LinKube (Namur): démarrage à la rentrée

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Par · 24/08/2016

Dans ce qui est désormais une tradition à Namur, le nom que s’est choisi le “dispositif étudiants-entrepreneurs” affiche un double K. Dites LinKube – à l’anglaise ou à la française, peu importe. Mais avec ce K caractéristique de diverses initiatives namuroises, inauguré par le festival numérique KiKK, prolongé plus récemment par le hub créatif TraKK.

LinKube est le dernier des “incubateurs” pour étudiants-entrepreneurs à entrer en piste en Wallonie (voir encadré ci-dessous). A la manoeuvre, le BEP, le Bureau économique de la Province de Namur, qui joue les coordinateurs, et le pôle académique namurois (universités et Hautes Ecoles).

LinKube rejoindra, à la rentrée, les quatre autres incubateurs pour étudiants-entrepreneurs de Wallonie : le liégeois VentureLab, le néolouvaniste Yncubator, le SMUP carolo (acronyme de Smart Me UP) et le montois, qui s’autorise un fonctionnement en deux axes – le Student StartLab, d’une part, le CaMP (Creative and Meeting Place), de l’autre.

Son mode de fonctionnement et le contenu des prestations qui seront assurées pour les étudiants-entrepreneurs ne sont pas encore totalement définis. Les responsables en sont encore, à l’heure où nous écrivons ces lignes, en phase de préparation: appel d’offres pour sélectionner des coachs et formateurs, constitution d’un pool d’entrepreneurs ou d’experts pouvant intervenir ponctuellement, à la demande…

Mais, classiquement, l’encadrement et l’accompagnement des étudiants s’organiseront en deux formules. D’une part, un accompagnement collectif qui opérera en mode “accélération de projet”, avec des formations et séances d’information où l’on parlera Business Model Canvas, intelligence stratégique, marketing, aspects juridiques, “art” du “pitch”…

De l’autre, un suivi personnalisé, plus ponctuel, “assuré par un coach qui pourra approfondir tel ou tel aspect spécifique d’un projet”, souligne Coralie Dufloucq, gestionnaire de projets au BEP. “Nous sommes en train de constituer un pool d’entrepreneurs ou d’experts auquel LinKube pourrait faire appel, à la demande, sur des matières spécifiques, voire pointues, technologiques ou juridiques par exemple, en fonction des projets des étudiants.”

Il y aura également des “parrains”, qui accompagneront les étudiants sur la durée. Leur profil devrait être celui d’entrepreneurs expérimentés là où les coachs émaneraient plutôt des équipes du BEP, de l’UCM ou encore d’un acteur tel que Job’In Design, le département dédié aux jeunes designers du guichet d’entreprise namurois Job’In.

En attendant le statut…

On le sait (voir notre autre article), le statut d’“étudiant-entrepreneur” est encore en devenir.

Corail Dufloucq (BEP): “En jouant la mixité, nous espérons que les projets bénéficieront du recul et des regards croisés que procurent des profils différents.”

Des aménagements purement académiques ont été prévus (assouplissement des horaires, possibilité d’effectuer son stage ou travail de fin d’étude sur son propre projet…) mais ces facilités restent à l’appréciation de chaque établissement. Le pôle académique namurois l’a en tout cas avalisé voici peu.

Le projet d’entreprise sur lequel planche l’étudiant reste donc dans une large mesure un travail supplémentaire à son parcours et à ses contraintes purement académiques.

Par ailleurs, lancer une start-up implique (quand tout se passe bien) des rentrées financières et donc une “identité” sociale et fiscale – qui doit encore s’échafauder au niveau fédéral.

A Namur, pour procurer malgré tout aux étudiants-entrepreneurs un cadre professionnel qui les sécurise, les responsables du LinKube ont passé un accord avec la coopérative d’activités Azimut, dédiée à la promotion de l’esprit d’entreprendre et à la création d’activités et d’entreprises

Cette asbl pourra fournir aux étudiants un numéro d’entreprise “à l’essai” leur permettant par exemple de vendre des produits. “Cela leur permettra de se lancer, de tester certaines choses, en limitant les risques et sans devoir avancer de l’argent.”

Où loger LinKube?

