Belgique: moins 4 places dans le “Future Orientation Index”

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Par · 13/02/2013

Entre 2011 et 2012, la Belgique a reculé de quatre places dans l’indice “Future Orientation”. Un recul qui fait suite à un premier repli noté en 2011 et qui était de trois places.

En 2010, la Belgique était pointée à la troisième place, derrière la Suisse et l’Australie. Elle doit aujourd’hui se contenter d’une bien plus modeste 10ème place.

Mais qu’est-ce, au fait, que ce “Future Orientation Index”? Oeuvre de deux professeurs d’université anglais (Tobias Preis, de la Warwick Business School, et Helen Susannah Moat du University College de Londres), cet indice classe les pays selon l’intérêt qu’affichent les internautes nationaux pour l’avenir. Les deux auteurs passent pour ce faire au crible les “milliards de logs Google de quelque 45 pays afin de calculer le rapport entre le volume de recherches Internet concernant l’année à venir et le volume de recherches qui concernent l’année antérieure.” Pour l’indice 2012, ils ont ainsi comparé les recherches impliquant le millésime 2013 par rapport aux recherches contenant le chiffre 2011.

Frivole et parfaitement inutile? Pas tellement si l’on en croit les auteurs de cet exercice qui avancent pour preuve la constatation qui aurait été faite que les pays “dont les internautes recherchent davantage d’informations sur l’avenir ont tendance à afficher un PNB par habitant plus élevé” (cf. une étude 2012 signée Preis, Moat, Bishop & Stanley).

L’Allemagne, championne 2012

La Belgique semble donc engagée sur une pente sablonneuse. Comment s’en tirent quelques autres pays européens? Le maillot jaune 2011 était britannique. En 2012, il est devenu germanique. Le Royaume-Uni, lui, recule de trois places. Les auteurs de l’étude n’y voient rien de bien exceptionnel, estimant que sa première place de 2011 avait été gagnée en vertu des JO qui étaient planifiés et mobilisaient évidemment les forces vives et le grand public britanniques.

Autre effet induit par le sport- effet purement éphémère: la Pologne et l’Ukraine qui avaient respectivement gagné 11 et 3 places entre 2010 et 2011 “dans la perspective de l’organisation conjointe de la Coupe d’Europe de football” et qui reculent, en 2012, resp. de 11 et 13 places.

Le politique aurait aussi une influence, aux dires des deux auteurs, qui suspectent l’Allemagne d’avoir gagné 3 places en 2012 dans la perspective des prochaines élections fédérales. Un effet qui aurait également expliqué, en 2011, la poussée de la France qui avait gagné 6 places, avant d’en perdre 3 l’année dernière. Les auteurs, en tout cas, ne se sont pas trop aventurés dans une explication politico-futuriste pour la Belgique…

Quoi qu’il en soit, voici le nouveau trio de tête en 2012: Allemagne, Japon, Suisse.

Trio de queue de peloton: Pakistan, Vietnam, Kazakhstan.

Pointons, à titre d’indication, quelques autres pays:

  • Etats-Unis: 11ème place (+ 4)
  • Canada: 13ème place (+ 3)
  • France: 5ème place (- 3)
  • Pas-Bas: 8ème (pas de changement)
  • Italie: 14ème (- 3)
  • Espagne: 26ème (- 4)
  • Autriche: 7ème (+ 8)
  • Inde: 31ème (+ 6)
  • Chine: 41ème (- 10)

Grosses fluctuations

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le classement change de visage d’année en année. Les cartes sont redistribuées dans de telles proportions (un pays enregistrant tantôt une hausse tantôt une petite dégringolade) que nous serions curieux de recueillir l’avis d’observateurs éclairés sur ce phénomène (ou le sérieux des critères retenus). Au-delà des quelques éléments d’explication avancés (événements sportifs d’envergure planétaire, élections majeures…), quels autres paramètres expliquent qu’une population s’intéresse plus, ou nettement moins, à son avenir immédiat? Statisticiens, sociologues, économistes ou autres futurologues, nous attendons vos avis… Rejoignez la discussion sur notre Forum LinkedIn.