ProchainBus.be: les TEC “ouvrent” leurs données

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Par · 26/06/2013

Depuis une semaine, l’appli mobile ProchainBus.be peut exploiter en toute légalité et avec l’accord des TEC, leurs horaires de bus.

Pour rappel, ProchainBus.be est une application mobile développée par Thomas Hermine, étudiant en communications à Liège, qui, un jour, avait décidé de proposer aux usagers des bus wallons une information plus précise sur leurs horaires et conditions de transport.

Son appli ProchainBus (aujourd’hui disponible sur iPhone et Android) permet aux usagers de connaître instantanément les lignes desservies par chaque arrêt de bus et, surtout, d’être informés du temps d’attente avant que le prochain bus ne se pointe.

Temps d’attente estimé, soulignons-le, dans la mesure où le calcul se fait sur base des horaires théoriques- à savoir, ceux qui sont planifiés et donc pas nécessairement les horaires réels, toujours susceptibles d’être modifiés par les “aléas” du moment.

La bénédiction des TEC

Jusqu’il y a peu, Thomas Hermine utilisait les infos (trajets, horaires…) en mode pirate, sans accès autorisé. Voici quelques jours, un accord de collaboration a été passé qui lui permet d’obtenir de manière totalement légale l’accès et le droit de réutilisation des données, régulièrement réactualisées, des trajets et horaires.

L’accord va plus loin puisqu’il lui permettra, dans le courant 2014, d’exploiter les données des horaires réels. En 2014, les TEC devraient en principe avoir fini d’équiper tous leurs bus d’un système de géolocalisation (ordinateur de bord, valideurs de billets connectés). [Pour l’heure, les seuls trajets géolocalisés ne concernent que certains parcours urbains pour lesquels a été développé un système radio réservé à l’aide à l’exploitation]

Dès que la géolocalisation des bus aura été généralisée, tant le site des TEC (par ailleurs réactualisé – voir notre article) que l’application ProchainBus.be seront alimentés en temps réel avec les données réelles.

Des avantages pour les deux parties

L’accord passé entre Thomas Lermine et les TEC présente des avantages pour les deux parties. Le jeune développeur voit son projet validé et conforté, lui permettant d’envisager l’avenir et de nouveaux développements avec plus de sérénité. L’accès à l’ensemble des horaires lui permettra aussi d’étendre la couverture de l’appli à toute la Wallonie, là où les données se limitaient encore à certaines zones: Liège, Verviers, Charleroi, La Louvière, Namur. De manière plus ou moins exhaustive.

De leur côté, les TEC “s’offrent” sans rien devoir débourser une application mobile. Dans l’état actuel des choses, l’intention des TEC est en effet de limiter leurs développement au site Internet et à sa version mobile, laissant à d’autres le champ libre du côté des applis. Cette position pourrait être revue à l’avenir mais, pour l’instant, les TEC estiment ainsi faire l’économie de développements qui nécessiteraient de décliner des applis pour de multiples plates-formes. “Par ailleurs”, ajoute Jean-Marc Vandenbroucke, administrateur général de la SRWT, “nous avons tout intérêt à ce que l’information soit diffusée le plus largement possible. Plus est l’est, mieux c’est pour les services des TEC.”

Toute décision de se lancer dans le développement d’applis “made in TEC” dépendra d’une réflexion sur “l’équilibre à instaurer entre temps de développement et plus-value.”

ProchainBus 2.0

De son côté, Thomas Hermine continue d’enrichir son appli de nouvelles fonctionnalités sympa.

Une fonction qui signale et géolocalise automatiquement les déplacements temporaires d’arrêts (pour cause de travaux, changement de lignes…) a ainsi fait son apparition dans la version v2, lancée début mai.

En comparant le lieu de l’arrêt de celui où se trouve l’usager, l’appli calcule par ailleurs désormais automatiquement le temps qu’il lui reste pour l’atteindre, avec un codage couleurs indiquant l’urgence.

L’appli est en outre connectable automatiquement sur Twitter et FourSquare, avec des messages préencodés, du genre “je prend le bus n° XX. J’arriverai dans YY minutes”.

Autre nouveauté: l’Ambassade. Une trentaine d’“ambassadeurs” (et sans doute plus demain) alimentent la plate-forme en informations supplémentaires, en temps réel. Du genre: bus complet, accident provoquant un retard, manifestation ou grève impactant l’horaire, travaux sur la route, déclenchement d’un plan intempéries… Triés sur le volet, ces “ambassadeurs” disposent d’un accès spécial à la plate-forme (via mot de passe). Leur profil? Des usagers mais aussi des chauffeurs et contrôleurs TEC. “Nous essayons d’avoir un panel le plus représentatif possible. A la fois par zone géographique, par fonction mais aussi selon que ce soit des lève-tôt ou des couche-tard”, ajoute Thomas Hermine.

La mise à jour et les signalements sont ainsi plus rapides que via la solution des TEC- même dans sa nouvelle version puisque les listes de perturbations qui y sont élaborées et diffusées le sont via le relais de chaque TEC local, ce qui risque de ralentir le processus.

Prochaine étape, comme on l’a vu: étendre le contenu informatif de l’appli à l’ensemble de la Wallonie.

Vers une version “pro”

Gratuite, jusqu’à présent, et exploitant un vide informatif laissé par les TEC (qui le comblent partiellement avec l’avènement de leur site mobile), ProchainBus.be se doit d’évoluer. Thomas Hermine prépare donc une version plus évoluée, “qui proposera des fonctions plus innovantes”, monétisables. En jouant sur des notions de personnalisation, de dynamisation de l’info, de communauté. Il n’en dira pas plus pour l’instant mais promet de lever “bientôt” le voile sur cette nouvelle étape qui suppose, sans doute, pour lui de franchir le pas vers une réelle activité professionnalisée.