Feu vert pour l’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation (AEI)

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Par · 16/12/2013

L’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation (AEI), fusion de l’ASE et de l’AST, n’est pas encore une réalité mais la dernière étape vers son lancement a été franchie cette semaine, via le feu vert qu’a donné le Gouvernement wallon pour sa mise en oeuvre.

Le décret permettant à l’AEI de voir le jour et à l’AWT – rebaptisée AWTIC – d’en devenir la filiale avait été adopté, sans modification du texte, par le Parlement wallon voici quelques semaines.

Des groupes de travail sont donc désormais à l’oeuvre pour régler tous les aspects juridiques, comptables ou encore fiscaux.

Prochaine étape (début 2014 sans doute): la désignation des nouveaux conseils d’administration et du nouveau patron de l’AEI. A noter que l’AWTIC devrait conserver son propre directeur.

L’AEI devrait devenir opérationnelle au premier trimestre ou “en tout cas”, avant la fin de la législature en cours. Son contrat de gestion, par contre, sera la responsabilité de la future direction et ne concrétisera qu’au début de la prochaine législature – “avec évaluation à mi-mandat (2 ans et demi)”. Pendant quelques mois, au début 2014, ce sera donc “business as usual.”

Quel rôle pour l’AEI?

L’AEI aura pour tâche de ‘proposer des services efficients d’appui et d’accompagnement au développement économique, technologique et numérique de la Wallonie {…]

Elle accompagne et appuie les entreprises dans leur stratégie d’innovation, et de créativité, en soutenant leur développement et, y compris par l’intermédiaire de sa filiale l’AWTIC (Agence Wallonne des Technologies de l’Information et de la Communication). […] Objectif: optimiser les synergies et coordonner les réseaux respectifs d’opérateurs que sont notamment: les structures locales de coordination (SLC) et leurs opérateurs agréés, les opérateurs agréés de l’Esprit d’Entreprendre [Ndlr: Chambre de commerce, UCM, CEEI…], Innovatech, LIEU (réseau Liaison Entreprises-Universités) et les partenaires de l’AWT.”

Des actions “plus concrètes et étroites” que par le passé devront en outre mises en oeuvre en liaison avec l’AWEx et les “outils” financiers (Sowalfin, Sogepa, SRIW, invests…). La SRIW et la Sowalfin, d’ailleurs, figurent dans l’actionnariat.

Dans son rôle d’accompagnement et de dynamisation du développement économique, l’AEI ne devra par ailleurs pas oublier l’“innovation non technologique, dont Creative Wallonia est l’un des moteurs, afin de mieux structurer l’ensemble des mesures prises pour dynamiser l’économie”, déclarait notamment Jean-Claude Marcourt en Commission du Parlement.

Unanimité au Parlement

Le décret donnant naissance à l’AEI avait, dans un premier temps, été discuté et adopté, le 12 novembre, en Commission de l’économie, du commerce extérieur et des technologies nouvelles.  Le 27, le texte passait, sans problème ni modification, en séance plénière.

La session en Commission ne fut guère l’objet de débats acharnés, l’ensemble des parlementaires, toutes couleurs politiques confondues, estimant que cette fusion de l’AST et de l’ASE représentait un bon moyen de simplifier le paysage de l’accompagnement des entreprises en Wallonie. Même si certains estimaient que le chemin était encore loin d’être terminé. Serge Kubla, par exemple, chef de file MR, soulignait que “la constitution de l’AEI ne peut être qu’un premier pas vers une simplification et rationalisation plus poussée des outils économiques de la Région, afin que le marché et les entreprises puissent en avoir une meilleure compréhension, voire puissent s’adresser un jour à une structure unique.”

Il demeurait par ailleurs prudent par rapport à l’effet que produirait réellement la fusion, préférant juger sur pièce: “Cela devient-il un tout? Est-ce simplement un outil ou est-ce l’agglomération de trois outils qui conservent une forme d’autonomie issue du passé?”

“Le fait de filialiser à 100 % l’AWT montre qu’il y a une logique cohérente, un seul outil avec une spécificité qui est maintenue.”

Autre petite “réserve” du MR: la raison pour laquelle l’AWT est “filialisée” au lieu d’être réellement intégrée à l’AEI. A ses yeux, “l’AWTIC est comme un petit outil, un peu perdu à Namur”.

Réponse de Jean-Claude Marcourt, ministre de l’Economie et des Nouvelles Technologies: “il n’y a pas eu d’intégration totale parce que l’AWT ne fait pas que des programmes à destination des entreprises. Tout ne passe pas uniquement par l’économique. Il ne faudrait pas que demain on résume l’AWT – transformée en AWTIC – en un simple soutien aux entreprises. Il y a aussi des soutiens vers les administrations, vers la société civile qu’il faut préserver. Mais le fait de filialiser à 100 % l’AWTIC montre bien que ce n’est pas une autonomie ou une baronnie. Il y a bien une logique cohérente. A savoir: un seul outil avec une spécificité qui est maintenue.”