Wall4u: faire du “mur social” un instrument d’animation au long cours

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Par · 13/11/2014

Pour animer les événements en tous genres, les “tweet walls” ou “murs sociaux” sont devenus un support très recherché. Sorte de miroirs sur lesquels les communicants de tous poils peuvent suivre le fil de leurs “conversations” gazouillantes.

Wall4u est l’une des solutions locales qui, aux côtés de TweetWall Pro et de PictaWall, tente de se faire une place au soleil. Avec, depuis peu, un positionnement plus différenciateur.

Il y avait déjà le fait que Wall4u ne se contente pas de fédérer sur un grand écran tous les tweets pianotés à l’occasion d’un événement mais les conjugue avec d’autres médias sociaux (posts Facebook, Google+, Instagram), avec du vidéostreaming, des podcasts…

S’y ajoute désormais aussi une stratégie d’animation plus globale qui commence bien avant l’événement lui-même et en assure le suivi. Pour ce faire, Wall4u se recentre sur la société qui fut à l’origine de ce projet de “mur social”. A savoir, l’agence de communication NeoVectis.

Désormais, le “mur social”, par définition éphémère puisque lié à un événement, à une manifestation, à une animation ponctuelle, aura un avant et un après.

Recréer du liant

“Tels qu’utilisés jusqu’ici, les “murs sociaux” ne permettent pas d’exploiter un événement de manière optimale. Il y a un manque de mobilisation avant et de suivi après. C’est ce constat qui nous a amené à revoir notre stratégie et notre offre”, explique Geoffrey Parks, co-initiateur de Wall4u. “Nous voulons proposer une solution de réelle communication interactive.”

Autre constat: les organisateurs d’événements ne sont pas forcément ceux qui tiennent les cordons de la bourse. Les véritables vecteurs de monétisation sont les partenaires et sponsors de ces événements.

La “formule” Wall4u se structure donc désormais en trois volets. Un “avant”, où NeoVectis prend en charge l’orchestration de la communication. Un “pendant”, où le mur social entre en jeu mais pas en solo: NeoVectis opère en collaboration avec des partenaires, tels que LEDcom, société de Boncelles spécialisée dans l’installation d’écrans géants LED (marché du “signalétique numérique”), ou EASI, agence Web bruxelloise également active dans la veille stratégique et économique.

Et, enfin, un “après”, phase pendant laquelle l’interaction avec les participants de l’événement ou les “suiveurs” sur Internet se poursuit. “L’idée est de fidéliser cette communauté, de recueillir ses impressions, de récolter des conseils d’amélioration… Nous affinons en outre les profils des membres de la communauté, par croisement de données entre Twitter, Facebook… Nous pouvons ainsi fournir un rapport détaillé et précis à nos clients, disposer d’éléments plus concrets et convaincants pour qu’ils attirent de nouveaux sponsors lors d’un prochain événement…”

Une première au Rallye du Condroz

NeoVectis inaugurait sa nouvelle stratégie à l’occasion du récent Rallye du Condroz. L’animation participative a commencé bien en amont, la société prenant en charge la communication “sociale”: orchestration de la page Facebook, intervention sur le site officiel, droits temporaires d’administrateur du compte Twitter octroyés à un collaborateur de NeoVectis.

“L’idée était de mobiliser avant l’événement, d’organiser un concours, des calls to action…”. Résultat? 40.000 vues sur Facebook, dont plus de la moitié émanant de nouveaux fans, et une augmentation très sensible des “like”.

Pendant l’événement, c’est une petite armada de supports d’interaction qui a été déployée: tweet wall, deux écrans géants, 20 écrans LCD sur le site principal (en partenariat avec LEDcom); intégration de flux vidéo montrant par exemple les voitures aux stands; application second screen (développée par NeoVectis) permettant aux internautes d’accéder aux mêmes informations que les spectateurs; plate-forme Internet dédiée au Rallye où les internautes pouvaient interagir, charger les photos prises eux-mêmes, accéder aux réseaux sociaux… Cela permettait d’avoir un récit complet, une vision kaléidoscopique de toutes les spéciales “et de susciter davantage l’interaction des gens. Quant aux partenaires, ils gagnaient ainsi évidemment en visibilité”.

Résultat chiffré: 6.000 vues pendant l’événement. L’“après”, lui, n’est pas encore terminé puisque le second écran reste actif pour poursuivre la “conversation” et pousser la communauté à demeurer active.

Maîtriser la croissance

L’animation réalisée par NeoVectis lors du Rallye du Condroz a attiré l’attention d’autres organisateurs de rallyes en Europe. Mais c’est vers d’autres clientèles potentielles que la société tourne aujourd’hui également ses regards. A commencer par “les grands organisateurs d’événements, les entreprises qui désirent booster leur stratégie de visibilité et leurs interactions avec le public” et, en cette veille de fêtes de fin d’année, les centres commerciaux.

Son expansion commerciale, NeoVectis la voit non seulement en Belgique mais également à l’étranger. Et pas forcément dans des pays voisins. Ses regards se tournent plutôt vers des pays qui sont à la fois très demandeurs et, pour certains aspects, en avance sur nos contrées.

Geoffrey Parks prend par exemple le chemin du Kenya en ce mois de novembre, un pays qu’il estime très porteur pour la solution NeoVectis: “il y a là-bas un énorme potentiel. Le Kenya est le hub technologique de l’Afrique. C’est le leader mondial en termes de paiement mobile, parce que le smartphone et le 4G pallient à la faiblesse des infrastructures traditionnelles. Les pays BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) sont en train de se stabiliser tandis que d’autres pays, parmi lesquels le Kenya et la Côte d’Ivoire, sont présentés comme les prochains pays à forte croissance, avec une progression à deux chiffres. Les Africains sont en outre accros aux réseaux sociaux.”

D’autres horizons seront explorés, par opportunités lors d’événements-phare, tels que de grandes manifestations sportives.

Pour financer son expansion – tant en termes d’équipe, d’évolution du concept, de développement d’applis, et de pénétration de marchés -, NeoVectis prépare une levée de fonds (elle espère réunir quelque 100.000 euros) auprès d’investisseurs privés, dans un premier temps. “Si on parvient à les attirer, ce sera plus facile de lever des fonds publics…”

Par contre, NeoVectis ne semble pas être très tentée par des financements venant de business angels: “nous voulons conserver la cohésion de nos décisions au sein de l’équipe. Un investisseur peut certes prendre des parts dans le capital mais nous ne voulons pas qu’il impose de vision agressive en termes de retour sur investissement à court terme. Ce serait nous orienter vers une politique elle aussi agressive. Ce dont nous ne voulons pas.”