TUZZit: gestion d’idées, en mode réseautage

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Par · 21/03/2013

S’il est une agence Web qui, très tôt, a décidé de réorienter ses activités vers quelque chose de plus spécifique et original, c’est bien App & Web (Marche-en-Famenne). Créée en juin 2012, elle a en quelques mois décidé d’axer essentiellement ses activités sur un projet qui se situe quelque part à mi-chemin entre le “crowdsourcing”, le travail collaboratif sur projets et le “mindmapping”.

Nom de baptême: TUZZit. Christophe Fruytier, co-fondateur d’App & Web, définit la solution (encore en phase de finalisation) comme “un outil de gestion de projet, combiné à de la collaboration en ligne et à du réseautage social.”

L’idée? Rendre la gestion de projets (qu’elle qu’en soit la nature) accessibles au plus grand nombre en mettant à disposition une plate-forme en-ligne participative, à l’interface la plus simple possible. Pour ce faire, TUZZit a adopté la métaphore du tableau blanc (interactif) sur lequel on vient coller et jongler avec des post-it virtuels. Chaque post-it étant une idée, un commentaire, que l’on manipule librement. Voir la vidéo réalisée à l’occasion du salon LeWeb 2012

“Nous avons informatisé l’habituel brainstorming, où chacun vient noter ses idées sur un tableau. Il est dès lors possible de “poster” ses idées en mode dispersé, de les structurer et réorganiser, selon divers critères, grâce à divers outils en-ligne. Plutôt que de parler de gestion de projet, nous préférons parler de plate-forme de gestion et de développement d’idée, en-ligne et en mode collaboratif”, indique Christophe Fruytier.

La plate-forme comporte cinq modules: gestion de tâches (priorités, actions successives, annotations, traçage d’évolution, calcul automatique de taux d’achèvement de la tâche…); partage de documents (y compris via diffusion sur les réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter); gestion d’équipe (avec définition de fonctions); agenda partagé (avec timeline); suivi de la construction de l’idée (ou du projet) par les membres du réseau social qui se bâtit autour de cette idée.

“L’initiateur pourra choisir d’ouvrir plus ou moins largement l’accès à l’espace collaboratif. A lui d’inviter et de solliciter d’autres personnes via le réseau social et de déterminer qui pourra voir le projet, le suivre et y contribuer. Il pourra aussi déterminer quelles parties du projet sont accessibles à des tiers ou des contributeurs.” L’idée se construira et évoluera ainsi au gré des commentaires, modifications… apportés par la communauté. Un système de messagerie permettra aux divers membres de l’équipe virtuelle de se tenir au courant, via des échanges privatifs entre membres d’une équipe projet. Chaque projet sera associé à une mailbox. Par simple sélection des icônes représentant les tâches, les documents, les idées, il sera possible d’envoyer les questions ou les ressources voulues aux personnes directement concernées.

Premier tour de piste

Alors que le projet TUZZit n’existait encore qu’en théorie, l’idée sous-jacente a séduit l’AWT qui a décidé d’inclure la société parmi celles qui eurent droit, en décembre dernier, à un ticket pour le salon LeWeb à Paris. “Ce fut pour nous un déclencheur, un excellent moyen de s’exposer et d’entrer en contact avec des personnes, des blogueurs notamment, qui ont ainsi pu découvrir le produit et apporter de premiers commentaires.”

Actuellement, TUZZit n’existe encore qu’en version alpha. Une version beta devrait faire son apparition avant la mi-avril, à destination, notamment, d’asbl et de blogueurs (français, américains…) qui ont marqué jusqu’ici leur intérêt.

Modèle “freemium”

Première cible: les asbl et le monde des étudiants (pour des “projets” du genre travaux de groupe, organisation d’événement…), ou “quiconque a besoin d’un outil qui permette de gérer un projet en quelques clics, sans formation à la clé.”

Christophe Fruytier (App&Web): “Nous avons informatisé le brainstorming traditionnel.”

L’accès et l’utilisation de la plate-forme seront gratuits pour de la gestion collaborative de projets impliquant au maximum 12 personnes. Au-delà un tarif sera appliqué.

Le public-cible de la future solution englobera également les entreprises (même si Christophe Fruytioer souligne qu’il ne s’agit pas là de sa première priorité). Pour leurs besoins, des fonctions supplémentaires, plus adaptées à leur contexte, seront développées. Si les asbl et les étudiants pourront utiliser gratuitement l’outil, le modèle économique à déployer pour les entreprises sera de type “freemium”: des fonctions de base en actions gratuits et des services supplémentaires payants.  Sans trop vouloir dévoiler ses batteries, Christophe Fruytier cite quelques exemples: activation de fonctions supplémentaires, appli de gestion de contacts, de gestion d’espace disque, de géolocalisation, création d’une bibliothèque d’applis (fonctions complémentaires ou connexes développées par la communauté)…

Deux invests de la province de Luxembourg (le fonds Financière Spin-off, filiale du groupe Capital et Croissance, et Luxembourg Développement) ont décidé de soutenir financièrement la start-up. Les fonds recueillis serviront à finaliser le développement de la première version et à l’enrichir pour un déploiement futur sur plates-formes mobiles (iPhone, iPad, Android, Windows Phone).

La jeune société emploie actuellement 3 personnes ainsi que deux stagiaires qui viennent de la HEnallux (filière Master IT de Marche-en-Famenne) et recherche encore deux collaborateurs (profil: développeurs).