Collections des “ancêtres” informatiques de Belgique: destination Salzinnes

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Par · 21/03/2014

Si le processus entamé suit normalement son cours (une promesse de vente a été signée), les collections Bull, Unisys, Informatique & Bible (Maredsous) et Jacques Lemaire qui recèlent quelques beaux “vestiges” du passé informatique belge trouveront bientôt un nouveau toit dans la capitale régionale wallonne.

Après maintes recherches – et désillusions -, l’asbl qui gère ces collections et qui a conclu, l’année dernière, un accord de transfert des collections sous l’égide de la Fondation Roi Baudouin, a finalement déniché un espace suffisamment grand et financièrement abordable pour loger les collections existantes et se transformer en “espace muséal”.

Le site choisi (reste à signer le compromis de vente) est celui de l’Institut Saint-Aubain à Salzinnes, faubourg de Namur. La section secondaire de cette école ferme en effet ses portes fin juin et dispose d’un hall omnisports déjà vacant depuis plus de deux ans.

Il faudra certes le réaménager – en ce compris le remplacement du toit – mais l’espace est appréciable: plus de 800 m² (pouvant être éventuellement doublé en cas d’aménagement de deux niveaux), assorti de quelques espaces annexes (cafétéria, espaces pour bureaux et archives).

Reste à concrétiser l’essai

Une fois la convention définitive signée, le nouveau propriétaire des lieux sera la Fondation Roi Baudouin. C’est également par elle – et non pas par l’asbl NAM-IP (voir notre encadré pour le périple suivi jusqu’ici) – que les donations passeront. Raison pragmatique: la déductibilité fiscale que cela permet pour les donateurs et sponsors.

Il faudra en effet financer à la fois les aménagements (purement architecturaux ou à destination muséale), développer une muséographie, et supporter les frais de fonctionnement. A eux seuls, d’éventuels subsides de la Fédération Wallonie-Bruxelles (1) ne suffiront en effet pas.

Appel est donc lancé aux entreprises, voire aux simples passionnés ou mécènes, qui désireraient apporter leur contribution financière afin de faire de ce futur espace muséal non seulement un endroit où voir de “vieilles bécanes” mais surtout donner un sens au patrimoine informatique belge.

Source: Fondation Roi Baudouin

La manière dont les collections (matériels et logiciels informatiques, équipements mécanographiques, archives) seront présentées se voudra en effet dynamique et pédagogique, le passé devant expliquer le long cheminement du numérique et permettre aux jeunes générations, notamment, de redécouvrir concrètement tout ce qui sous-tend une réalité informatique et numérique trop souvent désincarnée à leurs yeux.

“Le but”, explique le Frère R.-Ferdinand Poswick, administrateur-directeur du Centre Informatique & Bible (Maredsous), “est de servir d’espace pédagogique, de destination touristique technologique et culturelle, de susciter – qui sait! – de nouvelles vocations informatiques. Mais aussi de servir d’instrument de recherche pour les étudiants [Ndlr: l’UNamur est déjà partante pour ce scénario], les chercheurs et les historiens.”


Un long périple

Dès l’été dernier, certaines collections risquant de se retrouver à la rue faute de support de la part de leurs détenteurs actuels (le cas de Bull en est un exemple), les responsables de ces 4 collections, qui avaient créé le collectif “Collections Informatiques en Belgique” (CIB), s’étaient mis en quête d’une solution. Entre-temps, le collectif s’est constitué en asbl qui, forçant en quelque sorte la chance pour un futur hébergement en terre namuroise, a pris le nom de… NAM-IP (Numerical Artifacts Memorial – Informatique Pionnière).

Entre-temps également, la Fondation Roi Baudouin a apporté son soutien actif au projet, constituant un Fonds “Informatique Pionnière en Belgique” auquel certaines des collections ont déjà pu être léguées par leurs détenteurs. Il s’agit, en l’occurrence, de celles de la Maison des Ecritures (Informatique & Bible) de l’Abbaye de Maredsous, de la collection Jean Lemaire (Bruxelles) et, dernière en date (le legs date de ce début 2014), de celle de Bull. Reste, à terme, à transférer éventuellement la collection Unisys.


Quel agenda?

Le compromis de vente pourrait être signé dans les prochaines semaines (voire jours). La collection Bull, déjà empaquetée à Grimbergen, devrait arriver à Namur fin avril, suivie cette année et en 2015 de ses consoeurs. Les travaux d’aménagement dureront certainement plusieurs mois. Et seront, dans une certaine mesure, dépendants des fonds et dons qui seront récoltés via la Fondation Roi Baudouin (pour toute information et des renseignements sur la marche à suivre pour procéder à un don ou devenir sponsor, utilisez ce lien)

Une ouverture au public ne peut donc être attendue avant 2015.

(1) En devenant création muséale, le “NAM” pourrait avoir automatiquement droit, pendant 5 ans, à des subsides de base. Le temps de prouver sa capacité à devenir un véritable musée. Au-delà de cette période probatoire, selon les activités et scénarios muséaux qui auront été mis en oeuvre, il pourrait être reconnu comme “institution muséale” ou (ce qui serait financièrement plus intéressant) comme musée de catégorie B. Parmi les critères à remplir: inventaire informatisé des collections, programme de recherche ouvert aux chercheurs extérieurs, centre de documentation, publications mettant en valeur les collections, organisation d’expositions… [ Retour au texte ]