Afelio: une “jeune pousse” aux allures d’exogreffe

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Par · 08/08/2013

Quatre anciens collaborateurs de NSI (1) viennent de lancer une start-up, baptisée Afelio, dont le terrain d’action sera le développement d’applications B2B Internet et mobiles et celui d’interfaces permettant à des applications métier existantes de s’ouvrir vers cet univers mobile (smartphones et tablettes).

“Nombre de sociétés se lancent dans les développements mobiles mais leurs fondateurs viennent souvent du monde du marketing et de la communication. Ils se voient rapidement confrontés à des difficultés lorsqu’il s’agit de réaliser des intégrations complexes entre ces nouvelles applis et le back-office”, déclare Claude Demoulin, co-fondateur et directeur général d’Afelio. “Nous démarrons, quant à nous, avec un solide bagage dans le domaine de l’intégration.”

Côté développements, Afelio vise les environnement iOS et Android. Côté intégration, les cibles sont aussi bien Java que .net.

Start-up… inside out

Cibles de clientèle? La réponse tient pour partie dans une particularité d’Afelio. En effet, le quatuor de fondateurs a imaginé s’adosser d’emblée à un partenaire industriel qui lui permette d’identifier et de proposer rapidement des services à une clientèle existante. Ce partenaire, c’est NRB qui, en contre-partie, s’arroge la majorité des parts de la nouvelle entreprise (75%).

“Nous avons envisagé plusieurs partenariats possibles [Ndlr: tous belges]. Notre choix s’est porté sur NRB en raison de l’ancrage du groupe, du fait qu’il nous procure un panel de clientèle nous permettant de démarrer plus rapidement. NRB partageait en outre notre vision. A savoir que s’appuyer sur une petite structure est source de davantage de créativité.”

On est donc pas ici dans un scénario à mi-chemin entre une véritable start-up et l’intrapreneuriat (équipe ou cellule novatrice bénéficiant du cocon d’un acteur déjà établi).

“NRB est clairement intéressé à pouvoir s’appuyer sur une structure qui soit agile, flexible, plus rapide sur la balle”, poursuit Claude Demoulin. “Et ce, afin de répondre aux besoins de leurs clients qu’ils ne peuvent aisément satisfaire avec leurs propres ressources.” A ses yeux, la formule choisie est du gagnant-gagnant pour les deux parties. “Nous pouvons bénéficier d’opportunités de clientèle auprès des références de NRB. En échange, nous faisons par exemple la promotion de l’environnement d’hébergement de NRB.”

Du 50/50

“Notre objectif est de générer un chiffre d’affaires qui repose pour moitié sur des projets et services destinés à des clients que nous avons prospectés et identifiés nous-mêmes et, pour l’autre moitié, sur des activités auprès de comptes NRB.”

De par l’expérience professionnelle passée de ses fondateurs mais aussi en vertu des orientations de NRB, Afelio visera une clientèle à la fois publique et privée. Si possible en visant l’équilibre 50/50. Bien que ne se coupant “d’aucune opportunité”, les secteurs d’activités que visera probablement davantage Afelio seront quelque peu colorés par les orientations de NRB, société qui vise plus particulièrement les secteurs de la banque-assurance, l’industrie, le secteur des “utilities”, le secteur public, ou encore, via les sociétés Xperthis et Adehis, le monde hospitalier et le marché des pouvoirs locaux.

Miser sur les jeunes talents

En-dehors du quatuor de fondateurs, Afelio emploie, dès le départ, deux autres personnes et devrait rapidement atteindre un effectif de 10 d’ici septembre (4 contrats d’embauche sont inscrits au planning pour août et septembre). “D’ici 12 à 18 mois, notre intention est d’arriver à 15 ou 20 collaborateurs.” A 5 ans, la barre a même été fixée à une soixantaine de personnes.

Une partie des compétences qu’Afelio exploitera devrait venir des rangs d’étudiants. Au-delà d’offres de stages dans le cadre de travaux de fin d’étude, la société compte aussi jouer un rôle actif dans le cadre de projets YEP (Young Enterprise Projects) et participer à la sensibilisation du monde de l’enseignement (étudiants mais aussi professeurs) aux réalités et aux enjeux technologiques du marché de l’IT.

C’est Jean Van Rickstal qui est chargé d’explorer cette piste, en sa qualité de professeur à la haute école HeLMo (Haute Ecole Liège Mosane). “Afelio, en tant que start-up technologique, a tout intérêt à encourager et à répondre favorablement à des initiatives du genre YEP”, déclare-t-il. “Non seulement en raison des difficultés de recrutement que connaît le secteur aussi mais aussi en raison des problèmes d’adéquation  entre l’offre de formations et les attentes du marché. Il s’agit d’ancrer davantage les compétences techniques des étudiants dans la réalité économique du marché de l’IT. Il faut les préparer à être productifs, à bien gérer leur temps de travail, à produire un travail de qualité, fiable. Afelio compte par exemple contribuer à des initiatives qui tendent à expliquer aux étudiants et aux professeurs quels sont les enjeux technologiques du marché, à les aider à mieux cerner les propositions de stages. Il n’est pas forcément nécessaire, pour cela, de modifier les cursus. Il suffit parfois d’aider les professeurs à mieux inscrire le cours existant dans les pratiques du marché. Notamment en termes de travail en équipe qui a fortement évolué ces dernières années, notamment suite à l’émergence des méthodes Scrum…”

L’intention d’Afelio est également de tisser des liens de collaboration avec les centres de recherche des Hautes Ecoles et des universités. En leur proposant par exemple des sujets pour leurs projets de recherche. Des sujets qui, positionnement d’Afelio oblige, pourraient par exemple avoir trait “à la mobilité, aux transports intelligents, à la réalité augmentée…”.

 (1) Claude Demoulin, Laurent Warichet, Olivier Lallemand et Jean Van Rickstal. (retour au texte)