NestUp: du terroir, de vieux tiroirs et du rêve

Article
Par · 23/05/2015

La soirée qui clôturait, ce vendredi, les 3 mois d’“accélération” vécus par 7 équipes au sein de NestUp, au CreativeSpark de Mont-Saint-Guibert, n’a pas dérogé à la coutume instaurée dès le départ par cet accélérateur de start-ups. Du show, de l’ambiance, du on-ne-se-prend-pas-au-sérieux-mais-quand-même, une mise en scène qui, à chaque épisode, se veut plus “léchée”, un parterre bigarré de spectateurs (où se mêlent amis, supporters inconditionnels, acteurs évoluant autour du phénomène start-up, investisseurs potentiels…).

Le tout pour donner aux sept projets ‘accélérés’ une tribune qui, par ce côté festif/quasi-surexcité, veut donner une impression d’“autre chose” et justifier son parrainage régional tourné vers la créativité.

Mais, sous le vernis, que donnent ou que promettent les sept projets en scène?

Cinq des sept projets – pour ne pas déroger à la tradition – étaient clairement orientés B2C. Avec des thématiques portant sur la vente/consommation en-ligne de vêtements, de nourriture, de services de proximité ou… de bières.

Les deux autres projets avaient un fil rouge plus professionnel.

Passons rapidement tout cela en revue.

HR et oseille

L’une des équipes a imaginé une application de gestion du recrutement qui exploite une idée pas si nouvelle (pouvoir se faire repérer des recruteurs sans trop se dévoiler) que cela mais en l’habillant d’une interface la plus simple possible. TriggHR veut permettre aux personnes qui sont (potentiellement) intéressées à se trouver un nouvel employeur mais n’osent ou ne veulent pas le claironner clairement, via un réseau social tel que LinkedIn par exemple, de signaler malgré tout leur intérêt.

Pour cette nouvelle édition de son programme d’accélération, NestUp avait choisi la piraterie comme thème. Slogans? “Pourquoi s’engager dans la Navy quand on peut être pirate?” et “Work as a captain, play as a pirate”.

Comment ça marche? On se connecte à la plate-forme TriggHR via son profil LinkedIn ou Facebook (du coup, le profil faisant office de CV est transmis), on complète un formulaire en y précisant ses aspirations, les valeurs que l’on porte ou veut rencontrer, chez l’employeur.

TriggHR compare ces offres “sous-marin” avec son propre catalogue d’offres préalablement transmises par des employeurs qui eux aussi, auront préalablement spécifié leurs “valeurs, projets et objectifs” et les candidats passifs reçoivent les offres qui peuvent leur correspondre. Sans s’être dévoilés. S’ils sont intéressés par telle ou telle offre, ils signalent leur intérêt au recruteur, mais toujours sans dévoiler leur identité. L’employeur potentiel évalue l’adéquation du profil “valeurs” et prend contact. Ce n’est qu’à ce stade que le candidat dévoile son identité (ou passe son chemin).

Un schéma déjà connu que TriggHR compte monétiser en faisant payer les employeurs/recruteurs selon le nombre d’offres publiées (paiement à l’unité ou via abonnement mensuel).

Dans un premier temps, la jeune pousse veut se concentrer sur les profils et fonctions techniques et ingénieurs.

Après la Belgique, TriggHR dit vouloir s’intéresser aux marchés hollandais, français et allemand.

Swanest est une application en-ligne qui ambitionne de servir de conseiller privé pour l’élaboration d’une stratégie de placements financiers personnalisés. Le principe? Le citoyen lambda signale quelques informations et critères personnels, ses objectifs financiers (à court ou long terme), les étapes-clé qui émailleront ce parcours (mariage, enfants, vacances, constitution d’une pension complémentaire…) et, via un moteur d’analyse turbinant sur la plate-forme Swanest, ce dernier procure un conseil personnalisé, sur-mesure, en piochant dans toutes les offres bancaires (ou autres?) disponibles. Le conseil veut s’inscrire dans une perspective à long terme: “nous surveillons votre plan d’investissement et l’évolution du marché. Si quelque chose d’inattendu devait se produire par rapport aux objectifs fixés, Swanest vous en avertirait.” C’est le moins qu’on puisse espérer, vu les temps qui courent…

Quoi qu’il en soit, Swanest se voit déjà répliquer son initiative dans d’autres pays: Royaume-Uni, France et Allemagne sont pointés du doigt.

