Le secteur IT au Québec: vivace et méconnu

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Par · 09/09/2014

Source: BranchezVous.com

Le secteur IT québécois se caractérise par une grande diversité de segments d’activités. Parmi les plus actifs citons les services IT, le monde du “divertissement numérique” (jeux vidéo – en ce compris en-ligne-, effets spéciaux, animation), le développement d’applications, les réseaux, équipements télécoms et applications mobiles, l’optique/photonique, ou encore la micro- et nano-électronique.

Le Québec a vu s’implanter pas mal de grands noms internationaux, parfois par le biais de rachats d’acteurs locaux. Citons ainsi SAP qui y a implanté des SAP Labs, Dassault, Agfa, Opentext, Fujitsu (qui a racheté la société canadienne de consultance DMR Research), IBM (dont l’une des acquisitions sur le terrain de la business intelligence fut la canadienne Cognos), Ericsson Research, Sagem…

Passons maintenant à quelques noms d’acteurs locaux qui émergent dans leurs catégories respectives:

  • services IT: considéré comme le plus important sous-secteur IT québécois, il a vu naître des acteurs tels CGI (qui a racheté Logica et emploie 71.000 personnes dans le monde), ACCEO ou Telus Santé
  • télécoms: Telus, Bell, Videotron, Cogeco, Allstream, Rogers Communications…; à noter que le Canada a été le berceau de grands noms tels que Lucent, Bell Labs, Mitel ou encore Aastra
  • sécurité: Forensic Technology
  • solutions graphiques et traitement de l’image: Matrox
  • solutions IT pour le secteur scolaire: GRICS
  • solutions cloud de gestion RH: Taleo
  • jeux vidéo et interactifs: Behaviour Interactive, Frima Studio, Sarbakan, Tribal Nova… Le Québec est aussi un lieu important d’implantation pour l’américain Electronics Arts, le japonais Eidos ou les français Ubisoft et Gameloft
  • production numérique et multimédia: Sid Lee (services marketing interactifs), Moment Factory
  • animation 3D et effets spéciaux: Softimage (gros succès pendant les années 90 avait d’être successivement rachetée par Microsoft, Avid et Autodesk – cette dernière, l’un des grands nom de la CAO, ayant décidé d’arrêter le support du produit en 2016), Digital Dimension, Quazal (infrastructure de développement pour MOOC), Alchemic Dream (jeux MMOG)…
  • optique/photonique: le Québec accueille pas moins de 10 centres de recherches qui développent des activités dans les domaines de l’instrumentation, de l’imagerie, des communications optiques et de la fibre optique
  • micro-électronique: épinglons notamment le C2MI (Centre de Collaboration MiQro Innovation), un centre d’excellence spécialisé en microsystèmes et assemblages de puces électroniques, qui est une initiative conjointe entre IBM, Dalsa Semiconducteur, l’Université de Sherbrooke et le gouvernement québécois
  • nanotechnologies: ce segment a notamment pour débouchés le secteur de l’électronique de pointe (dans les régions de l’Estrie et de la Montérégie). Au début de cette décennie, on dénombrait une quarantaine de PME actives dans ce secteur, dont près de la moitié travaillaient en liaison avec des chercheurs universitaires. NanoQuébec, organe de concertation de cette filière, collabore en outre avec Prompt-Québec (voir notre répertoire d’acteurs pour plus de détails) pour des projets de micro-électronique, de photonique et de télécommunications. En 2010, 39% des 175 chercheurs universitaires spécialisés en nanosciences travaillaient spécifiquement à des recherches en nano-électronique. Citons notamment le centre d’expertise de l’Université de Montéal et l’INF (Infrastructure de Nanostructures et de Femtoscience) qui a  bénéficié d’un investissement de plus de 60 millions de dollars depuis 2002, sous la forme de subsides émanant de la Fondation Canadienne pour l’Innovation (FCI) et du gouvernement du Québec.

Le secteur ICT québécois en chiffres 

Le dernier bilan chiffré du secteur IT qu’a réalisé l’AWEX remonte à 2008 mais, comme on le verra plus loin, la majeure partie de ces chiffres restent d’actualité.

L’IT québécoise, c’est donc:

– 7.300 sociétés, dont 2.700 sociétés opérant dans le secteur du logiciel dans la zone métropolitaine du “Grand Montréal”

– un chiffre d’affaires cumulé de 33 milliards de dollars

– 5,1% du PIB et une croissance sectorielle “de 2 à 2,6 fois plus rapide que le reste de l’économie”

– 1,1 milliard de dollars en R&D

Source: AQT

Emploi? 146.000 personnes, soit 3,7% de l’emploi total au Québec.

Quelque 120.000 emplois se concentrent dans la zone du “Grand Montréal”. Dont 110.000 emplois pour le secteur du logiciel (e-commerce, ERP, finances, santé, transport, logistique, enseignement, imagerie). Le secteur des médias numériques interactifs est, lui aussi, bien représenté, puisqu’il se compose de quelque 85 entreprises, générant 5.300 emplois.

Ces cinq dernières années, l’emploi dans le secteur ICT (zone du Grand Montréal) a progressé en moyenne de 1,5% par an.

Le secteur IT intervient dans les exportations à hauteur de 6,5 milliards de dollars (2007), dont 60% prennent la destination des Etats-Unis.

Capital-risque investi dans des PME du secteur ICT: 210 millions de dollars en 2007.

Ressources humainesprès de 11.000 étudiants universitaires inscrits dans des programmes liés à l’industrie de l’ICT.

Des chiffres plus récents (2012) émanant de TechnoCompétences (comité sectoriel de promotion de l’emploi dans le secteur ICT) démontrent que le secteur se maintient plutôt bien:

– secteur ICT (pour l’ensemble du Québec): 184.000 emplois, plus de 7.000 entreprises

– secteur du multimédia: 9.000 emplois, contre 1.200 dix ans auparavant

– PIB généré: 12,5 milliards de dollars (chiffre 2009)

– postes à pourvoir: un total estimé de 7.500 emplois à court terme (selon des chiffres du Réseau Action TI, anciennement connu sous le nom de Fédération Informatique du Québec).

A consulter aussi, cette présentation chiffrée du secteur ICT sur Slideshare. Source: TechnoMontréal.

Selon des chiffres de l’Institut de la Statistique du Québec, le secteur ICT du Grand Montréal représentait, pour sa part, en 2012, un total d’emplois de 92.377 personnes, soit 8% de l’emploi total. La métropole représente 73% des emplois ICT du Québec et environ 85% des dépenses de R&D consacrées à l’ICT.

Le Grand Montréal pointe par ailleurs à la troisième position des 20 plus importantes métropoles nord-américaines (derrière San Francisco et Seattle) en termes de croissance de l’emploi en ICT entre 2008 et 2012. Son score: + 2,5% (contre 14,3% pour San Francisco et 3% pour Seattle). New York, elle, apparaissait en recul (- 3,1%).

Le Grand Montréal a par ailleurs été pointée parmi les 21 métropoles intelligentes 2013 (classement Smart 21) par l’Intelligent Community Forum pour ses réalisations en matière d’application de nouvelles technologies. Cette spécificité a donné récemment lieu à une mission économique de la Province de Namur qui a permis à une délégation locale d’aller confronter les projets Namur Digital City et Trakk (hub créatif) aux réalisations québécoises.