Oscars (géoloc) veut pister de nouveaux “objets mouvants”

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Par · 04/08/2016

Pour mieux marquer le tournant qu’elle veut amorcer vers une offre multi-secteurs de produits et de solutions basées sur l’exploitation de données géolocalisées, Oscars, basée à Andenne, s’est doté d’un nouveau site Internet via lequel elle laisse pointer ses intentions de diversification. Au-delà des solutions destinées à la gestion des aéroports – qui reste son coeur de métier -, on y découvre en effet des allusions à de futurs marchés-cible: la logistique, les drones et l’activation/interaction business-to-consumer.

Reprenons dans l’ordre…

Du conseil et service à l’offre de produits

Oscars s’est largement appuyée, jusqu’ici, sur la prestation de services et de conseils – relire nos articles ici (pour une description de la solution) et ici (projet aux Aéroports de Paris) – tout en développant sa plate-forme GIP (Geo Intelligent Platform), une solution d’aide à la décision destinée à la gestion opérationnelle d’aéroports qui s’appuie sur la collecte et le traitement temps réel de données géolocalisées.

Aujourd’hui, c’est sur cette solution GIP et ses ambitions dans le domaine aéroportuaire que la société d’Andenne veut braquer les projecteurs.

Andenne Airport: aéroport fictif mais données et paramètres bien réels…

Et pour mieux faire découvrir les fonctionnalités qu’elle peut proposer à des aéroports de toutes tailles, l’équipe andennoise a imaginé de faire naître un aéroport parfaitement virtuel. Bienvenue à Andenne Airport, situé dans le nouveau zoning Mécalys qui est en cours d’implantation, bien réelle, le long de l’autoroute E42.

Bien que l’aéroport soit fictif, la démo s’appuie, elle, sur des données de simulation puisées dans la “vraie vie” des aéroports et vise à démontrer le type d’informations opérationnelles qu’un gestionnaire peut obtenir afin de mieux gérer les flux d’avions, de véhicules, de passagers, pour rationaliser et optimiser le fonctionnement des différentes zones et aires de l’aéroport (pistes, parkings, zones d’embarquement, de ravitaillement…), les temps d’attente, etc. La petite démo est encore de type statique (données et “événements” liés à l’atterrissage de quelques avions) et ne s’accompagne pas encore d’une explication – pourtant utile – de la signification et de l’utilisation potentielle de toutes ces données brutes. A terme, la démo permettra de simuler des interactions et notifications temps réel sur événements, avec explication de chaque contexte…

Premiers clients

Oscars attend – c’est une question de jours – la concrétisation d’une offre remise à l’aéroport de Liège, portant sur une solution d’appui à la gestion opérationnelle de l’aéroport. La société continue par ailleurs de travailler pour les Aéroports de Paris pour lesquels elle espère décrocher un nouveau projet orienté fidélisation de clientèle via déploiement d’une solution géolocalisation indoor et de l’analytique qui l’accompagne.

La période de démarchage d’autres aéroports devrait par ailleurs démarrer à la rentrée. En parallèle, la société continue de travailler à sa plate-forme, notamment pour en optimiser les performances et rendre le produit plus convivial et aisé à gérer par les utilisateurs. Autre axe de développement: une version cloud, destinée essentiellement aux petits aéroports désireux de bénéficier d’un hébergement et d’une gestion de la solution sur les infrastructures cloud d’Oracle (rappelons en effet que la solution GIP s’appuie sur les potentiels (geo)spatial d’Oracle). Cette évolution devrait permettre à Oscars “à la fois d’acquérir une nouvelle visibilité et de bénéficier du support commercial d’Oracle”, souligne Olivier Dubois, directeur de la société.

A noter au passage que ce dernier aura l’occasion de faire une présentation à l’occasion de la giga-conférence Oracle World, qui se déroulera du 18 au 22 septembre à San Francisco.

Logistique…

Dans le courant du deuxième semestre de cette année, la société devrait étendre sa quête de clients en dehors du secteur des aéroports. Première cible: la logistique. “Notre solution GIP est clairement adaptable à d’autres “objets mouvants” que les avions ou les véhicules techniques d’un aéroport. Dans le secteur de la logistique, nous voulons aller nettement plus loin que des solutions qui se contentent de gérer le kilométrage et la localisation des camions.

Le but que nous visons est de permettre aux sociétés de logistique d’améliorer leurs flux – du chargement jusqu’à la livraison au client final, en passant par les aires de transbordement – en ce compris dans un scénario de logistique multimodale.”

