Les TEC vous disent… TEC-It-Easy

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Par · 09/04/2013

“Votre partenaire de mobilité”. Voilà ce que les TEC veulent devenir. Du moins pour ce qui est de permettre à tout usager de (mieux) choisir les moyens de transport adaptés à sa situation et à ses contraintes propres.

L’idée est de donner non seulement une meilleure visibilité sur les services bus/tram/métro mais aussi d’“étendre la perspective aux solutions de mobilité qui s’offrent aux usagers avant et après qu’ils aient utilisé ces transports”, explique Stéphane Thiery, directeur marketing pour le groupe TEC.

Le chemin vers cet état de choses est encore bien long. Mais si les plans des TEC se concrétisent, voici ce que vous pourrez espérer au cours de ces deux prochaines années.

Mobilité à la carte

En Wallonie, pas de carte prénommée Mobib mais bien une carte compatible et interopérable avec ce titre de transport bruxellois. Nom choisi en Wallonie: TEC-It-Easy.

Il s’agit d’un titre de transport de type carte NFC (near-field communications) sur laquelle il sera possible de charger, via Internet ou via les automates, divers abonnements ou sésames de transport. La technologie étant commune (spécifications Calypso), cela permettra dans un premier temps de s’identifier automatiquement sur les réseaux des TEC, de la SNCB et de la STIB, et, plus tard, sur celui de De Lijn.

Le déploiement de la carte TEC-IT-Easy débutera en fin d’année. Un premier projet-pilote verra le jour avec le TEC Brabant wallon, un territoire choisi “en raison de sa proximité avec la capitale et en raison des besoins de relais avec les autres opérateurs de transport public.” La carte devrait être généralisée d’ici fin 2014.

C’est en préparation au lancement de cette carte que les TEC ont révisé, en début d’année, la structure de leurs tarifs. “Nous sommes passé de 170 titres de transport différents à trois catégories tarifaires, valables sur l’ensemble du territoire wallon. Cela permet aux usagers d’identifier immédiatement celle qui leur convient lorsqu’ils téléchargent leur contrat via Internet”, explique Stéphane Thiery.

Stéphane Thiery (SRWT-TEC): “L’interopérabilité entre les divers opérateurs de transport public belges prendra du temps. Chacun a ses contraintes techniques, organisationnelles, informatiques, commerciales et évolue donc à son rythme.”

“Plus tard”, indique Stéphane Thiery, “cette carte deviendra aussi un portefeuille électronique. L’usager pourra ainsi stocker une provision d’argent sur sa carte et prendre par exemple un tram De Lijn à la côte sans devoir pour autant prendre un abonnement De Lijn.”

Ce potentiel de porte-monnaie électronique ne sera toutefois activé “qu’après 2014”. En cause: la non-disponibilité des cartes à puce chez tous les opérateurs belges de transport public, la nécessaire intégration des back-offices des différents opérateurs et l’organisation des mécanismes de refacturation entre opérateurs.

Les trajets, de bout en bout

Pour l’heure, les TEC ont passé un certain nombre de partenariats avec d’autres opérateurs, tels Cambio, Carpoolplaza, ProVelo, les lignes Rapido et Conforto afin de permettre à l’usager de s’informer aisément des possibilités de transport et de mobilité. Et, surtout, des possibilités de combinaison de plusieurs modes de transport.

Mais l’intégration se cantonne encore à la simple information (hormis l’application de certains tarifs “privilégiés” pour les usagers des TEC qui réservent par exemple une voiture partagée Cambio).

A l’avenir, l’intention est d’intégrer les moyens de réservation, d’identification et d’affiliation.

A partir de 2015, il devrait par exemple être possible de réserver et d’accéder à une voiture Cambio avec sa carte TEC-It-Easy. Condition préalable bien entendu: que l’équipement des voitures en solution Calypso soit effectif.

“De la même manière, on peut imaginer que des opérateurs tels Taxistop [solution Carpoolplaza] se dotent de technologies permettant de marier solutions de transport public et covoiturage. Dès cet instant, l’usager pourrait encoder ses points de départ et de destination et le système lui indiquerait non seulement quels moyens emprunter pour les différentes étapes mais intégrerait les réservations.”

Le site Internet des TEC devrait le permettre à l’avenir: “le système calculerait alors les meilleurs trajets possibles, comparant les paramètres de chaque mode de transport en fonction des contraintes de chaque usager. Si du covoiturage dynamique apparaît par exemple comme plus intéressant qu’une solution de transport public, c’est l’option covoiturage que le site afficherait.”

Un site plus dynamique

Cette liberté de multi-modalité exigera toutefois certains aménagements et la mise en oeuvre de nouvelles étapes technologiques (sans compter les conventions entre opérateurs).

Une première étape, pour les TEC, consistera dans la refonte de son site Internet.

Dès le mois de juin 2013, le site InfoTEC proposera de nouvelles informations cartographiques. Non seulement sur les itinéraires des différentes lignes mais aussi la géolocalisation des arrêts de bus.

Les informations disponibles seront encore statiques, c’est-à-dire qu’elles ne proposeront par exemple que les horaires officiels des bus. Sans vue réelle sur les retards ou incidents.

Mais “très rapidement”, c’est-à-dire “fin 2013 ou au plus tard début 2014”, les usagers auront une vue temps réel des services du TEC. Le site les renseignera donc sur les retards, temps d’attente… copte tenu de travaux, d’accidents de la circulation, d’intempéries retardant les bus.

Pour permettre cette information temps réel, les TEC sont en train d’équiper leurs bus en systèmes de géolocalisation. “Trois-quart des 2.400 bus en sont d’ores et déjà dotés. Le solde le sera avant la fin de l’année.” Un système calculera alors les temps de trajet sur base de divers paramètres: l’horaire théorique, le lieu où se trouve le bus, le sens dans lequel il roule et l’arrêt de destination.

Dernière précision: la nouvelle version du site InfoTEC qui fera ses débuts en juin sera également optimisée pour une utilisation mobile. Les informations (horaires, itinéraires, calcul d’itinéraire) seront dès lors accessibles via tablette ou smartphone. En ce compris donc les informations concernant les partenaires.

 

Le nom Calypso s’inspire du partenariat éponyme mis en oeuvre dès 1993 entre la RATP (opérateur de transport urbain parisien) et Innovatron, fournisseur de cartes à puce.

La technologie de télé-billettique Calypso s’appuie sur un certain nombre d’éléments constitutifs d’un système de transaction carte-terminal, tels que: carte à puce, communication sans-contact (NFC), support de diverses normes (ISO14443-B pour l’interface NFC, CEN ENV 1545 pour la définition des données de transport…). La technologie est orientée multi-applications, permettant à la carte de faire simultanément office de titre de transport, de porte-monnaie électronique, de carte d’accès à divers lieux ou événements (parking, musées, événements sportifs, séminaires…).

Du côté des TEC, on envisage déjà la possibilité de tirer parti de cette multi-modalité de la technologie Calypso pour étendre le scénario de l’usage de la carte TEC-It-Easy à d’autres contextes que le transport. A condition que les équipements soient compatibles, la carte pourrait servir de sésame pour une participation à un concert, à un festival.

Entre-temps, au rayon transports, les 4 sociétés belges de transport public (SNCB, TEC, STIB et De Lijn) ont toutes adhéré à ces spécifications Calypso et ont constitué une structure commune- la Belgian Mobility Card (BMC)- afin d’harmoniser leurs systèmes de billetterie respectifs.