Hackathon Bruxelles: quand les citoyens se mêlent d’open data

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Par · 20/10/2014

Premier Hackathon sur le thème de l’utilisation des open data à Bruxelles, ce week-end, organisé par Global Enterprise et hébergé par le centre de coworking Transforma. L’occasion pour la bonne quarantaine de participants (des étudiants pour près de la moitié) d’imaginer des applications et solutions exploitant ces données publiques accessibles (1). Co-sponsors de l’événement: le GIAL (partenaire informatique des administrations publiques de la Ville de Bruxelles) et le CIRB (Centre Informatique pour la Région bruxelloise).

Pendant environ 36 heures, après que l’ensemble des participants aient choisi 7 projets parmi les idées “pitchées”, des équipes ont travaillé quasi sans relâche en vue d’en sortir un prototype le plus évolué possible.

Champions des croisements

Commençons par le prix, octroyé par la Ville de Bruxelles, qui récompensait le projet ayant utilisé le plus grand nombre de jeux et sources de données. Il est allé – haut la main – à “Think of the Children”. L’idée: identifier de manière très visuelle, sur une carte, la situation des différentes régions, zones, communes du pays en termes de capacité des écoles (tous types confondus) à faire face à la demande.

Pendant le 36 heures du hackathon, l’équipe a collecté, traduit (les formats et critères sont souvent disparates), consolidé et interprété des données venant de 8 sources différentes (listings des administrations régionales, statistiques INS, données géographiques, codes postaux, géolocalisation d’écoles via Open Street Map…). Résultat:  une carte de la Belgique qui illustre par codage couleur la situation de chaque entité en termes de places disponibles.

L’objectif est également de pouvoir extrapoler la situation par rapport à la croissance anticipée de la population.

La solution permet de “mesurer” chaque entité (jusqu’à la dimension d’une commune) en termes de rapport population/places par tranche d’âge. L’exercice a déjà été réalisé pour les niveaux primaire et pré-scolaire.

L’idée générale (moyennant enrichissement des données)? Pouvoir fournir à terme aux décideurs un outil de décision sur les meilleurs endroits où bâtir ou ouvrir de nouvelles écoles et aux simples citoyens des indications sur les endroits du pays où ils peuvent aller emménager en ayant toute assurance sur la scolarité de leurs enfants.

Un proto équilibré

Le prix du meilleur prototype, décerné par La Région de Bruxelles-Capitale, a récompensé les efforts d’une équipe (entièrement féminine) qui proposait le projet BOW (Brussels Open WiFi). Il s’agit d’une appli qui permettrait de repérer les hotspots WiFi se trouvant à proximité ou dans un certain rayon d’actions de l’endroit où l’on se trouve. Avec géolocalisation sur une carte, indication du chemin à suivre pour le rejoindre, informations sur les services et conditions de chaque site WiFi. Avec possibilité d’utiliser l’appli selon trois profils d’utilisateur: l’usager périodique, l’utilisateur qui utilise les ressources WiFi de manière intensive et veut être actif au sein d’une communauté (de coworkers, par exemple), la personne qui veut elle-même mettre une micro-structure WiFi à disposition pour attirer d’autres usagers et leur offrir par exemple un espace de travail.

Ce prototype n’était sans doute pas le plus abouti techniquement et fonctionnellement mais a séduit le jury par l’attention qui avait été prêtée à la fois aux fonctionnalités (inachevées, certes) de l’application, à la logique et convivialité de l’interface, à l’implémentation prévue à la fois pour publication Internet, smartphone et tablette, à l’aspect communautaire et participatif qu’autorisera potentiellement l’appli.

Les open data, ça se monétise (aussi)

Un troisième prix récompensait le projet qui présentait les plus belles perspectives en termes de potentiel économique. Octroyé par BECI (Brussels Enterprise Commerce & Industrie), il a été décerné au projet Publi-Ciy. Un projet qui, dans son positionnement, oscille encore et devra nécessairement réconcilier une volonté de “conscientisation sociétale” et un positionnement nettement plus commercial.

L’appli mobile vise à permettre à ses utilisateurs de prendre un cliché des panneaux publicitaires installés dans les endroits publics que les citoyens trouvent, selon le cas, dérangeants, déplacés, amusants, etc. etc. Aimer ou ne pas aimer, commenter, dénoncer une exploitation malvenue de tel ou tel thème, un placement inopportun en fonction de l’environnement… Voilà ce que propose Publi-City “afin de redonner la parole au citoyen face aux annonceurs et publicistes”.

Le côté monétisation viendra par la valeur qu’y trouveront justement ces derniers, avides de réactions du public afin de mieux gérer leur stratégie. L’espoir, sous un angle davantage “engagement citoyen”, est de pouvoir peser sur le type de publicités qui agrémentent ou défigurent nos rues, arrêts de bus, environs d’écoles etc.


Des jeux de données avaient notamment été mis à disposition par Bruxelles Mobilité, le CIRB (base de données Urbis), la Ville de Bruxelles (jeux de données proposés via sa plate-forme open data http://opendata.bruxelles.be), le Parlement bruxellois, les autorités fédérales et wallonnes (données au niveau communal) ainsi que par Elia. [ Retour au texte ]