Clic2Speak: lancement de la plate-forme e-learning Nosco

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Par · 19/03/2015

Le projet Nosco de Clic2Speak, plate-forme de création et de publication de contenus e-learning – nous vous en parlions récemment -, prend petit à petit tournure.

Dès ce 15 mars, le logiciel Nosco fait ses débuts sur le marché, en mode bêta, avec une offre de décollage qui permettra à 500 utilisateurs de l’utiliser gratuitement pendant un mois, histoire de vérifier l’adéquation fonctionnelle et corriger les derniers bugs éventuels.

Pour rappel, Nosco cible une clientèle de professeurs mais aussi de formateurs indépendants. Voir plus bas pour un bref descriptif des fonctions proposées dans la première version. Les débuts opérationnels de l’autre solution de Clic2Speak – le LMS StudeeCampus – sont programmés pour la mi-mai.

Rampe de lancement

Outre les débuts effectifs de la solution, le projet prend tournure à d’autres égards. Le travail d’évangélisation fait à ce jour pourrait déboucher sur quelques contrats. Par exemple, du côté de sociétés spécialisées dans les formations pour entreprises et les outils de création d’e-learning, pour qui la solution Clic2Speak permettrait de disposer de leur propre plate-forme de création et d’offre de contenus, sans plus devoir en passer par un tiers.

Plusieurs écoles, dont une à Tournai qui utilise pour l’instant Moodle, se disent potentiellement intéressées. Reste à concrétiser. Et… à rendre la solution compatible avec les autres plates-formes d’e-learning majeures (Moodle, mais aussi la “régionale de l’étape” Claroline) afin d’autoriser la récupération des contenus déjà créés. Sans cela, même si l’e-learning n’est pas encore largement répandu, Clic2Speak risque de s’essouffler à vouloir convaincre.

Kevin Tillier, pour sa part, estime qu’il dispose de quelques arguments différenciateurs. “Nous avons par exemple mis l’accent sur la facilité d’utilisation et sur la gamification. Des badges sont ainsi attribués aux formateurs à mesure que leur utilisation de l’outil augmente – créations de contenus, de questionnaires, importation de documents, de cours…”

L’intérêt, pour l’instant, est purement symbolique mais “cela deviendra une manière pour les formateurs de se distinguer du lot, d’accroître leur visibilité et d’attirer par exemple l’attention de clients, de sociétés à la recherche de modules de formation.” La cagnotte de badges sera alors comme une enseigne étoilée ou un répertoire de commentaires positifs…

Autre jalon posé sur la voie du décollage: un dossier d’appel à financement a été introduit. La société espère lever 400.000 euros. La composition de cette levée de fonds inclurait à la fois un prêt Novallia, la mise de fonds d’une invest (Sambrinvest s’est dite intéressée, affirme Kevin Tillier, et un financement bancaire venant compléter le tout à hauteur de 25%). Ce capital lui permettrait de couvrir deux années de développement et de commencer le démarchage à l’international, en prospectant et se faisant notamment connaître à l’occasion de grands salons orientés enseignement et formation (Campus Technology Higher Education Conference à Boston, Educatec-Educatice à Paris, le Bett Show-British Educational Training and Technology à Londres…).

Dans un premier temps, la société vise essentiellement les marchés belge et français (des contacts doivent encore être noués avec les responsables de la Fédération Wallonie-Bruxelles) “mais, dès que nous aurons levé des fonds et que Study Campus sera disponible, nous viserons aussi les marchés américain et scandinave, des pays mûrs pour l’e-learning.”

Kevin Tillier (Clic2Speak): “En Fédération Wallonie-Bruxelles, on a probablement attaqué le problème par le mauvais bout. Pourquoi avoir choisi de commencer par exemple par rendre les points accessibles en-ligne, via la plate-forme Smartschool [Ndlr: suivi de l’apprentissage], alors qu’il faut, logiquement, commencer par les cours? Avec notre solution, les points, de toute façon, sont calculés automatiquement…”

Si Kevin Tillier privilégie pour l’heure la recherche de fonds publics, ce n’est pas par désamour des investissements privés (il ne les rejette pas a priori) mais plutôt parce qu’il ne désire pas “lâcher son bébé trop tôt.”

e-learning à la carte

Trois formules d’abonnement (pour les formateurs) ont été imaginées, selon un tarif progressif – de 19 à 149 euros par mois. En fonction de la formule choisie, le formateur pourra proposer un certain nombre de cours (toute barrière disparaît à cet égard, dès le 2ème tarif), inviter et dialoguer avec un nombre variable d’apprenants. Seule la formule la plus économique ne permet pas à plusieurs formateurs de créer conjointement des cours.

A noter également un tarif préférentiel pour le monde de l’enseignement: 19 euros pour un volume illimité de documents et de cours et un nombre d’apprenants plafonné à 200.

L’espace réservé à l’apprenant offre, pour sa part, un éventail de possibilités: stockage des cours envoyés par le formateur, corrections d’exercices (textuelles, audio voire vidéo), statistiques personnelles…

L’espace formateur, quant à lui, propose des fonctions et champs tels que Mes cours, Ma classe (gestion des élèves, des corrections…), Mes messages, Ma bibliothèque (textes, documents PDF, extraits audio…). Avec support d’échanges textuels, audio ou vidéo (le formateur peut enregistrer cours, remarques, corrections… selon la méthode de son choix.

Des utilisations variées

Les cours et formations peuvent bien évidemment toucher une grande variété de sujets mais certains horizons nouveaux s’ouvrent aussi grâce à certaines fonctionnalités telles que le support vidéo. Un exemple, relativement classique, est la simulation et la formation aux entretiens d’embauche – histoire de rendre l’exercice le plus réaliste possible.

Un autre, moins classique, concerne le public des sourds et/ou muets. Du développement de formations, supportées par vidéo, pourrait par exemple être subventionné par la Mairie de Paris. L’association Mieux Vivre a en tout cas demandé une subvention allant dans ce sens. Ce type de formations peuvent concerner aussi bien le b.a.-ba (apprentissage du langage des signes) que l’acquisition de compétences professionnelles (telles que des activités de marketing “signées” face caméra).