Hyper-connecté mais qui tire les ficelles?

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Par · 24/10/2014

Source: Symantec

Certes les objets et équipements connectés peuvent, de par leur multitude, “démultiplier les capacités de communications entre personnes et objets et, dès lors, rendre potentiellement les choix plus intelligents mais”, souligne Philippe Drugmand, responsable du département R&D au CETIC, “ce dialogue plus riche s’accompagne d’une perte de contrôle”.

La perte de contrôle concerne les données (et la vie privée) mais aussi les décisions qui sont prises “ailleurs”, par d’autres, sur base de tendances, schémas de comportement, moyennes etc.

Perte de contrôle aussi dans la mesure où l’individu lambda ne décide plus des systèmes et capteurs qui opèrent. “Désormais, on découvre des objets inconnus qui sont présents dans l’environnement et dont on ne sait pas quels sont les “services”, les prescrits en termes d’identification, etc. Certes, sous IPv6, chaque objet est associé à une adresse absolue unique et sa description permet de savoir ce qu’il fait et dès lors d’interagir directement avec lui. Toutefois, les fournisseurs veulent capturer ces interactions, ‘propriétariser’ la consommation de services.”

Pour que l’utilisateur retrouve un minimum de contrôle, puisse décider quoi bloquer ou autoriser, “développeurs et fournisseurs devront faire preuve de transparence et les interfaces de configuration devront être présentées de manière pédagogique.”

Le cas Nest

Qui a la main, le contrôle des données qui sont ‘captées’ au niveau de chaque usager? Qui se donne le droit et la capacité de les exploiter?

Prenons l’exemple des capteurs et thermostats connectés Nest. Relire l’article que nous lui avons consacré. Les données sont clairement la ‘propriété’ de Nest. C’est la société qui en gère le stockage et l’exploitation. Cette latitude n’est même pas octroyée par exemple au distributeur d’électricité avec lequel la société (filiale de Google, rappelons-le quand même) passe pourtant parfois contrat (ce qui est le cas de Lampiris en Belgique).

Nest s’en sert – ou s’en servira demain – pour les rentabiliser. En revendant les informations sur votre comportement… à ce distributeur. Selon le principe du “laissez-nous faire, nous avons des moyens et des outils plus puissants et nous savons mieux que vous ce qu’il est possible d’en faire”, rappelle Philippe Drugmand. “La société fait valoir le fait que la collecte de données à grande échelle et leur analyse permet d’optimiser les consommations et, notamment, les schémas de délestage. Jusqu’à 3% aux Etats-Unis? Mais cela ne marche évidemment que sur de grands marchés.”