Provisoirement, les étudiants-entrepreneurs namurois bénéficieront d’un petit pied à terre au sein du Trakk, lui-même attendant toujours de bénéficier de locaux plus vastes et plus fonctionnels que ceux qui l’accueillent aujourd’hui, avenue Reine Astrid. Mais les futurs locaux ne seront sans doute pas prêts avant 2018…

L’actuel Trakk permettra en tout cas aux étudiants d’avoir accès à l’espace et aux services du fab lab, de côtoyer les quelques start-ups incubées au Trakk (ThingsPlay, Superbe Interactive, Level Studio…), de bénéficier d’un petit espace en mode bureau partagé.

Premiers incubés

Les responsables du LinKube espère pouvoir accueillir environ 9 projets d’étudiants-entrepreneurs à la rentrée.

Deux projets, qui sont passés par le Challenge Etudiant, programme de sensibilisation et de promotion de l’esprit d’entreprendre organisé par le NEC (Namur Entrepreneurship Center), seront du nombre. Notamment le projet “Titch” que nous vous présentons brièvement dans l’encadré ci-dessous.

Signalons au passage que le LinKube dit vouloir favoriser des projets qui seraient portés par des étudiants aux profils variés – tant en termes d’orientation d’études que de niveau, venant donc aussi bien de l’université que de Hautes Ecoles. “D’où l’importance des formations collectives qui seront organisées. En jouant la mixité, nous espérons que les projets bénéficieront du recul et des regards croisés que procurent des profils différents.”

Titch – prononcez: “teach” (enseigner) – est l’un des premiers projets qui essuiera les plâtres de l’incubateur étudiant namurois LinKube qui ouvre ses portes à la rentrée. Il s’agit d’un projet, encore à l’ébauche, d’une plate-forme de communications entre les divers auteurs d’un parcours scolaire, à savoir élèves ou étudiants, professeurs et parents afin de permettre à tous de consulter en temps réel toutes les informations relatives à la scolarité: organisation des cours, horaires, présence ou absence aux cours, changement d’horaire, résultats, inscriptions (cours, activités, services…), soutien aux cours…

L’idée, en soi, n’a rien de révolutionnaire ou de nouveau. Comment, dès lors, l’équipe estime-t-elle pouvoir justifier le lancement d’un tel projet, par quelle originalité?

Deux des éléments différenciateurs imaginés seront la simplicité du design – “nous voulons créer quelque chose qui soit accessible à tous – de 16 à 70 ans”, souligne Sam Vandervaeren, l’un des trois initiateurs -, et un outil “qui évite les dérive des réseaux sociaux, qui se dénote par des règles de fonctionnement responsables et un environnement sécurisé.

Pour le reste, la solution devrait être multi-supports, prenant à la fois la forme d’un portail, d’un mécanisme de messagerie (communications via boîtes mail) et d’une appli pour l’envoi de notifications directes.

Sam Vandervaeren: “Les solutions actuelles sont chères, lentes, peu productives et imposent aux écoles de recourir à un informaticien pour gérer en continu la base de données. Notre système sera accessible tout le temps et procurera une assistance en-ligne.”

“Les solutions actuelles sont chères, lentes, peu productives et imposent aux écoles de recourir à un informaticien pour gérer en continu la base de données. Notre système sera géré en ligne par notre équipe qui procurera une assistance en-ligne et un accès continu”, souligne Sam Vandervaeren. “Titch s’adressera à tous les types d’établissements, du plus modeste à la grande université. Même si elle se destine plus spécialement aux petites écoles qui n’ont pas les moyens de faire appel à un responsable informatique…”

Le parcours jusqu’ici?

Titch est le fruit d’un travail de fin d’études et a remporté le concours “Challenge Etudiant”, organisé par le BEP (Bureau Economique de la Province de Namur). Projet porté par trois jeunes diplômés namurois (Sam Vandervaeren, marketing, Jordan Poncelet, infographiste, et Tanguy Lombet, relations publiques), le projet n’existe encore que sur papier. D’où la volonté d’intégrer l’incubateur étudiants. “Le concept et le modèle sont au point. Même si divers aspects doivent encore faire l’objet de réflexion, notamment la gradation des droits d’accès et de gestion des profils des enfants Ce que nous cherchons avant tout en entrant au LinKube, c’est de l’accompagnement pour le développement, pour la recherche de financement, et pour les nombreuses démarches à entamer.”