Coût pour le client: un tarif fixe de 20 euros par mois.

Une bonne dose de mousse

Pour entamer notre petit tour des projets orientés B2C, nous commencerons par une idée bête et méchante mais qui a peut-être plus de chances que d’autres de trouver preneur. Après tout, nous sommes le pays de la bière (n’en déplaise à d’autres) et l’un des porteurs du projet MyBeerBox le soulignait d’emblée: notre petit pays compte pas moins de 1.800 types de bières.

Le duo de MyBeerBox: Marcus et Victor.

L’idée? Une sorte de “sélection du mois”, mode brassicole. Abonnez-vous et recevez chaque mois, un ‘pack’ de 4 bières belges. Objectif: découverte (et promotion pour les micro-brasseurs). L’originalité: les bières fournies sont “anonymisées” (MyBeerBox se charge de mettre en bouteille – sans étiquette -, histoire de “gamifier” l’expérience. A chacun de deviner l’identité de la bière (une fiche, rédigée par le micro-brasseur, est prévue). Accroche commerciale: vous aimez? passer commande de la bière qui a séduit votre palais via la plate-forme. Côté micro-brasseur, l’avantage est de bénéficier d’un relais marketing et d’un service de dépôt. C’est là qu’est sans doute le réel défi de l’idée: la logistique (à rentabiliser) et la mise en concordance entre son mode de fonctionnement et les objectifs, processus et modes de fonctionnement de chaque micro-brasseur. En ce compris si ce dernier veut se mettre à l’e-commerce, sans s’encombrer d’un intermédiaire qui représente, pour lui, un coût et une difficulté logistique supplémentaire.

Signalons encore les 4 autres projets orientés B2C…

Rengo (né InstaSitter) propose de faciliter la recherche impromptue d’une solution de garde d’enfants aux parents pris de court (défection soudain de la babysitter planifiée, retard dû aux embouteillages). Le concept est simple et classique: pouvoir, via appli mobile, solliciter d’urgence une solution de rechange, au sein de son réseau familial ou de contact et ainsi que divers services “sérieux” (en ce compris un moyen de transport).

Au rayon vestimentaire, deux projets ont été accompagnés.

Fittin’Room est une appli mobile à utiliser… derrière le rideau de la cabine d’essayage. Objectif: obtenir des conseils, un avis, d’amis ou personnes censées pouvoir vous dire si le vêtement vous sied ou non, est tendance ou ringard, etc. On se prend en photo et on la partage. Pas convaincu? On peut différer l’achat du vêtement (avec possibilité, aussi, d’“identifier” l’article et de le payer en-ligne via la plate-forme). L’équipe espère motiver les gens à se faire membre de ce genre de communautés par de petites rétributions proportionnelles à son degré d’implication.

Vesti’R — prononcez vestiaire — se propose quant à lui de faciliter la recherche de vêtements pour des personnes aux mensurations physiques atypiques. Là encore, un thème que l’on a déjà croisé à diverses reprises, l’originalité revendiquée par Vesti’R prenant la forme d’arguments adressés aux e-commerçants. Du genre: si l’achat correspond mieux, il y aura moins de retours et donc moins de soucis et de coûts logistiques et administratifs.

Enfin, CooCook se présente comme une plate-forme collaborative pour cuistots amateurs mais passionnés, prêts à faire bénéficier leur voisinage de leurs bons petits plats, pour tous ceux qui n’ont pas le temps (ou l’art) de se préparer à manger. Quand ‘y en a pour deux…