Azimut: renforcer les compétences IT des futurs entrepreneurs

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Par · 21/12/2015

Azimut est en quelque sorte – et avec un panel d’activités diversifié – une sorte d’incubateur qui n’en revendique pas l’appellation. L’asbl préfère se qualifier de “structure d’accompagnement à la création d’entreprise (et à la reconversion professionnelle)”. Autre particularité: elle s’adresse essentiellement à des personnes en recherche d’emploi ou en reconversion professionnelle.

En tout début d’année prochaine, Azimut donnera le coup d’envoi d’un programme de formations à des outils de gestion à destination des personnes qu’elle accueille, conseille et encadre. Voir encadré pour plus de détails sur ses activités.

Compétences “ICT et durables”

Le programme visera en fait à fournir à ses “pensionnaires” des compétences pour l’utilisation de diverses solutions IT, telles que CRM, ERP, suivi de projet, travail collaboratif…

Azimut est simplement partie du constat qu’une “jeune pousse” a tout autant besoin d’outils de gestion et de suivi de ses activités qu’une société déjà plus mature. Or, le public auquel s’adresse  la structure dispose sans doute encore moins que d’autres des compétences nécessaires pour utiliser de telles solutions. D’où l’idée d’ajouter ce nouvel axe à son registre d’activités.

Valérie Galloy: “donner aux futurs entrepreneurs ou indépendants les compétences nécessaires leur permettant de gérer efficacement leurs futures activités à l’aide d’outils IT.”

Le raisonnement suivi: “des outils de gestion tels qu’un CRM, un ERP ou un logiciel de suivi de projet permettent une meilleure intégration des données de gestion de l’activité et un accompagnement plus précis et ciblé des compétences fondamentales (vente, production, gestion) lors de la mise en route de l’activité.” Et donnent donc de meilleures chances de succès à ceux qui en sont à l’initiative.

Plutôt que des formations, au sens classique du terme, le programme visera plutôt le transfert et l’acquisition de compétences “au fil de l’eau”, entre l’accompagnateur et le coach, d’une part, et l’aspirant entrepreneur, de l’autre. Cet apprentissage de compétences ICT se fera tout au long de son parcours chez Azimut, c’est-à-dire depuis le stade de la première formulation d’idée de projet jusqu’à sa matérialisation (ou, si la personne accompagnée ne lance finalement pas sa propre activité, jusqu’à sa réinsertion dans un parcours professionnel). Cet accompagnement peut durer 20 mois, au-delà même du lancement de son activité.

“Le premier niveau dans ce transfert et développement de compétences consiste à apprendre à ces personnes à gérer et structurer la gestion de leurs (futures) activités, à les aider à développer des compétences en gestion commerciale, en suivi de projets, en identification et suivi de prospects…”, explique Valérie Galloy, directrice d’Azimut. “L’objectif est de les professionnaliser et de leur faire gagner du temps dans leurs tâches de gestion.”

Le programme portera aussi, dans un deuxième temps, sur l’acquisition de compétences en matière de transactions comptables, de virtualisation de documents, de travail collaboratif sur des documents partagés stockés dans le cloud, d’analyse de données financières et comptables par le biais de tableaux de bord. “Le but est de donner aux futurs entrepreneurs ou indépendants les compétences nécessaires pour utiliser des outils qui leur permettront de consulter utilement des comptes d’exploitation simplifiés, de juger de la situation financière de leur société, de jauger sa capacité d’investissement, etc.”

Les compétences qui seront inculquées porteront essentiellement sur des concepts génériques et non sur l’utilisation pratique d’une solution logicielle spécifique. “Il s’agit avant tout d’aider les bénéficiaires à apprendre à structurer leur mode de pensée, leurs activités”, souligne Christophe Yernaux, responsable de la cellule Accompagnement et Formation. “Une fois les bases acquises, ils peuvent les exploiter sur la plupart des logiciels du marché.”

Financement venu de SD Worx

Le projet, d’une durée de 3 ans, démarrera en janvier et devrait toucher environ 150 personnes par an.

Il est soutenu financièrement par le Fonds SD Worx, partenaire d’Azimut depuis 1999. Ce Fonds a de claires finalités sociales, l’objectif étant de “favoriser la remise à l’emploi des plus défavorisés”, explique Marie-Caroline Mathelot, directrice Business Development pour la Wallonie chez SD Worx.

Azimut décidera librement de l’allocation du financement (les fonds serviront notamment à financer les études fonctionnelles auxquelles procédera Azimut pour construire son programme). SD Worx, par contre, évaluera régulièrement l’efficacité avec laquelle les moyens financiers auront été utilisés, tentant de mesurer, dans la mesure du possible, dans quelle mesure le module IT aura renforcer les chances et les compétences des bénéficiaires. “Même s’ils ne créent pas de société à l’issue de leur parcours chez Azimut, ils acquièrent de nouvelles compétences, en ressortent renforcés. Une utilisation CRM, par exemple, est transposable dans leur futur contexte professionnel, quel qu’il soit”, déclare encore  Marie-Caroline Mathelot.

A noter, pour terminer, que c’est la première fois que le Fonds SD Worx, déjà actif en Flandre et à Bruxelles, octroie un financement à un acteur wallon. L’intention étant d’agir en priorité dans les deux bassins sidérurgiques, SD Worx est actuellement à la recherche d’un bénéficiaire potentiel opérant dans la région de Liège…

L’asbl Azimut opère à Charleroi, Tournai, Ath, Namur, Louvain-la-Neuve et Nivelles. Ses services sont de divers types: séances d’informations collectives, évaluation de maturité d’un projet, préparation et validation d’une idée d’activité, accompagnement à la pré-création d’activité, aide à la croissance, coopérative d’emploi, espace de coworking.

En 2014, les activités organisées ont débouché sur 89 créations d’activités par les personnes ayant transité par l’asbl. 15 concernaient la création d’entreprises. 58 personnes se sont lancées dans des activités d’indépendants et 12 autres ont démarré des activités d’indépendant à titre complémentaire.

Petit chiffre qui fait mentir certaines statistiques: 57% des entrepreneurs formés étaient des femmes, cette année-là.

Toujours en 2014, les projets initiés se concentraient essentiellement dans 4 secteurs: communication/Web/marketing (14%), consultance/finance/administration/gestion (14%), distribution/vente (13%), soins aux personnes (13%).

La majorité des personnes qui passent entre les mains des équipes d’Azimut sont des chercheurs d’emploi. En 2014, sur les 510 (futurs) entrepreneurs accompagnés, 444 étaient des personnes en recherche d’emploi. Tranches d’âge majoritaires: les 30-39 ans et les 40-49 ans. Niveau d’études: master (28%), bachelier (25%), secondaire supérieur (31%), secondaire inférieur (9%), sans-diplôme ou porteurs de diplômes étrangers (6%), primaire (1%).  [ Retour au texte ]