NRB-Trasys: 4 axes de croissance identifiés

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Par · 15/01/2016

Chris de Hous était le directeur général de Trasys depuis 2009. Depuis le rachat de la société par NRB (rachat annoncé l’été dernier et approuvé en octobre par l’Autorité belge de la Concurrence), il avait oeuvré à l’intégration de sa société dans le groupe. Ses fonctions de PDG, bien entendu, étaient remises en question. Briguer la direction de NRB n’étant pas possible alors qu’il était désireux de conserver des fonctions de CEO, il avait annoncé son départ fin d’année dernière. La phase d’“opérationalisation” de la structure intégrée, qui s’amorce en ce début 2016, se fera donc sans lui.

Qu’en est-il des autres hauts responsables et des effectifs de Trasys? Ont-ils ou pourront-ils trouver une place dans le nouvel organigramme et dans les équipes? La réponse de Uli Penzkofer, patron de NRB, se veut positive. “Il y a place pour tous les membres du comité de direction de Trasys.”

Les nominations doivent encore être confirmées mais deux cadres supérieurs de Trasys devraient ainsi intégrer le comité de direction de NRB. Un cran en-dessous, l’équipe de direction, elle, afficherait trois ex-Trasys au compteur.

De la place pour la croissance

Dès l’annonce de l’acquisition de Trasys, NRB avait annoncé la couleur. Son ambition: réaliser une croissance (organique) “au minimum deux fois supérieure à celle du marché”. Autrement dit, précise aujourd’hui Uli Penzkofer, viser une croissance de 4 à 5% par an, avec des effectifs relativement stables en Belgique (environ 2.000 personnes actuellement) voir encadré ci-dessous.

 

Comment se présente l’intégration des effectifs? Y a-t-il redondance, effectifs superflus ou non adaptés à la stratégie, réalignements?

Ulrich Penzkofer: “Il y a place pour tous les membres du comité de direction de Trasys.”

“Il y a en effet des redondances dans les effectifs provenant des deux sociétés mais le but est de réorienter les gens, en cas de fonction faisant double emploi, vers des fonctions en carence ou nouvelles.”

Ce qui ne veut pas dire que l’emploi soit automatiquement garanti. Là aussi, Uli Penzkofer redit son crédo: “si quelqu’un veut travailler et est motivé à apprendre un nouveau métier, nous lui aménagerons un chemin.” Par contre, tout employé renâclant à réorienter sa carrière, ses compétences, ou à accepter une éventuelle relocalisation, a sans doute du souci à se faire…

Cette croissance, il l’a voit – et la veut – essentiellement dans 4 domaines.

  • Les technologies Web, en ce compris les applications mobiles ou sur-mesure. “Notre filiale Afelio emploie actuellement quelque 40 personnes. Il y a potentiellement place pour 40 personnes de plus dans les deux ans à venir.”
  • SAP: “on note une forte demande dans tous les secteurs verticaux – santé, industrie, médias, services d’utilité publique… Nous pourrions au moins avoir 30 spécialistes SAP de plus dans nos effectifs”. A noter au passage que NRB, qui était déjà certifié “partenaire hébergement” par SAP, vient récemment de décrocher la certification SAP HANA.
  • Le “big data”.
  • La sécurité, “surtout dans l’environnement cloud”.

Un cinquième axe de croissance potentiel (en activités mais pas forcément en effectifs) concerne les infrastructures d’externalisation “où la demande continuera de croître”. Un renfort des équipes pourrait se concrétiser du côté de profils consultance et avant-ventes.

Les deux premiers domaines sont porteurs de croissance immédiate, les deux autres sont plutôt associés, aux yeux d’Uli Penzkofer, à une perspective de croissance “relativement proche” mais à propos de laquelle il estime prématuré d’accoler des chiffres.

Terminons par une activité qui, elle, s’inscrit en mode décroissance: celle des applications mainframe. La décision d’Ethias de migrer vers un progiciel (Guidewire) en est l’une des dernières manifestations en date et un signal que NRB a clairement noté afin de faire évoluer la nature et le volume de compétences à y assigner…

Nouvel organigramme

A partir de ce 1er janvier, NRB et Trasys fonctionnent désormais comme une seule et même organisation, “avec une seule équipe de direction et des processus opérationnels alignés.”

La structure opérationnelle n’a guère été modifiée en tout cas. “Le business model de NRB a servi de base pour l’alignement”, souligne Uli Penzkofer. Qui ajoute d’emblée que celui de Trasys n’était guère différent.

Résultat: un “delivery” structuré selon la nature des activités – externalisation (cloud hybride compris), SAP, consultance, transformation numérique, industrie… – et une segmentation selon 6 secteurs verticaux (industrie, secteur public, utilities…), chacun piloté par un directeur qui siège au comité de direction de NRB.

Même si le cadre demeure largement identique, l’intégration avec Trasys a toutefois un impact sur l’organigramme. A commencer par l’apparition d’un nouveau secteur, dédié aux institutions européennes, qui représente un chiffre d’affaires de quelque 40 millions d’euros (sur un total avoisinant les 300 millions).

Pour le reste, l’intégration de Trasys permet à NRB de renforcer ses activités de consultance et de fourniture de solutions industrielles. Côté types de prestations (“delivery”), NRB se réjouit aujourd’hui de pouvoir poser le pied sur le marché du “staffing” (mise à disposition d’experts). “Nous le faisions rarement jusqu’ici. Désormais, le pool potentiel avoisine les 200 personnes. Elles pourront être mises à disposition des clients, pour inclusion parmi leurs propres effectifs, pour des périodes variables.”

Autre entité nouvelle: la filiale luxembourgeoise, certifiée PSF, qui sera essentiellement active sur les marchés financiers et auprès des institutions européennes. Son effectif: une cinquantaine de personnes.

Et n’oublions pas le centre nearshore basé en Grèce. “Grâce aux tarifs plus accessibles, il nous permettra d’accepter des dossiers plus importants pour du développement sur-mesure. Jusqu’ici, nous n’étions pas concurrentiel.” Pas question toutefois – et c’est important de le noter – que NRB “profite” de l’arrivée dans son escarcelle de cette entité offshore pour gonfler les effectifs grecs au détriment de l’emploi belge. “Pas question de réduire le nombre d’employés en Belgique. Il doit rester stable”, insiste Uli Penzkofer.