BSB cède ses activités SAP à… son ancien directeur

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Par · 15/05/2014

Voici quelques mois, après avoir défini le nouveau positionnement opérationnel de sa société et orchestré la recherche d’un nouveau partenaire financier pouvant recapitaliser la société, Jean Martin, CEO et fondateur de BSB, se faisait débarquer par les nouveaux propriétaires. En l’occurrence le groupe tunisien Vemeg qui avait apporté les capitaux recherchés et avait activé l’option de prise de contrôle total.

Aujourd’hui, Jean Martin “refait surface” en “récupérant” le département SAP qu’il avait en son temps constitué au sein de BSB. La convention de cession a été signée ce 14 mai et, sauf opposition d’un tiers, devrait être actée dans le délai légal de 40 jours.

BSB, sous l’impulsion de ses nouveaux propriétaires, a en effet décidé de se reconcentrer exclusivement sur son coeur de métier premier qui est l’édition de logiciels et l’offre de services destinés au secteur banque/assurances (solutions Soliam et Solife).

Entre-temps, Jean Martin a créé la société Sapristic en collaboration avec Bernard Dauby, qui est en charge de l’activité SAP au sein de BSB.

Jean Martin: “BSB avait surtout axé sa stratégie sur le développement à l’international. Chez Sapristic, nous focaliserons ses efforts sur le développement local des activités autour des produits et solutions SAP, notamment SAP HANA.”

La nouvelle entité, qui s’appuie sur la vingtaine de consultants de ce département (20 personnes en Belgique et 2 à Luxembourg), proposera des services de déploiement, d’intégration et de maintenance de projets SAP (notamment avec les solutions SAP HANA) sur les marchés belge et luxembourgeois.

Sa cible: les grosses PME (tous secteurs confondus). “La moitié des clients évoluent dans le secteur public ou para-public, l’autre moitié dans l’industrie. Nous allons évidemment continuer à les desservir”, déclare Jean Martin.

“Les activités offrent un beau potentiel de croissance et de développement. Il y a très certainement place, notamment en Wallonie, pour un acteur local, positionné sur ce terrain [SAP]. BSB avait surtout axé sa stratégie sur le développement à l’international. L’entité SAP ne bénéficiait donc pas d’une stratégie de développement active. Chez Sapristic, ce sera notre activité principale, qui focalisera nos efforts de développement.”

Jean Martin opérera en tant que CEO de Sapristic et sera en charge du développement de la stratégie et du développement commercial. La direction quotidienne de la société, quant à elle, est confiée à Bernard Dauby.

Ironie de l’histoire

Ce n’est pas la première fois, en fait, que BSB se posait des questions sur l’avenir de ses activités SAP. Ce département avait vu le jour en 2012, dans le foulée d’un contrat passé avec la SWDE (Société wallonne des Eaux).

Par la suite, le département avait eu quelques difficultés à décrocher suffisamment de clients pour atteindre le minimum de taille critique qui aurait justifié son maintien. Alors qu’il dirigeait encore BSB, Jean Martin s’était alors demandé s’il ne vaudrait pas mieux s’en défaire. L’autre possibilité était de renforcer l’unité en recrutant une personne qui prendrait son destin à bras-le-corps. C’est cette option qui avait été choisie, via le recrutement de Bernard Dauby (ex-Deloitte Luxembourg).

A l’époque (2013), Jean Martin avait donné à Bernard Dauby un an pour assurer la pérennité de l’unité via un doublement des activités et le développement de synergies avec les autres activités de BSB.

Voici ce qu’il nous déclarait encore en début d’année (avant la prise de contrôle total par Vermeg): “il y a une connexité potentielle entre l’axe SAP et le modèle SaaS développé par BSB. Ces deux axes nous permettraient de proposer un service complet aux compagnies d’assurance: gestion documentaire, comptabilité, applications métier…” Il envisageait par exemple d’intégrer certains produits SAP (Extended Enterprise Content Management, services “in-memory” HANA …) dans les gammes Solife et Soliam.

Aujourd’hui, “il n’y a plus de points de convergence business avec BSB”, déclare-t-il. Mais sans que cela n’ait, comme on l’a vu, un impact pour les clients existants qui constituent le socle du début d’activités de Sapristic.