BeAngels: “spécialiser” l’investissement pro-IT

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Par · 05/02/2015

Le réseau francophone de business angels BeAngels (Bruxelles-Capitale et Wallonie) a décidé de muscler quelque peu ses compétences dans l’analyse et l’investissement dans des projets orientés IT, Internet et numérique.

Il dit vouloir ainsi redresser un déséquilibre – ou une faiblesse – dans son action. En effet, si 50 à 60% des dossiers et demandes de financement qu’il reçoit [250 à 300 projets par an] viennent de sociétés (jeunes) ou de porteurs de projets positionnés dans le monde de l’informatique ou d’Internet, les dossiers estampillés IT/Internet ne représentent par contre que 30% des interventions par des membres du réseau.

Cela “coince” donc. Mais où et pourquoi?

Plusieurs raisons sont évoquées par Claire Munck, CEO du réseau.

D’une part, des profils de business angels très diversifiés avec un nombre (proportionnellement) insuffisant de personnes connaissant ou s’intéressant au secteur IT/numérique. En cela, la composition du réseau francophone belge se distingue quelque peu de celle d’autres réseaux de business angels européens où le rapport “dossiers reçus/financements”, au rayon IT et numérique, est largement plus équilibré, voire penche en faveur des actions d’investissement.

“Rassembler de nouvelles compétences, attirer davantage d’investisseurs opérant essentiellement dans l’IT et le numérique.”

“Chez BeAngels, trop peu d’investisseurs viennent de ce secteur. Il y a donc un déficit en connaissances pour juger des opportunités sur un secteur qui évolue très vite.”

D’autre part, les membres du réseau ne trouvent pas toujours dans les dossiers qui leur sont proposés les perspectives économiques, les business models qu’ils recherchent. “Ces dernières années, on a par exemple vu se multiplier les projets de sociétés basés sur le lancement d’une appli mobile, dans une perspective de quick win et de revente rapide à un repreneur, éventuellement étranger Les business angels ne se retrouvent pas dans ce genre de scénario. Ce gende de business module n’est pas associé à de la création de valeur à long terme mais au contraire à un besoin d’investir fortement en marketing, en création de communauté. Les business angels, eux, recherchent une création de valeur ajoutée qui leur permette, à 5 ou 9 ans, de retirer une plus-value. Ils ont par ailleurs des doutes sur la capacité d’une petite société belge, créatrice d’une appi, à attirer l’attention d’un gros repreneur étranger…”, souligne Claire Munck.

Redresser la barre

Pour se doter les moyens d’investir davantage dans des dossiers IT/numérique, BeAngels a décidé de créer un “cluster ICT/Digital” en procédant par étapes. Dans un premier temps, Jean-Pol Boone, issu de ce secteur (voir sa petite bio en encadré ci-desosus), siégera désormais au comité de sélection “générique” de BeAngels.

Bio flash de Jean-Pol Boone

Jean-Pol Boone est membre du conseil d’administration de l’UCM.

Ancien “Chief Digital Officer” du groupe ShopInvest, il y avait été chargé de développer les activités à l’international. Il fut aussi l’un des fondateurs de Outlet-Avenue et le directeur général – à titre intérimaire – de Foto.com. Son parcours professionnel mentionne également un passage chez Vivendi, en qualité de directeur Business Development (notamment pour le service VOD), chez Universal Music, dont il fut le directeur belge, et chez Canal+, à un poste de directeur marketing “Numedia”.

 

Il sera par ailleurs chargé, dès à présent, de formaliser et d’animer une sorte de “sous-communauté de business angels s’intéressant à des investissements dans l’IT et le numérique”. Objectif: “rassembler des compétences, attirer de nouveaux investisseurs qui, jusqu’à présent, n’avaient pas envisagé de rejoindre les rangs de BeAngels, estimant que le réseau n’était pas suffisamment spécialisé ou actif dans les domaines qu’ils privilégient.”

A court terme, le trajet d’analyse des dossiers IT/numériques déposés ne sera pas modifié. A terme, par contre, à condition qu’une telle “sous-communauté” se constitue sur des bases suffisamment solides, BeAngels mettra en oeuvre un circuit supplémentaire de “première lecture et de première instruction du dossier. Sur base d’avis d’experts et dans la foulée de leads habitués à investir dans des projets IT et numériques, l’espoir est de convaincre plus aisément les autres business angels de faire de même.”

Une fois par mois, un sous-comité de sélection, composé d’investisseurs spécialisés dans

le domaine, pourrait se réunir afin de “valider certains aspects de business model, de technologie et de marché avant que les projets ne passent devant le forum mensuel.”