Bruxelles “Co-Create” sur la rampe de lancement

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Par · 13/02/2015

A Bruxelles, Innoviris jouera la pilote et coordinateur dans le cadre du programme Co-Create-Living Labs qui est actuellement en phase de préparation.

Objectif: “opérer un rapprochement entre la population bruxelloise, le monde de la recherche et de l’innovation, le monde associatif et celui de l’entreprise, maximiser la valorisation de la recherche et installer le concept de co-création et co-recherche dans le processus d’innovation afin de veiller à ce que les développements et la création aient réellement un impact”, souligne Katrien Mondt, directrice d’Innoviris.

Premiers pas

Pour explorer cette piste des “living labs”, identifiée comme “outil d’innovation majeure, en particulier en zone urbaine” dans le plan régional d’innovation (datant de 2012), la Région bruxelloise a d’abord fait ses premiers pas en s’accrochant au wagon flamand du programme Proeftuin ZorginnovatieRuimte Vlaanderen. Son thème: la problématique du vieillissement de la population. Objectif: “stimuler l’innovation dans les soins de santé pour les personnes âgées par le soutien de projets innovants”, en matière de prévention, sensibilisation, diagnostic, soins et interventions.

La participation de Bruxelles, sous la houlette d’Innoviris, à ce programme flamand a été baptisée “Innovative Brussels Care” (volet bruxellois du programme flamand Actief Zorgzame Buurt) et a permis de financer deux projets impliquant notamment les communes d’Etterbeek et de Schaerbeek.

A savoir:

  • MeetMove: évaluation de “l’impact physique, mental et social de programmes d’activités physiques adaptées (APA) auprès de populations fragilisées vivant dans leur quartier”; le projet devrait notamment déboucher sur le lancement de solutions d’aid au maintien à domicile et au bien-être;
  • Inspirerend & innovatief wonen & werken: renforcement de la qualité de vie des seniors dans leur voisinage par le biais de nouveaux modèles résidentiels et de nouveaux modèles de travail.

“Pendant un an, nous avons ainsi pu découvrir comment soutenir les différents participants à ce genre de living lab, comment identifier les problématiques de recherche, les intervenants”, explique Xavier Hulhoven, conseiller scientifique chez Innoviris. “Les enseignements que nous avons surtout retirés portent sur la manière de structurer et de concevoir la co-innovation et la co-recherche.”

Ces deux projets se poursuivront encore pendant un an ou deux. A l’issue de cette période, la Région décidera s’il est utile de prolonger l’expérience, dans ce thème spécifique.

Loin de la technologie. Quoique…

Le premier thème que Bruxelles s’est choisie pour son programme Co-Create est celui de l’alimentation durable. Les projets pré-sélectionnés se concentrent essentiellement sur les sujets de la production, de la distribution, de la consommation et de l’accessibilité de systèmes d’alimentation durable. Sans lien étroit ou fil rouge avec le numérique et l’IT.

Même si les nouvelles technologies y joueront potentiellement un rôle dans la mesure où, pour être retenu et financé, un projet doit notamment “être axé sur des technologies nécessitant des ajustements ou des adaptations à de nouveaux marchés.”

Katrien Mondt (Innoviris): “Vu l’importance de l’IT et du numérique en Région bruxelloise, nul doute qu’on les retrouve à l’avenir dans de futurs projets de living labs.”

Les propositions de dossiers (complets) devront être déposées au plus tard le 30 avril.

Mais, souligne Katrien Mondt, “de ce premier thème, nous dégagerons des expériences devant nous permettre de mener des actions plus récurrentes, autour d’autres problématiques. Et vu l’importance de l’IT et du numérique en Région bruxelloise, nul doute qu’on les retrouve à l’avenir dans de futurs projets de living labs.”

L’approche bruxelloise

Grâce à l’expérience “Innovative Brussels Care” et à la collaboration avec iMinds et l’IWT, côté flamand, les responsables bruxellois ont pu affiner leur propre vision d’un living lab.

C’est ainsi qu’il a été décidé que l’approche se ferait sous l’angle du projet. Pas question de créer un living lab et de le “peupler” ensuite de projets. Pas de financement structurel. “Ce sont les projets qui donneront naissance à des living labs dont la durée dépendra de la nature du projet” (durée maximale de 3 ans, du moins via financement public)”, explique Xavier Hulhoven. “Le pilotage de chaque living lab sera confié au consortium créé autour du projet de recherche. La condition sine qua non pour qu’un dossier soit accepté est en effet, a minimal, qu’un porteur de projet soit identifié et qu’il propose et crée un ensemble d’espaces de co-création. C’est le socle minimum d’un consortium.

La plate-forme d’innovation qui devra se mettre en place pour chaque projet (et donc chaque living lab) différera aussi quelque peu du modèle suivi par la Flandre dans le cadre de son Proeftuin ZorginnovatieRuimte. “Ce programme est très orienté tests par les usagers. Nous désirons aller plus loin et impliquer les usagers dès le stade de la création. Ne pas les limiter à un rôle d’évaluateurs.”

Autre volonté: mettre en oeuvre une “structure transversale entre les projets afin de susciter une dynamique commune à tous les projets, afin de pouvoir soutenir l’innovation, les échanges de bonnes pratiques et le secteur lui-même, notamment en matière réglementaire.”