Rapport Roland Berger: un outil de travail, parmi d’autres

Article
Par · 24/08/2015

Là où le cabinet Roland Berger a apporté une aide utile, estime Benoît Macq, c’est dans le chapitre “transformation numérique de l’économie/industrie”. En s’appuyant, notamment, sur l’expertise développée en Allemagne. “Ils ont été très structurants. Nous n’aurions pu le faire seul. L’important était de structurer et d’effectuer une analyse détaillée de l’économie wallonne avec un regard spécifique sur l’importance de l’économie numérique.”

Par contre, la déception est au rendez-vous par rapport au regard et à l’analyse faite par Roland Berger sur la situation du secteur IT local. “Leur analyse a été trop spécifique, partielle et négative. Ils n’ont pas une vision suffisamment large du secteur IT wallon…”

Pierre Rion, lui aussi, a critiqué ou mis en doute certaines conclusions du rapport, dans ce registre. “Il est vrai que le PIB du secteur numérique wallon en proportion du PIB global est plus faible (1,4% du PIB global) que celui de la Flandre (2,6%) et de Bruxelles (7,6%). Mais il ne faut pas oublier que les poids lourds du secteur sont souvent basés à Bruxelles. À titre d’exemple, le chiffre d’affaires réalisé par Proximus en Wallonie est ramené à Bruxelles. De plus, les experts de Roland Berger se sont basés sur les codes Nace mais ils excluent toute une série d’acteurs qui font partie du numérique”, déclarait-il par exemple dans l’Echo (11 juillet). “Il ne faut trop dramatiser la situation de la Wallonie. Il com- porte aussi des choses positives. La marge sur chiffre d’affaires du secteur numérique en Wallonie est au-dessus des autres. Elle est en moyenne de 44%. La Wallonie a le meilleur ratio fonds propres sur actifs (54% en 2013).”

Le rapport Roland Berger n’est pas la bible

Dans son rapport remis au gouvernement et ayant servi de document de travail au Conseil et aux groupes de travail, le cabinet Roland Berger soulignait notamment les retards d’équipement de la Wallonie. S’il a pu inspirer certaines idées, il n’a pas été pris comme la vérité absolue.

“Le rapport Roland Berger a été largement challengé par les groupes de travail”, déclare Benoît Hucq, directeur de l’AdN. “Certaines propositions étaient trop vagues, trop incantatoires, non validées. Certaines idées ont été modifiées de telle sorte à favoriser davantage des initiatives concrètes venant des acteurs de terrain. Il faut en effet qu’ils en soient la source, qu’ils soient motivés à faire les choses. Le rapport Roland Berger allait trop dans le sens d’actions décidées et imposées par le pouvoir public.” L’idée de consultants externes (en matière numérique) payés par la Région a notamment été perçue comme quelque chose de “trop lourde et trop exogène.”