Formations IT: vers l’assèchement d’une filière?

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Par · 01/02/2013

L’acronyme VAE (Valorisation des Acquis de l’Expérience) cache la possibilité qui est offerte à des personnes ne possédant pas forcément les diplômes requis d’accéder malgré tout à un master (1). Condition: disposer d’un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur et/ou pouvoir faire valoir une expérience de 5 ans dans la matière ayant directement trait au master convoité.

Ce genre de formations a pour objectif de donner une nouvelle chance à des personnes désireuses de faire évoluer leur carrière (ou de s’ouvrir de nouvelles perspectives). Les formations se donnent en cours de jour (2) ou en horaires décalés (soirée et week-end).

Depuis l’inauguration de ce type de filière, les formations ont rencontré un succès croissant, la demande s’accentuant d’année en année.

Petit exemple à l’UMons: le nombre d’admis (en moyenne, un-tiers des dossiers introduits) est passé de 8 la première année (2008) à 19 en 2011 et à 23 en 2012.

L’IT, aux côtés de la gestion, est une filière très demandée. Sur les 78 candidatures reçues au total en 2012, l’UMons en a enregistré 24 en master IT. Six de ces candidatures ont été acceptées. Une goutte d’eau, certes, dans la mer des besoins, mais à l’heure où les inscriptions de jeunes aux études IT restent décevantes, en dépit d’un petit sursaut en septembre dernier, toute “filière” est bonne à prendre.

Passage à la trappe?

Les programmes VAE sont co-financés par les universités et le FSE (Fonds social européen). Aujourd’hui, ils sont en danger de disparition. En cause, un arrêt probable des financements européens en 2013 et l’impossibilité déclarée de la part des universités de financer la totalité du programme (notamment le personnel qu’elles sont sensées lui allouer).

Les universités en appellent donc à la Fédération Wallonie-Bruxelles ou à d’autres sources de financement. Le fait est qu’une révision du concept serait sans doute indiquée. D’autant plus que le profil des candidats semble, lui aussi, évoluer quelque peu. A Mons, le programme a attiré, au début, des demandeurs d’emplois. “Aujourd’hui, les profils correspondent davantage à une volonté de progression professionnelle”, déclare Géraldine Delforge, responsable VAE. Sur les 78 dossiers introduits, seuls 11 venaient de demandeurs d’emplois.

(1) Les candidats VAE doivent rentrer un dossier qui reprend la liste de leurs compétences et années de formation (même non diplômante) et, dans certains cas, le défendre devant un jury. Ce jury décidera de leur accession en première master ou en année de prépa (en cas de niveau insuffisant). En cas de rejet, les candidats peuvent être redirigés vers une année de bac ou la promotion sociale.

(2) Pour favoriser un maximum d’inscriptions dans ces filières alors que plusieurs métiers IT sont en pénurie, l’Onem dispense les personnes qui s’engagent dans des formations de jour de leurs obligations de recherche d’emploi (dispense qui ne s’applique pas à ceux qui suivent une formation en horaire déclaré, l’Onem estimant qu’elles restent alors en mesure de poursuivre leurs démarches en journée).