Alexander De Croo: “les pouvoirs publics peuvent faire la différence”

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Par · 23/02/2015

Lors d’un discours au salon e-commerce de Courtrai, le 1er décembre 2014, Alexander De Croo, ministre en charge de l’Agenda numérique et des Télécoms au niveau fédéral, revenait sur ce qu’il qualifie de “retard important par rapport aux pays voisins, que ce soit en taux de pénétration de l’e-commerce en général, de présence en-ligne des PME ou de nombre de start-ups numériques.”

Il relevait toutefois une certaine amélioration de la situation: progression de 25% en valeur générée en 2013, de quoi atteindre un chiffre d’affaires global de 1,9 milliard d’euros. Sans doute 2 milliards en 2014. “Mais le fossé ne se comble pas parce que les pays voisins, eux aussi, sont en progression.” Et d’ajouter: “quatre des cinq principaux sites d’e-commerce de Belgique sont… étrangers.”

Un rôle d’impulsion

Alexander de Croo: “Nous voulons donner un coup de pouce au secteur de l’e-commerce de telle sorte qu’il puisse faire armes égales avec les pays voisins.”

Abordant le rôle des pouvoirs publics, ce libéral flamand déclare: “quand j’étais encore entrepreneur, je ne voulais pas que les pouvoirs publics s’en mêlent trop. Aujourd’hui, je pense qu’ils peuvent réellement faire la différence. Nous voulons donner un coup de pouce au secteur de l’e-commerce de telle sorte qu’il puisse faire armes égales avec les pays voisins.

Cela commence par une stratégie économique claire qui doit bénéficier à l’ensemble de notre économie.” Ce qui, côté libéral, se traduit notamment, on le sait, par des coûts salariaux plus bas et un travail rendu plus flexible.

On attend, pour le printemps, un programme plus précis, détaillant les mesures et initiatives que proposerait le ministre.

Pour ce qui est des recettes à appliquer au secteur spécifique de l’e-commerce, il dit vouloir “éviter de réinventer l’eau chaude en s’inspirant d’exemples tant locaux qu’étrangers. Il cite notamment l’exemple de la plate-forme Pharma R&D où se rencontrent pouvoirs publics et sociétés pharmaceutiques. “C’est devenu un incubateur pour des initiatives, avec allégement des règles ONSS pour les chercheurs.”

Une place pour les Régions?

2015 devrait donc voir naître une “e-commerce platform” favorisant échanges et concertations entre autorités publics et acteurs du secteur. Du côté régional wallon (en l’occurrence du côté de la  nouvelle Agence du Numérique, ex-AWT), on espère que cette plate-forme s’ouvrira aussi à des représentants des économies régionales. Ce qui serait déjà une amélioration par rapport à la situation actuelle où la coopération (ou concertation) entre Régions ou entre Régions et fédéral brille par son absence. Le seul point de contact se fait via la plate-forme eTIC. Un peu court…

Si l’on s’en réfère aux déclarations d’Alexander De Croo, cette “plate-forme” pourrait aborder des sujets tels que:

  • une harmonisation des règles européennes en matière de sécurité de produits
  • le recours à une plate-forme de paiement en-ligne “fiable et largement acceptée”
  • une réflexion en matière de législation sur le travail de nuit “afin de rendre les processus de préparation nocturne de commandes concurrentiels par rapport aux pays voisins”
  • une amélioration de la sécurité en-ligne par le biais d’un meilleur suivi des plaintes.

On croit entendre le discours de Comeos… Voir l’article que nous y avions consacré.