Olivier Dubois (Oscars): “notre plate-forme est en mesure de consolider davantage de données que d’autres solutions, de quoi prouver notre valeur ajoutée.”

C’est d’ailleurs là l’un des objectifs d’un projet de R&D déposé auprès de la Région en vue d’un financement Plan Marshall.

Baptisé ePick, il vise à créer, en mode SaaS, une plate-forme hébergée et partagée destinée aux chargeurs et transporteurs qui procurerait à ces derniers un éventail de services d’optimisation pour l’enlèvement, le déchargement et le transport (gestion des routes et relais, détection des retards, interaction entre véhicules et systèmes, adaptation des horaires et procédures des équipes, intégration avec les systèmes de planification TMS/WMS – gestion d’entrepôt et de transports, ordonnancement des ressources…).

Outre Oscars, ce projet ePick est porté par NSI, Multitel, le Cetic, le Cecotepe (centre de coopération technique et pédagogique) et le logisticien Joost.

Pour se lancer sur le terrain de la logistique, un certain nombre de fonctionnalités devront être rajoutées à la plate-forme GIP, notamment en termes de gestion d’itinéraires, de géocodage d’“objets” (camions…), de gestion dynamique d’événements… La plate-forme permettra notamment d’intégrer, de gérer et d’analyser des données provenant de capteurs (température, humidité…). Des partenariats avec des concepteurs de capteurs figurent donc dans la liste “to-do” d’Oscars.

Drones…

Autre type d’“objet mouvant” auquel s’intéresse Oscars: les drones. “Le potentiel de détection 3D de GIP nous permet en effet de détecter l’entrée d’un objet dans un espace donné.” C’est déjà le cas pour le “cône d’atterrissage” d’un avion. L’extension du concept au vol de drones est donc purement logique.

Oscars dit simplement attendre que les implications de la toute nouvelle législation soient devenues plus claires (notamment sur les responsabilités et rôles de l’Etat, des Régions, des communes, des opérateurs…) avant de mettre ses propres propositions de suivi de drones sur la table. Les données qui alimenteraient la plate-forme GIP seraient notamment les données géolocalisées, les plans de vol, les données collectées et émises par les capteurs embarqués…

Pour l’heure, Oscars garde en tout cas le contact avec d’autres start-ups orientées aéro et/ou drones de la région, telles qu’Esnah et Fleye…

“Que ce soit dans le domaine de la logistique ou dans celui des drones, notre intention est de travailler avec des partenaires dont c’est le métier. Nous interviendrons davantage pour le développement de couches fonctionnelles qui seront potentiellement vendues par ces partenaires.”

A noter encore que la recherche de partenaires est également une priorité à court terme d’Oscars afin de se bâtir de nouveaux canaux de commercialisation de ses réalisations. En local dans un premier temps mais aussi à destination d’autres pays – France, Pays-Bas, Allemagne, Royaume-Uni…

… et animation B2C

Troisième axe futur de développement d’Oscars: l’utilisation des potentiels GIP (géolocalisation, suivi temps réel de flux et transposition décisionnelle) au niveau des flux (mouvements) de personnes. A commencer – on en revient aux aéroports – par les passagers. “Cette application se place dans le cadre non seulement de la “fluidification” des flux de personnes mais aussi d’optimisation des revenus commerciaux d’un aéroport”, déclare Olivier Dubois.

L’équipe d’Oscars a grandi ces derniers mois et ambitionne de nouveaux horizons commerciaux.

“Ses principales sources de revenus sont les zones de parking, l’efficacité de la rotation des avions, la gestion du patrimoine foncier et des surfaces commerciales.

En s’appuyant sur une analyse temps réel des flux géolocalisés de personnes, il devient possible d’orienter le passager vers les zones commerciales, par exemple, en cas de retard d’un avion. Mais nous voulons proposer une solution qui s’applique depuis le lieu de résidence ou de séjour du passager jusqu’à son point d’arrivée à l’aéroport et à son embarquement dans l’avion.

Nous n’interviendrons pas au niveau du développement des applications mobiles ou encore de la fourniture de services de géolocalisation proprement dits. GIP vise plutôt l’apport de valeur ajoutée lors de leur déploiement. Et ce, quel que soit le choix technologique posé par l’opérateur ou le gestionnaire d’aéroport.”

Autre projet dans les cartons (prolongement de ce qui précède): une solution pour publicité géolocalisée.