WeQan: du BI analytique prépackagé

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Par · 03/02/2016

Micropole Belgique annonce la création d’une nouvelle filiale dont le modèle économique sera sensiblement différent de son coeur de métier historique qui concernait des prestations de services – conseils et intégration en matière d’ERP et de BI (voir encadré en fin d’article).

Baptisée WeQan, la nouvelle filiale se concentrera sur le développement de solutions packagées de gestion de données et de pilotage décisionnel. Opérationnelle depuis le 1er janvier, elle se propose en fait de développer des “templates” décisionnels pour des typologies de clients pré-identifiées.

Ces canevas incluent des potentiels de type tableaux de bord, identification d’éléments significatifs, analytique et édition de rapports. Ils sont destinés à répondre à un scénario de gestion ou de pilotage prédéterminé, tel que suivi de projets, suivi et pilotage commercial, rentabilité client, analyse de positionnement sur les réseaux sociaux… Ces solutions préficelées, standardisées, mais adaptables selon les spécificités du client, sont présentées comme étant “prêtes à l’emploi”, des “accélérateurs sur lesquels il suffit de venir connecter les données du client.”

Jean-Marc Toussaint: “La création d’une filiale était nécessaire étant donné que les modèles de gestion de Micropole et de WeQan sont différents. Une société de services peut difficilement faire du produit, et vice versa.”

WeQan a identifié diverses cibles de clientèle qui, à ses yeux, sont en attente d’un prestataire qui puisse leur procurer un mécanisme prêt à l’emploi d’analyse de données. Première cible: les grands acteurs de l’industrie du gaming (les Sony, Bandai…). “Nous nous positionnons comme opérateurs techniques pour la collecte des données et leur analyse, par exemple pour leur procurer une vision pertinente immédiate sur l’évolution de leurs ventes dans tous les pays européens”, déclare Jean-Marc Toussaint, directeur de WeQan.

“Jusqu’ici, les acteurs de ce secteur ne pouvaient s’adresser qu’à de grands noms de l’analyse de marchés tels que GfK ou Nielsen. Mais les rapports fournis étaient encore fort conventionnels, spécifiques aux différents pays, sans capacité analytique. Les acteurs du secteur du jeu ont besoin d’une solution plus agile, qui leur permette d’exposer rapidement leurs performances commerciales.”

De l’analytique en “produit blanc”

D’une manière générale, WeQan espère séduire les “fournisseurs d’informations”… de tous poils. “Depuis les ministères jusqu’aux sociétés de scoring”, indique par exemple Jean-Marc Toussaint. Ou encore toute société qui ne trouve pas (encore) sur le marché des acteurs capables de collecter et de décrypter des informations concernant les nouvelles dynamiques du marché du numérique. Exemple cité: l’analyse des dynamiques gouvernant la vente ou distribution de contenus numériques (musique, vidéo, livres…). Mais les ambitions de WeQan sont plus vastes: potentiellement, elle tentera de proposer des solutions BI préficelées auprès des secteurs dans lesquels sa maison-mère, Micropole, est déjà présente.

J.-M. Toussaint: Procurer aux petits éditeurs de logiciels de gestion, une solution analytique en OEM…

Selon leurs besoins et les compétences dont disposent les clients visés, WeQan pourra leur proposer des solutions de collecte et d’analyse de données ou uniquement des solutions analytiques.

“Dans le secteur du jeu, nous intervenons de bout en bout. Nous offrons un service d’informations sur lequel nous venons greffer de l’analytique. Dans d’autres domaines, où des acteurs spécialisés en collecte sont déjà présents, nous jouerons uniquement sur le volet analytique.”

Autre cible, essentiellement pour l’offre de tels potentiels analytiques: les petits éditeurs de logiciels (ERP, notamment). Ceux qui ne disposent pas de moyens suffisants pour développer eux-mêmes des solutions analytiques mais qui voudraient inclure ce potentiel dans leur solution.

WeQan opèrera pour eux en mode OEM, procurant ses solutions sous forme de “produit blanc” intégré dans le logiciel de l’éditeur.

Type d’éditeurs visés? “De petits acteurs, souvent encore jeunes, qui comptent de 500 à 1.000 clients, et qui sont encore dans une phase de développement de leur marché.”

S’appuyer sur ce qu’on connaît

Pour l’heure, les templates que développe WeQan reposent uniquement sur les outils QlikTech, partenaire historique de Velixis/Micropole. Mais Jean-Marc Toussaint n’exclut pas, à terme, d’ajouter d’autres briques technologiques à son catalogue.

Modèle économique de WeQan: une facturation “à l’usage”, sous forme d’abonnement à un service, pour l’utilisation des templates (qu’il lui faudra industrialiser), et des coûts ‘one-time’ d’implémentation.

WeQan est une nouvelle expérience pour le groupe Micropole. Son premier terrain de jeu sera la Belgique, avec l’espoir de pouvoir répliquer à terme ce nouveau modèle économique (solutions packagées facturées à l’usage, produit “blanc” commercialisé en OEM) dans d’autres pays où Micropole est implanté.

Dirigée par Jean-Marc Toussaint, ex-Velixis, l’équipe de la nouvelle filiale belge se compose actuellement de 8 personnes, essentiellement des consultants BI.

Pour rappel, Micropole Belgique est la résultante de la fusion opérationnelle, voici un peu plus de deux ans, d’Oasis (spécialisée SAP) et de Velixis (intégration et implémentation de solutions de business intelligence QlikTech), deux sociétés belges rachetées par le groupe français Micropole, positionné sur le terrain du conseil et de l’ingénierie IT (relire notre article).

Depuis lors, Micropole Belgique se concentrait sur des activités de conseils et d’intégration.

Pourquoi avoir choisi de s’engager dans du développement de solutions “packagées”? “Le secteur de la prestation de services traditionnels s’avère de plus en plus risqué”, explique Jean-Marc Toussaint. “L’évolution rapide des technologies pose un défi certain en termes de concrétisation d’une valeur ajoutée chez le client. Le nombre de jours-hommes, nécessaire pour capter cette valeur, est appelé à diminuer. D’où l’idée de chercher un nouveau modèle économique qui soit basé sur des revenus récurrents.”  [ Retour au texte ]