Covoiturage dynamique: Covivo débarque en Wallonie

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Par · 17/06/2013

C’est désormais officiel: le projet régional de covoiturage dynamique (voir l’article que nous lui avons consacré dans notre récent dossier Mobilité) sera mis en oeuvre par le trio Covivo-NSI-Taxistop.

Covivo est une jeune société française spécialisée dans le covoiturage dynamique (ou temps réel). Elle s’adresse à la fois aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités. Elle a déjà plusieurs réalisations à son actif, notamment en Lorraine et dans le Jura.

Covivo a décroché le contrat wallon en compagnie de deux partenaires belges: NSI, qui se chargera de l’intégration et la gestion du projet et TaxiStop qui veillera au support des usagers (accompagne, call center…). Au passage, signalons qu’il sera intéressant à l’avenir de voir comment TaxiStop, déjà opérateur d’un service voisin de covoiturage (CarpoolPlaza)… cofinancé par la Région (!) va naviguer entre ce service existant et le nouveau projet.

Au Cabinet du ministre Henry, on espère pouvoir progresser dans le sens de la mutualisation: intégration à terme des services et “réseaux” de voiturage, possibilité des abonnés de l’un et l’autre service de bénéficier de la multi-modalité… Pour ce faire, la Région devra “convaincre” TaxiStop de mettre à disposition les données de sa propre base de données, de les marier avec celles qui seront collectées pour le service de covoiturage. On peut imaginer qu’à une époque de budgets restreints, la Région tente de mettre un peu d’ordre dans sa politique de financement: subsides poursuivis (sous conditions?) à CarpoolPlaza et financement du projet de covoiturage dynamique.

A noter que le contrat court sur une période de 3 ans: il couvre les phases de développement et de mise en exploitation de la solution ainsi que l’accompagnement des premiers usagers. Un programme de communication (pour en expliquer les mérites aux usagers et les convaincre de covoiturer) fera lui l’objet d’un contrat distinct.

A l’issue des 3 premières années (déploiement bouclé), un nouvel appel d’offres sera lancé pour assurer la pérennité et la gestion à long terme de ce qui aura été mis en place.

Guère de suspens

La décision en avait été prise voici déjà 4 mois mais le dossier attendait encore la signature des organes de contrôle financier de la Région.

Pour rappel, le projet, initié par la Direction de la Planification de la Mobilité (SPW), porte sur la mise en oeuvre “d’un système de covoiturage dynamique en Wallonie”, autrement dit un “service en temps réel qui permet de rendre le covoiturage pratiquement instantané, facile, peu planifié et sans beaucoup de contraintes.”

L’attribution au trio Covivo-NSI-Taxistop était quasi chose assurée dès le départ. Ou, plus précisément, dès la date-butoir de remise des offres (25 février 2013) dans la mesure où les candidats ne se sont pas bousculés au portillon. Les raisons, entendues en coulisses, pour justifier le non-dépôt d’une offre, on signalera par exemple la difficulté de couvrir l’ensemble des scénarios demandés, dans le cadre des conditions budgétaires et contractuelles proposées.

Il est vrai que le cahier de charges était dur à satisfaire, dans la mesure où la solution à mettre en oeuvre doit – en principe – être multi-scénario (pour tous publics d’usagers), multi-modale (intégration avec d’autres moyens de transport), exploitable via tout équipement connecté à Internet (fixe et mobile), inclure une solution de call-center (pour l’assistance) et être déployée “très rapidement” sur l’ensemble du territoire régional.

Sur ce dernier point, toutefois, le scénario de déploiement (par phase? par zone géographique?) devait encore se négocier ou se planifier avec le candidat ayant décroché le contrat.

Autre aspect – non dénué d’intérêt – qui doit encore être précisé: les conditions financières d’utilisation de la future solution de covoiturage. Le Cabinet Henry voudrait que l’on se rapproche “le plus possible” de la gratuité (voir notre article) mais elle n’a pas été imposée dans le cahier des charges. La tarification à appliquer doit encore être discutée avec les prestataires. Le Cabinet militerait apparemment pour une gratuité initiale – de quoi amorcer la pompe -, suivie d’une tarification abordable, propre à rentabiliser et pérenniser la solution. Il serait, semble-t-il, davantage en faveur d’une formule forfaitaire que d’un tarif au kilomètre.

A suivre…