Systemat: “intermédiateur” de solution cloud

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Par · 09/10/2013

Sans vouloir dévoiler l’ampleur des ressources qu’elle peut encore mobiliser, Systemat affirme que les capacités de ses infocentres sont encore “largement en-dessous de leurs capacités nominales”.

Le site “historique” est celui de Jumet qui accueille deux salles serveurs, reliées par fibre optique, distantes d’une centaine de mètres et qui opèrent en redondance, “une distance suffisante pour une clientèle de PME qui exigent des niveaux de SLA moins sévères”, explique Vincent Schaller, directeur commercial de la société. A noter que la société n’est pas propriétaire mais bien locataire du terrain. “La surface encore disponible est suffisante. Il n’y a donc aucune raison de construire une nouvelle salle ou un nouveau bâtiment.” D’autant plus qu’il y a toujours le “recours” du Grand-Duché de Luxembourg.

En 2012, la société a en effet choisi de localiser son offre cloud au Grand-Duché de Luxembourg en s’appuyant sur l’infrastructure de datacenter de LuxConnect (Bettembourg et Bissen-Roost), deux data centers distants de plusieurs dizaines de kilomètres. Caractéristique majeure: une certification Tier IV.

A ce jour, la société dit ainsi accueillir 120 clients (et 1.200 utilisateurs) sur son site de Jumet et 16 clients (640 utilisateurs) à Luxembourg. Avec, pour ce dernier, “un pipe-line en cours d’enrichissement puisque nous n’avons effectivement lancé les opérations que cette année”, déclare Vincent Schaller. 30% des clients hébergés au Grand-Duché sont belges.

Les sites de Jumet et de Luxembourg ne fonctionnent pas en mode réplication/sauvegarde. Du moins, pas encore. “A ce stade, des interconnexions entre la Belgique et le Luxembourg sont en cours d’étude, par exemple pour l’externalisation électronique des volumes de back-up.” Toutefois, ajoute Vincent Schaller, “Il est bien entendu possible que des utilisateurs de nos datacentres belges utilisent des services fournis par les datacentres luxembourgeois.”

Un moyen, pas un but

Pour Systemat, disposer d’espaces infocentres n’est pas un but, l’intention de la société n’étant nullement de se muer en opérateur de datacenter. Le plus important pour elle est de se positionner en intégrateur cloud pour PME, “d’être à l’écoute de leurs besoins spécifiques et de leur garantir la flexibilité de solution voulue, en ce compris la possibilité de procurer un espace d’hébergement de haut niveau au Grand-Duché”.

Aujourd’hui, de “simple” intégrateur, Systemat veut devenir un “intégrateur cloud” qui procure à la fois des services d’accompagnement à la migration vers le cloud, des solutions d’infrastructure et des services gérés dans les différentes salles gérées en propre ou sous-louées.

Le positionnement diffère en outre selon le type de clients visés: site primaire d’hébergement pour les PME de moins de 250 personnes et “site de repli, de type disaster recovery” pour les entreprises de plus grande taille qui désirent conserver leur propre infrastructure IT dans leurs murs.

Le contenu de l’offre services se veut large: depuis les solutions de type “mass cloud” (mail hébergé, solutions de gestion bureautique) jusqu’à l’externalisation “mono-produit” (proposée à des tarifs plus onéreux) en passant par des applications métier en mode SaaS, voire des solutions legacy qui doivent être transformées pour pouvoir être gérées via le Web.

Systemat adresse son discours d’intégrateur cloud à la fois aux clients finaux potentiels et aux éditeurs de logiciels. “Nous avons constitué, en 2013, une équipe commerciale spécifique qui est chargée de démarcher les ISV pour leur faire valoir que nous avons désormais la capacité d’être leur allié, en leur permettant d’inclure désormais, eux aussi, l’argument cloud dans leur propre démarche commerciale.” Des partenariats ont ainsi été passés pour les solutions Popsy et Dimasys (“historique, évidemment” puisque ce sont là deux solutions ayant fait partie de l’ancienne Systemat), Bob Software (Sage), Kluwer, Avonca, Cicero, Kalkô et Soft 33.

One stop hosting

Vincent Schaller: “Nos services- dans les registres mail, bureautique, sauvegarde, gestion d’anti-virus…- permettent aux ISV de compléter leurs solutions et d’offrir du one-stop-shopping à leurs propres clients.”

“En passant par nous comme partenaire d’hébergement, les éditeurs de logiciels peuvent proposer leurs propres solutions à des sociétés qui désirent une solution complète dans le cloud.

Leur solution applicative passe au préalable par le stade du proof of concept (POC) de telle sorte à être validée “conforme au cloud”. Les services que nous proposons- dans les registres mail, bureautique, sauvegarde, gestion d’anti-virus…- sont autant de compléments par rapport à leurs propres solutions.

A partir de ce moment, les ISV peuvent proposer à leurs clients d’héberger et de gérer leurs applications dans notre cloud, en ayant la possibilité de s’adresser à un seul et même prestataire au lieu de devoir éparpiller les pièces du puzzle chez plusieurs fournisseurs d’hébergement.”

Pour se positionner par rapport à l’un ou l’autre “poids lourd” qui propose plus ou moins les mêmes arguments à un public de PME (Belgacom, par exemple), Vincent Schaller ajoute que Systemat “veut jouer au maximum la carte de la flexibilité, notre aptitude à nous adapter aux spécificités de la mise en production.

Par exemple, via des simulations de montée en charge en raison du nombre d’utilisateurs. Il n’est pas possible d’imaginer organiser de tels POC avec de grands opérateurs…”

Les applicatifs concernés sont de deux types:

  • d’une part, des solutions génériques (comptabilité, gestion de la paie ou des ressources humaines, CRM…);
  • de l’autre, des applications verticales (gestion du personnel de sociétés d’intérim, gestion immobilière, applicatifs spécifiques pour notaires, officines…). Les choix verticaux que fait Systemat s’appuient sur une étude d’opportunité: “nous analysons les codes NACE afin de déterminer dans quel secteur se trouvent le plus d’entreprises et donc le plus de clients potentiels.”

Clients dans le secteur public? A voir

“Le secteur public s’intéresse de plus en plus au cloud et à l’hébergement externalisé.” Si de premiers signes d’adoption se font jour, Vincent Schaller estime toutefois que le secteur public belge n’est pas encore mûr pour passer au cloud. Ce qui empêche d’ailleurs Systemat de définir dès à présent une stratégie volontariste en la matière. “D’ici trois ans, j’estime que les collectivités locales devraient avoir démarré des projets”, déclare-t-il. “Par exemple pour des solutions bureautiques et des solutions métier à intégrer.”

Il adresse par ailleurs un message, sous forme d’appel du pied, aux décideurs publics: “les acteurs publics devraient profiter de l’opportunité qu’offre le cloud. Ce dernier est en effet aisément accessible à tous, en ce compris dans le contexte de la fracture numérique. Pourquoi ne pas offrir de la connectivité aux “fracturés numériques” [comme certains les appellent désormais] qui ont un ordinateur à domicile et qui pourraient ainsi suivre des télé-formations à domicile en exploitant une ressource hébergée dans un datacenter qui serait situé en Wallonie, sans devoir leur imposer de se déplacer dans des salles de formation. Il y a là une opportunité d’amélioration des compétences et de création d’emplois…”