Le gouvernement donne de nouveaux gages au Réseau Santé Wallon

Article
Par · 14/12/2015

Voici quelques jours, le gouvernement wallon a décidé d’octroyer de nouveaux moyens en vue de renforcer le fonctionnement du Réseau Santé Wallon afin de “soutenir davantage le développement de cette plate-forme wallonne d’échange de données de santé”.

Pour ce faire, le budget alloué à la Fratem (Fédération Régionale des Associations de Télématique Médicale), qui est à l’origine du RSW et qui en assure le développement et le support technique, sera triplé.

Cela peut sembler logique, au vu de la volonté confirmée du gouvernement de favoriser les échanges électroniques de données santé (notamment dans le cadre de ses projets numériques) mais cela suscite malgré tout une interrogation.

En octobre dernier, le Parlement wallon avait voté le décret sur la mise en oeuvre d’une “plate-forme wallonne d’échanges de données en matière de santé”.

Il avait alors été prévu qu’un appel à candidatures devrait intervenir, le RSW semblant, bien entendu, plus que le favori dans la mesure où on ne voit pas très bien quel acteur pourrait, de zéro, lancer semblable initiative.

Qu’en est-il dès lors de cette procédure d’appel à candidatures?

En fait, elle reste prévue, coulée d’ailleurs dans le texte du décret. “L’appel à candidatures interviendra après que le décret et l’arrêté d’exécution soient entrés en vigueur, soit au premier trimestre 2016”, indique-t-on au Cabinet du Ministre Prévot, en charge du portefeuille de la santé. “La subvention ne présage en rien de la reconnaissance du RSW comme plate-forme régionale wallonne”, souligne pour sa part André Vandenberghe, directeur du Réseau Santé Wallon et par ailleurs directeur informatique du CHU de Charleroi. “A ma connaissance, le budget structurel qui sera associé à celle-ci n’a d’ailleurs pas encore été défini.”

L’agenda de la Fratem

Dans l’intervalle donc, la Fratem se voit accorder des moyens supplémentaires. Sa subvention annuelle passe de 200.000 à 600.000 euros, à allouer à trois grands axes:

  • étendre les fonctionnalités et les services du RSW de telle sorte à “optimiser la continuité des soins en cas d’hospitalisation à domicile” via notamment l’octroi d’accès aux professions du secteur ambulatoire (infirmiers, podologues …) et au secteur pharmaceutique;
  • renforcer l’interconnexion du RSW avec les plates-formes des autres régions du pays, à savoir Abrumet pour Bruxelles et les 3 réseaux flamands (CoZo – Collaboratieve Zorgplatform) dans la région de Gand, ARH-Antwerpse Regionale Hub dans la région d’Anvers, et VznKUL- Vlaams Ziekenhuisnetwerk KU Leuven, dans la région de Louvain);
  • optimiser la sécurité des données de santé enregistrées dans la plate-forme RSW par les prestataires de soin.

Comme rien n’est jamais simple en Belgique, signalons au passage que le budget alloué par le gouvernement wallon à la “plate-forme télématique” ne concerne que la frange francophone de la population wallonne. L’axe d’activités du RSW qui concerne les germanophones (notamment la traduction des outils et fonctions mis à disposition ou l’organisation de formations pour des médecins germanophones) dépendra, quant à lui, d’une subsidiation par la Communauté germanophone.

L’indispensable formation

Autre décision prise, ce jeudi, par le gouvernement: “encourager les professionnels du secteur de la santé à utiliser de manière plus régulière le RSW pour accroître encore davantage la qualité des soins de santé.”

Le FAG (Forum des Associations de médecins Généralistes de la Communauté française de Belgique) obtient une subvention de 302.000 euros destinée à financer des actions de sensibilisation et de formation des médecins généralistes, en vue de leur faire adopter plus largement les services du RSW, y enregistrer leurs patients et l’utiliser de manière régulière.

A noter que le financement des actions de sensibilisation et de formation du FAG est assuré en duo par la Région wallonne et l’INAMI.

Les formations porteront notamment sur l’utilisation de la carte d’identité numérique, le processus d’activation des certificats, la création de DMI (dossiers médicaux informatisés) et de Sumehr (dossiers résumés), l’utilisation de solutions telles que MyCareNet…

A terme, les prestataires de soins disposeront d’autres solutions de support et d’information, comme par exemple une plateforme d’e‐learning (information sur les outils e‐santé, réponses aux questions fréquentes) et un helpdesk pour un support de première ligne.