Mission économique: loin du pays, proche des voisins

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Par · 28/06/2013

Le constat se répète quasi à chaque voyage, mission économique ou participation conjointe à l’un ou l’autre salon professionnel: jamais les acteurs locaux ne se découvrent mieux, mutuellement, et ne nouent mieux des contacts entre eux que lorsqu’il sont loin de chez eux.

Comme s’il fallait l’éloignement géographique pour créer le déclic de la recherche de complémentarité et d’intérêt entre voisins. Pourtant, ce ne sont pas les tentatives qui ont manqué par le passé pour susciter ce réseautage chez nous mais allez demander à l’Infopole Cluster TIC quelles conclusions ils tirent de leurs efforts initiés depuis pas mal d’années…

Quoi qu’il en soit, l’un des bénéfices (certes encore à pérenniser) que nombre de participants à la mission économique ont dégagés est celui d’une mise en contact belgo-belge.

“Pour être franc, je ne savais pas très bien à quoi m’attendre en dehors du fait que la Mission allait me permettre de pouvoir rencontrer certaines sociétés américaines dont la technologie nous intéresse”, déclare par exemple Jacques Gripekoven, directeur d’Eyepea. “Nous en avons retiré en fait bien plus. A savoir, des rencontres avec les pouvoirs dont nous dépendons pour des projets ou pour des subsides (Cabinet des ministres Frémault et Marcourt, principalement), avec des organismes influents dans notre sphère (Agoria, AWT, ABE…), avec d’autres sociétés belges dans notre domaine. Dommage qu’il faille faire 12.000 kilomètres pour se rencontrer!”

Echo similaire dans la bouche de Stéphane De Biolley (Freedelity) qui a surtout noué de nouvelles relations avec des Belges participant au voyage. Le microcosme que suscite ce genre de mission (une semaine où l’on se côtoie quotidiennement, enfermé dans le même avion, bus, hôtel, bar ou bâtiment visité) crée la proximité. En ce compris entre les communautés linguistiques! “Sans la moindre dissension.”

Pour David Boulanger (Now.be) aussi, ce genre de mission est une occasion unique de rencontrer notamment les patrons de grandes entreprises belges “que nous n’aurions jamais l’occasion de rencontrer en Belgique. Nulle part ailleurs, on n’a la possibilité de rencontrer environ 50 prospects identifiables en une semaine quel que soit son domaine d’activités…”

Stéphane De Biolley ajoute pour sa part: “On rencontre humainement les gens là où il y a peu de chances qu’on se rencontre en Belgique. J’ai ainsi pu côtoyer et aborder le plus simplement du monde le patron d’une grande société. En Belgique, cela m’aurait pris trois mois pour établir le contact et finalement rencontrer son sous-secrétaire…”

Mais pourquoi les liens ne se créent-ils pas plus entre sociétés, entre partenaires potentiels (technologiques ou commerciaux), quand tout le monde est en Belgique? Plusieurs facteurs expliquent peut-être ce phénomène, estime Stéphane De Biolley. Primo, “le fait que tout le monde ait ici le nez dans le guidon.” Et pas de temps à consacrer à des réunions une fois la journée terminée. Ensuite, ce qu’on appellera, selon le cas, les contraintes familiales, les habitudes, le manque de stimuli. Lors de missions à l’étranger, il n’y a rien d’autre à faire que de rencontrer les membres de son groupe…