouvert à tous, une sélection est intervenue pour ce premier “pivot”. Sur les 16 projets présentés, 8 ont été retenus pour accompagnement “parce qu’ils donnaient des signes de vraie plus-value et de création d’activités.”

Au total, 10 étudiants ont ainsi été encadrés, dont 9 venant de Hautes Ecoles (Condorcet et HELHa – Haute Ecole Louvain en Hainaut). A l’exception de l’un d’eux, qui a tiré la prise en avril, ils devraient en principe “rempiler” et poursuivre au sein du dispositif. De l’avis de Marc Dewulf, au moins 3 des 7 projets ont de fortes chances de se transformer en start-up. Et un maximum de 8 autres, nouveaux, pourraient les rejoindre.

Accompagnement

L’accompagnement du Start Me Up se cale sur celui des autres “dispositifs étudiants-entrepreneurs”: un coach pour suivre chaque projet (il vient du CEI Héraclès, d’Azimut ou de JeCréeMonJob) ; des formateurs et des entrepreneurs de la région pour assurer les formations.

Ces dernières sont organisées selon un calendrier fixe, au rythme d’une par mois, et servent à évaluer la manière dont les porteurs de projets ont relevé leur “challenge”. S’y ajoutent, de temps à autre, des témoignages d’entrepreneurs.

Mais les responsables du Challenge sont conscients qu’il faudrait enrichir le parcours de formation. “Nous ne sommes pas des pédagogues. Une réflexion a dès lors été engagée avec les universités (UCL, UMons) et les Hautes Ecoles (Condorcet et HELHa) pour pérenniser la formation et envisager la possibilité d’un programme de formation à l’entrepreneuriat dont les cours seraient organisés sur leurs sites.” Rien, toutefois, n’a encore été décidé. Le programme, toutefois, s’adresserait aussi bien aux étudiants porteurs de projets qu’aux autres…

Petite particularité du “SMUC”: il s’est tourné vers l’agence de communication V68 pour se donner plus de visibilité et doter le programme d’accents plus participatifs et interactifs. Au programme: site Internet, page Facebook, et même des Web series.

Des étudiants, par exemple, ont été filmés tout au long de leur parcours “afin de montrer la réalité d’un parcours-projet”. Cette année, la Web série s’est concentrée sur des trucs et astuces que les étudiants peuvent appliquer pour faciliter leur quotidien académique. Avec un “best of” de l’incubation vécue. “Sur un ton jeune, décalé, humoristique…”